Avertissement

Si de nombreux dirigeants de pays occidentaux se sont réunis cette semaine en France pour commémorer le 80e anniversaire du débarquement en Normandie, Vladimir Poutine, représentant la Russie, qui a joué un rôle décisif contre l’expansion du Troisième Reich lors de la Seconde Guerre mondiale, a une fois encore été ignoré. De son côté, le […]

Jun 7, 2024 - 21:35
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Avertissement

Si de nombreux dirigeants de pays occidentaux se sont réunis cette semaine en France pour commémorer le 80e anniversaire du débarquement en Normandie, Vladimir Poutine, représentant la Russie, qui a joué un rôle décisif contre l’expansion du Troisième Reich lors de la Seconde Guerre mondiale, a une fois encore été ignoré. De son côté, le maître du Kremlin a profité de ce moment pour se livrer dans un entretien à de nombreux organes de presse, où il n’hésite pas à se montrer menaçant, affirmant être prêt à livrer des armes à des pays tiers susceptibles de frapper les intérêts occidentaux, si l’Occident autorise l’Ukraine à frapper la Russie avec ses missiles de longue portée. Le président russe a fait planer cette menace alors que les pays occidentaux sont de plus en plus favorables, sous conditions, à autoriser Kiev à utiliser leurs armes pour frapper le territoire russe. L’Ukraine réclame ce droit depuis des mois. Pour Vladimir Poutine, si des missiles de longue portée nécessitant l’assistance de militaires occidentaux étaient tirés à l’avenir contre des cibles en Russie, Moscou riposterait. «Si quelqu’un considère possible de fournir de telles armes dans la zone de combats pour frapper notre territoire […], pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la
Russie ?», a lancé Vladimir Poutine lors d’une interview avec une quinzaine d’agences de presse, dont l’AFP, en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg. Certains pays de l’Otan, comme l’Italie, restent cependant opposés à l’utilisation de leurs armes en territoire russe, notamment des missiles longue portée de haute précision, craignant une escalade du conflit. Le président russe a aussi réaffirmé que des instructeurs militaires occidentaux «se trouvent déjà en Ukraine, et y subissent des pertes». Pertes sur lesquelles «les États-Unis et les États européens préfèrent garder le silence», selon lui. La France a annoncé récemment réfléchir à l’envoi d’instructeurs militaires en Ukraine pour accélérer la formation des soldats ukrainiens et à la formation d’une coalition européenne dans ce but. D’autres pays, dont les États-Unis, ont écarté l’envoi d’instructeurs. Vladimir Poutine a également réitéré ses arguments selon lesquels la Russie était disposée à s’asseoir à la table des négociations, et que le meilleur moyen d’arrêter la guerre était que les Occidentaux «cessent de livrer des armes» à l’Ukraine. «Fournir des armes à une zone de conflit est toujours une mauvaise chose. Surtout quand les fournisseurs ne se contentent pas de fournir des armes, mais qu’ils les contrôlent. C’est une mesure très grave et très dangereuse», a-t-il encore déclaré, refusant de voir son offensive de février de 2022 comme le facteur central du conflit. Le maître du Kremlin a également martelé que la Russie n’avait «pas d’ambitions impériales» et ne prévoyait pas d’attaquer l’Otan. «Ne cherchez pas ce qui n’existe pas […], ne cherchez pas nos ambitions impériales. Elles n’existent pas», a-t-il déclaré, en réponse à une question de l’AFP sur la présence des drapeaux de la Russie contemporaine, de la Russie impériale et de l’URSS devant le siège de Gazprom où la rencontre avec les journalistes avait lieu. «On invente comme quoi la Russie veut attaquer l’Otan […] Qui a inventé cette absurdité ? Des conneries», s’est-il emporté. Ainsi, plutôt que d’essayer d’arriver à une solution de paix, certains pays occidentaux, dont le plus actif dans ce domaine est la France, semble encourager une intensification du conflit. Pourtant, Emmanuel Macron avait passé plusieurs mois, fin 2021-début 2022, en Russie, pour tenter de plaider pour un apaisement. Visiblement incapable de briller en obtenant la paix, il semble prêt à impliquer son pays dans une guerre qui ne le concerne pas. Une démarche non partagée par ses voisins européens et son allié de Washington qui préfère garder ses distances, même s’il finance, au grand dam des contribuables américains, l’effort de guerre ukrainien.

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