Alliance

Si le Rassemblement National a été incapable d’arriver à convaincre les Français de lui accorder la majorité à l’Assemblée Nationale, le parti de Marine Le Pen continue néanmoins à essayer d’étendre son influence, notamment au sein du Parlement européen. Jordan Bardella a ainsi confirmé, dimanche soir, que les eurodéputés du RN rejoignaient ceux de Viktor […]

Jul 8, 2024 - 23:15
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Si le Rassemblement National a été incapable d’arriver à convaincre les Français de lui accorder la majorité à l’Assemblée Nationale, le parti de Marine Le Pen continue néanmoins à essayer d’étendre son influence, notamment au sein du Parlement européen. Jordan Bardella a ainsi confirmé, dimanche soir, que les eurodéputés du RN rejoignaient ceux de Viktor Orban au sein des «Patriotes». Deux autres partis rejoignent le groupe ID-Les Patriotes : le parti ANO 2011 de l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babis (venu du groupe Renew), et les six Espagnols de Vox qui quittent le groupe ECR de Giorgia Meloni et du PiS polonais. Ce qui devrait porter les effectifs du groupe ID-Les Patriotes à un peu plus de 80 eurodéputés, ce qui les situe devant ECR (78 députés) et devant Renew (76 députés). Les grands perdants de ces transferts sont les quinze élus allemands de l’AfD, évincés du groupe ID juste avant les élections européennes. Ce décompte doit encore être confirmé par l’administration du Parlement européen. Orban, qui aurait préféré un grand groupe réunissant les forces d’ECR derrière Giorgia Meloni et les forces du groupe ID derrière Marine Le Pen, devra se contenter des parlementaires du RN, Giorgia Meloni ne voulant pas mêler ses forces à ceux du parti français de droite nationaliste français. Viktor Orban était en discussion avec ECR depuis de longs mois. Mais là aussi, l’affaire ne s’est pas conclue. Peut-être parce que ses positions ambiguës vis-à-vis de Vladimir Poutine le rendent infréquentable auprès du groupe ECR très attaché à l’Otan et à l’influence américaine. Circonstances aggravantes : le groupe ECR a ouvert ses portes aux Roumains du parti AUR qui revendique une «Grande Roumanie» empiétant sur le territoire hongrois. Une provocation insupportable pour Viktor Orban. Ni le groupe ECR et encore moins les Patriotes ne font partie de la plateforme majoritaire composée des groupes PPE, S&D (sociaux-démocrates) et Renew (centristes et libéraux). La majorité mobilise 400 députés. Il en faut 361 pour soutenir la candidature d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission. Le scrutin se déroulera le 18 juillet, à bulletin secret. La marge d’Ursula von der Leyen est de 10 %. Or, lors des scrutins du même type, les déperditions au sein des groupes majoritaires étaient de 13 % en moyenne. L’élection de la présidente sortante n’est pas acquise. Pour Marine Le Pen, l’alliance avec Orban reste tout de même une bonne manœuvre qui lui permet d’agrandir l’influence de son parti en Europe, alors même qu’elle espère remporter la présidentielle française en 2027. Toutefois, la défaite du RN aux législatives, malgré tous les sondages favorables, indique que la France n’est pas encore prête pour une victoire de son parti. Ceux qui prédisent que la candidate nationaliste remporterait l’Élysée dans trois ans constatent ainsi que la mobilisation anti-RN est encore bien vigoureuse et que les victoires et les alliances au niveau européen risquent de ne pas être suffisantes pour une victoire nationale en 2027.
 

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