Asile

Joe Biden qui souffre déjà beaucoup de la guerre au Proche-Orient, sa base électorale la plus militante lui repprochant son soutien de l’État israélien, fait le pari dangereux de surfer sur une thématique chère à Donald Trump, le contrôle de l’immigration illégale. Le président des États-Unis à en effet annoncé de nouvelles mesures drastiques, censées […]

Jun 5, 2024 - 21:55
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Asile

Joe Biden qui souffre déjà beaucoup de la guerre au Proche-Orient, sa base électorale la plus militante lui repprochant son soutien de l’État israélien, fait le pari dangereux de surfer sur une thématique chère à Donald Trump, le contrôle de l’immigration illégale. Le président des États-Unis à en effet annoncé de nouvelles mesures drastiques, censées permettre de «reprendre le contrôle» de la frontière avec le Mexique. Des mesures décriées par ses adversaires républicains comme étant «de la poudre aux yeux» et contestées au sein de son propre parti. Le président démocrate, 81 ans, a signé un décret qui empêchera les migrants entrés illégalement sur le territoire américain de bénéficier du droit d’asile lorsque leur nombre dépasse les 2 500 par jour, ce qui est actuellement le cas. Le texte, qui entrera en vigueur aujourd’hui, facilite aussi les expulsions vers le Mexique, à quelques rares exceptions près. Ces mesures «nous aideront à reprendre le contrôle de nos frontières et à rétablir l’ordre dans le processus de demande d’asile», a déclaré le Président Biden lors d’une allocution, ajoutant qu’elles respectaient «les responsabilités qui nous incombent en vertu du droit international». Il a une nouvelle fois accusé ses adversaires républicains de bloquer toute réforme migratoire, en pleine campagne électorale avant l’élection de novembre où il sera opposé à Donald Trump. «Réglons le problème et cessons de nous battre à ce sujet», a-t-il dit en faisant valoir qu’il ne «diaboliserait jamais» les migrants. Les demandeurs d’asile seraient à nouveau autorisés à entrer dès que leur nombre tomberait à 1 500 par jour, selon la Maison-Blanche. Il s’agit d’une politique d’immigration parmi les plus restrictives jamais adoptées par un président démocrate, alors que tous les sondages montrent que le sujet pèse lourd sur les chances de réélection de Joe Biden en novembre. Son adversaire républicain Donald Trump a balayé ces annonces, répétant que le président américain a selon lui «complètement abandonné (la) frontière sud». «Joe Biden prétend enfin faire quelque chose au sujet de la frontière, mais en fait, ce n’est qu’une façade car il sait qu’un débat aura lieu dans trois semaines», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui les opposera le 27 juin. Donald Trump martèle que les migrants clandestins sont à l’origine d’une vague de criminalité aux États-Unis. De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a dénoncé «de la poudre aux yeux». Démocrates et républicains s’écharpent sur l’immigration et n’ont pas réussi à s’entendre sur une proposition de loi négociée durant des mois au Congrès, et finalement rejetée par les conservateurs. La Maison-Blanche s’est efforcée mardi de désamorcer les critiques selon lesquelles Joe Biden copierait Donald Trump, en utilisant les mêmes dispositifs que son prédécesseur. Malgré tout, Joe Biden adopte une stratégie risquée avec ce durcissement, prenant le risque de susciter la colère de l’aile gauche de son parti. Le décret est basé sur une loi préalablement utilisée par l’administration Trump pour interdire l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de plusieurs pays musulmans. «Cette mesure adopte la même approche que l’interdiction d’asile de l’administration Trump. Nous allons contester ce décret devant les tribunaux», a prévenu la puissante ACLU, une association de défense des droits. Le droit d’asile est un «droit humain fondamental», a tenu à rappeler une porte-parole de l’ONU, Florencia Soto Nino. Toutetois, bien que critiquée par les institutions internationales et par sa base électorale la plus active, l’administration Biden se voit obligée de prendre des mesures pour endiguer les arrivées massives qui submergent les frontières du sud des États-Unis et dont l’ampleur risque de favoriser la candidature de Donald Trump, déjà très en avance dans les sondages. Biden se retrouve ainsi coincé entre le marteau et l’enclume et obligé de prendre des mesures quitte à courroucer ses partenaires.

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