Augmentation des prix du café : Les mesures du gouvernement saluées

Du jour au lendemain, les consommateurs algériens ont constaté une hausse subite des prix du café. Une situation qui a provoqué de l’indignation et a fait réagir le gouvernement, qui a décidé, entre autres, de plafonner les marges bénéficiaires sur ce produit largement consommé par les Algériens. Les mesures prises ont été largement saluées par les organisations de protection des consommateurs qui, à leur tour, ont proposé des mesures pour une baisse des prix au consommateur final.

Les prix du café ont, en effet, connu ces tout derniers jours une hausse importante, atteignant, dans certains cas, plus de 420 DA le paquet de 250 g. Dans les cafétérias, les clients ont dû remarquer la généralisation des pancartes annonçant la hausse du prix de la tasse de café, qui est passé à 60 DA au lieu de 50 DA. Sur les réseaux sociaux, des appels au boycott sont lancés par les internautes.

Pour atténuer l’impact de la hausse du prix du café, trois mesures d’appoint ont été prises, lors d’une réunion ministérielle, tenue samedi dernier sous la présidence du Premier ministre, Nadir Larbaoui. Cette réunion répond aux instructions du président de la République visant à surveiller l’approvisionnement du marché en produits de grande consommation et à préserver le pouvoir d’achat des citoyens.

Les décisions prises ont été bien accueillies par les associations de protection des consommateurs ainsi que par l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA).

Contacté par le Jeune Indépendant, le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement, Mustapha Zebdi, a salué les décisions du gouvernement quant au plafonnement des marges bénéficiaires, soulignant qu’il se pourrait que les augmentations actuelles soient justifiées, sachant que la hausse est constatée à l’échelle mondiale et que cela se répercute sur le marché algérien.

« Au niveau de l’APOCE, on a reçu énormément de requêtes de la part des consommateurs qui se plaignent de la hausse des prix des différentes marques de café », a-t-il indiqué. Il a ajouté que son organisation réclame depuis un certain temps que le café soit ajouté aux produits concernés par la loi limitant les marges bénéficiaires.

Il a toutefois tenu à rappeler que le marché mondial du café connaît un déséquilibre en matière de production, avec une prévision à la baisse pour l’année 2024. « Si la crise persiste, il faudrait trouver d‘autres mécanismes d’accompagnement au profit des importateurs », a-t-il suggéré, estimant que si le plafonnement des marges bénéficiaires est accompagné de la réduction des taxes, cela pourrait contribuer à atténuer l’impact de cette hausse enregistrée au niveau mondial.

Selon l’APOCE, il est « nécessaire de faire une déclaration sur toute augmentation des prix afin que le consommateur algérien comprenne la situation du marché », et « normalement, les opérateurs économiques doivent informer leurs consommateurs sur les raisons de ces augmentations, et leur promettre de revenir au prix initial dès que les bourses et les marchés internationaux se stabilisent, et ce pour dissiper les doutes des consommateurs. Malheureusement, ce genre de comportement n’existe pas chez les opérateurs économiques algériens », a-t-il déploré.

De son côté, l’UGCAA a exprimé, dans un communiqué rendu public, sa satisfaction quant aux décisions et mesures prises par le gouvernement, qui contribueront à garantir et à renforcer le pouvoir d’achat des citoyens. Elle a salué la coordination et l’unification des efforts avec tous les partenaires pour maintenir la stabilité du marché local et faire baisser les prix du café, pour arriver jusqu’au consommateur à un prix abordable. Elle a indiqué que ces décisions sont aussi prises au profit des consommateurs, bloquant la voie aux courtiers et aux spéculateurs.

L’Union a confirmé sa pleine disponibilité à accompagner le gouvernement, le Conseil de relance économique ainsi que les opérateurs économiques pour la mise en œuvre, sur le terrain, de ces décisions, et ce à travers, notamment, l’accompagnement des distributeurs, des grossistes, des détaillants et des propriétaires de cafés, pour leur fournir directement du café et leur demander de réduire progressivement les prix du café après leur baisse auprès des importateurs.

« Nous travaillons également sur la nécessité d’adhérer et de respecter les marges bénéficiaires maximales du café pour l’importation, la distribution en gros et au détail, ainsi qu’auprès des propriétaires de cafés », a ajouté l’UGCAA.

Parmi les décisions clés, faut-il le souligner, le gouvernement a décidé de fournir un soutien fiscal aux acteurs économiques du secteur du café afin de réduire la pression financière sur les importateurs et les distributeurs. Il est question aussi du plafonnement des marges bénéficiaires, qui seront instaurées à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, tant à l’importation qu’à la revente en gros et au détail.

Cette mesure vise à contenir l’augmentation des prix pour les consommateurs finaux. Le gouvernement a également décidé de mettre en place un couloir vert au niveau des douanes pour accélérer les procédures d’importation du café. Cela vise à faciliter l’entrée rapide du produit sur le marché et à éviter des pénuries.

Il convient de rappeler qu’une hausse a déjà été enregistrée il y a près de trois mois. Une campagne avait même été lancée sur les réseaux sociaux pour le boycott du café.

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