11 mois de guerre et toujours pas d’accord en vue

Depuis le temps que l’administration américaine sortante annonce qu’un accord entre l’occupant israélien et la résistance palestinienne est non seulement possible mais imminent, mais sans que cela se produise, il n’y a plus grand-monde pour la croire, à supposer qu’il s’en trouve encore pour continuer de lui prêter attention à cet égard. Conséquence : les […]

Sep 6, 2024 - 20:50
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11 mois de guerre et toujours pas d’accord en vue

Depuis le temps que l’administration américaine sortante annonce qu’un accord entre l’occupant israélien et la résistance palestinienne est non seulement possible mais imminent, mais sans que cela se produise, il n’y a plus grand-monde pour la croire, à supposer qu’il s’en trouve encore pour continuer de lui prêter attention à cet égard. Conséquence : les Etats-Unis, dont le soutien militaire à Israël n’a pas faibli au cours de 11 mois de guerre, ont perdu tout crédit en la matière, eux qui au départ semblaient être les seuls à pouvoir arrêter le génocide en cours. Si bien que la menace est maintenant réelle que les intermédiaires arabes, le Qatar et l’Egypte, se retirent de négociations stériles, laissant les Américains seuls à se charger d’une mission impossible. Cela n’a pourtant pas empêché Antony Blinken de déclarer depuis Haïti qu’un accord était prêt à 90% qui n’attendait que d’être complété et signé, mais que cela nécessitait de la bonne volonté de part et d’autre, ce qui n’est pas sans poser problème. Quelques heures auparavant, lors de deux conférences de presse tenues coup sur coup, le Premier ministre israélien avait exclu en des termes définitifs tout retrait de l’axe dit de Philadelphie qui sépare Ghaza du Sinaï égyptien.
Et pour cause, sa coalition au pouvoir, de droite et d’extrême droite, éclaterait sur le champ s’il affirmait le contraire, ou si seulement il le laissait entendre. Or faire ce genre de déclaration ou refuser jusqu’à l’idée d’un accord, c’est du pareil au même, sachant que jamais la résistance palestinienne n’acceptera la réoccupation de Ghaza, sous quelque forme qu’elle se présente. Aujourd’hui 7 septembre marque le 11e mois d’une guerre pas comme les autres, d’une guerre sans précédent. Pour la première fois dans l’histoire, une guerre d’extermination se déroule sous le regard du monde, et sans que ce dernier puisse faire quoi que ce soit pour l’arrêter, les Etats-Unis estimant qu’Israël ne fait que défendre son existence en massacrant les Palestiniens, ce que désormais celui-ci fait tant à Ghaza qu’en Cisjordanie. L’administration Biden pourtant ne demanderait pas mieux que de l’arrêter, à deux mois d’une élection cruciale pour elle et pour l’avenir des Etats-Unis, quitte pour cela à ce qu’elle reprenne une fois écartée la menace du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Si sa poursuite est une bonne chose pour les républicains, dont le soutien inconditionnel à Israël est plus qu’une constante, un article de foi, pour les démocrates en revanche, dont une frange d’électeurs appellent sans discontinuer à l’arrêt du génocide palestinien, ce pourrait être la cause de leur défaite. Les universités rouvrant leurs portes, il faudra compter avec la reprise du mouvement estudiantin contre la guerre, a fortiori si celle-ci au lieu de baisser d’intensité à l’approche de la présidentielle tend au contraire à s’exacerber. Les démocrates américains continuent, du moins en apparence, à tendre vers un accord qui mettrait fin à la guerre. En réalité ils se contenteraient d’une accalmie, d’une décrue, qui pourrait leur valoir l’indulgence de leurs électeurs les plus opposés non pas tant à la guerre, à vrai dire, qu’au génocide qu’Israël perpètre depuis bientôt une année.

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