Artisanat: Ath Yenni vibre au rythme de la fête du bijou

La localité d’Ath Yenni (35 km au sud-est de Tizi Ouzou) a lancé jeudi la 18e édition de la traditionnelle fête du bijou, au bonheur de ses habitants, des amoureux de l’artisanat arrivés même de l’étranger, et bien entendu des artisans pour commercialiser leurs produits. Par Hamid Messir Le coup d’envoi de la manifestation dans […]

Jul 19, 2024 - 22:35
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Artisanat: Ath Yenni vibre au rythme de la fête du bijou

La localité d’Ath Yenni (35 km au sud-est de Tizi Ouzou) a lancé jeudi la 18e édition de la traditionnelle fête du bijou, au bonheur de ses habitants, des amoureux de l’artisanat arrivés même de l’étranger, et bien entendu des artisans pour commercialiser leurs produits.

Par Hamid Messir
Le coup d’envoi de la manifestation dans la matinée de jeudi a été donné par le secrétaire général de la wilaya, Miloud Fellahi, accompagné du représentant de l’Assemblée populaire de wilaya, Ali Bacha, au collège Larbi-Mezani du chef-lieu de la commune. Le coordinateur du comité d’organisation, Sami Cherat, a saisi l’occasion de la présence des autorités à la cérémonie d’ouverture pour réitérer la préoccupation majeure actuelle des artisans d’Ath Yenni, à savoir la disponibilité de la matière première pour la préservation de l’activité, partie intégrante du patrimoine matériel de la Kabylie. C’est sur les lieux que le représentant du wali, en la personne du secrétaire général, a assuré la prise en charge du problème posé, rappelant l’attachement des pouvoirs publics à la préservation du patrimoine matériel et immatériel que recèle l’Algérie.
Le moment le plus émouvant a été la prise de parole de la fille du défunt bijoutier Larbi Marouf, assassiné par l’armée française pour avoir confectionné des galons à l’Armée de libération nationale pendant la révolution. Elle a relaté les circonstances de la découverte, par un officier de l’armée coloniale, sur le galon d’un martyr tombé au champ d’honneur, la signature du bijoutier, avant de l’arrêter et de le torturer jusqu’à rendre l’âme à l’intérieur même du collège Larbi-Mezani. Cette contribution des artisans d’Ath Yenni à la révolution a été retenue comme le slogan de la 18e édition de la fête du bijou, dédiant à Larbi Marouf la plus haute distinction de la manifestation, l’Etoile d’argent, qui lui sera décernée à titre posthume. A noter que pas moins de 138 participants animeront les différents stands de la fête, dont une partie a été installée au niveau de la maison de jeunes Ali-Keddache, à l’entrée Ouest d’Ath Yenni. Parmi ces participants, 109 bijoutiers sont originaires d’Ath Yenni, les autres sont des artisans travaillant dans la vannerie, la tannerie, la poterie, la dinanderie, la peinture sur soie, la taille du corail, le savon traditionnel et autres. Dans une déclaration, Sami Cherat nous a fait part de l’appel lancé à l’importateur exclusif de la matière première, à savoir l’Agence nationale pour la transformation et la distribution de l’or et des autres métaux précieux (Agenor) à fournir en quantités suffisantes et à des prix abordables les artisans d’Ath Yenni en ce produit de base pour la confection de bijoux. Il a exprimé la crainte de voir de nombreux artisans mettre la clé sous le paillasson si ce manque de matière première venait à persister. Sami Cherat a même appelé les autorités locales à la mise en place d’un fonds de solidarité et de soutien aux artisans, afin d’assurer la pérennité de cette activité artisanale qui fait vivre la plus grande partie des populations d’Ath Yenni. A noter, enfin, que la fête du bijou se poursuivra jusqu’au 27 juillet courant, avec un riche programme d’animation culturelle et des conférences thématiques.
H. M.

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