14e Festival national de la poésie amazighe à Béjaïa: Plus de 130 poètes seront présents

La 14e édition du festival national de la poésie amazighe, qui sera organisée du 2 au 4 juillet prochain à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, débutera officiellement dans l’après-midi de mardi prochain. La cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous culturel national, très en vue dans la Soummam et toute la wilaya, sera animée à la salle polyvalente du groupe «Atlantis d’Akbou». Une parade, à laquelle prendront part les poètes participants, les invités, les troupes folkloriques, les associations et clubs sportifs de la ville de d’Akbou aura lieu demain lundi en fin de journée au centre-ville d’Akbou. Organisée par l’association «Etoile culturelle», en collaboration avec l’APC d’Akbou, cette rencontre culturelle est placée sous le patronage du Haut-Commissariat à l’amazighité et le parrainage de la wilaya de Béjaïa.
Cet événement culturel d’envergure nationale verra la participation de plus de 130 poètes des différentes variantes de la langue amazighe, issus de plus de 15 wilayas, dont Ilizi, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Tamanrasset, Sétif, Bouira, El-Bayadh, Alger, Tipasa, Khenchella, Timimoune, Ghardaïa, entre autres. Ce festival, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la fête de la Jeunesse et de l’Indépendance, sera dédié à deux poètes de Béjaïa et de Boussemghoun (El-Bayadh), en l’occurrence, Rabah Boudjemaâ et Bachir Belhadj. Rabah Boudjemaâ, enfant de la région (Béni Mélikèche), est compositeur, poète, producteur, animateur de radio, journaliste et ex-enseignant et formateur en musique. Sa passion pour la musique et la culture en général l’avait naturellement conduit à intégrer la Chaîne 2 de la Radio nationale. Il a longtemps bercé ses fans via l’antenne de la radio, notamment dans des émissions comme «Tagnit n lmuziga» (Espace musical), «Timlilit d tdukliwin» (Rencontre avec les associations), «Amezruy n cna azayri» (Histoire de la chanson algérienne) avec Meziane Rachid, «Cfawat» (mémoire)…
Bachir Belhadj est un grand chanteur amazighophone. Alias «Bechi-Oulhaj», il est originaire de la ville de Boussemghoun, un nom emblématique, une figure de Tamazgha. Auteur-parolier, compositeur et interprète, poète-chanteur, musicien, ce grand chanteur, âgé de plus de 70 ans, dispose d’une riche carrière artistique de 4 décennies, et a consacré sa vie à la culture amazighe. II joue de tous les instruments musicaux : le luth, le violon, le synthé, etc. Ce festival annuel est soutenu également par la Direction de la culture et la Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaïa. Il aura lieu à la Maison de jeunes Abderrahmane-Farès d’Akbou et la cérémonie de clôture est prévue au château de la Comtesse de Tichy le 4 juillet, où le jury de cette nouvelle édition rendra publique la liste des lauréats, dont les trois prix qui seront décernés à l’occasion. «Comme chaque année, il sera prévu, entre autres, l’édition des recueils de poésie des lauréats à titre de prix et de récompense, afin d’encourager la poésie d’expression amazighe», selon le président de l’association «Etoile culturelle» d’Akbou, Brahim Abdelouhab. Notre interlocuteur estime que «l’APC d’Akbou est pour beaucoup dans le maintien de cette manifestation artistique et sa réussite», ceci non sans oublier la Direction de la culture et son directeurOmar Reghal qui, dit-il, «a beaucoup fait pour que ce rendez-vous culturel ait une vraie dimension nationale».
«A la fin de l’édition, un plaidoyer devrait être fait auprès de la ministre de la Culture afin d’institutionnaliser ce festival national», affirme encore notre interlocuteur. Il est utile de rappeler qu’en marge de cette édition, des tables rondes seront animées sur la poésie d’expression amazighe et la chanson patriotique, le chant haouie, la poésie de Matoub Lounès. Elles seront animées par des universitaires et spécialistes en la matière, dont Mme Lynda Oudah, Kaci Djerdib, Arezki Ferrad, Abdelkader Abdi, Rabiaâ Berbedj, entre autres. Il est question de mettre en exergue la contribution de la poésie dans la lutte pour l’indépendance nationale, la résistance et le militantisme par les mots et la poésie. Un ciné-bus et un bibliobus sillonneront durant trois jours les contrées de la Soummam les plus éloignées, dont celles des communes de Chellata et Ighram et leurs nombreux villages, afin de les sortir de la leur torpeur culturelle et les faire vivre des moments de gaieté. Parmi les activités d’accompagnement on compte, également une exposition au centre-ville d’Akbou.
Hocine Cherfa