Biden invoque ses grands prédécesseurs

Les médias démocrates ont qualifié le discours prononcé par Joe Biden mercredi dernier depuis le Bureau ovale d’historique, de solennel, plus rarement de sombre, en dépit du fait qu’il n’ait comporté aucune annonce nouvelle, et qu’il ne soit destiné qu’à expliquer aux Américains le pourquoi de sa décision de se retirer de la course présidentielle. […]

Jul 26, 2024 - 19:55
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Biden invoque ses grands prédécesseurs

Les médias démocrates ont qualifié le discours prononcé par Joe Biden mercredi dernier depuis le Bureau ovale d’historique, de solennel, plus rarement de sombre, en dépit du fait qu’il n’ait comporté aucune annonce nouvelle, et qu’il ne soit destiné qu’à expliquer aux Américains le pourquoi de sa décision de se retirer de la course présidentielle. Ils auraient pu aussi le qualifier de discours-testament, mais ils s’en sont bien gardés, parce que d’une part, le mandat courant n’est pas terminé, et que de l’autre, ils conservent l’espoir qu’il soit prolongé par un autre, celui que pourrait s’assurer celle à laquelle il a passé le flambeau, Kamala Harris, en battant Donald Trump le 5 novembre prochain. Biden a rappelé le mot fameux de Benjamin Franklin, qui interrogé par des gens qui lui demandaient si les constituants, dont il était, avait donné au peuple américain une république ou un roi, avait répondu «une république si vous savez la garder». Une république, ça n’existe pas en soi et pour soi, mais dans la mesure où elle est maintenue en vie, continuellement défendue par ceux qui en jouissent. Biden s’est référé à d’autres présidents, les uns aussi illustres que les autres, moins pour suggérer qu’il se situe dans leur lignée que pour bien faire comprendre que les Etats-Unis sont à un tournant de leur histoire, et que du choix qu’ils feront bientôt dépendra leur avenir pour les décennies à venir.

La particularité de Biden c’est qu’il ne parle jamais de son pays sans signaler qu’il ne dirige pas que ses propres affaires mais aussi celles du monde. Il s’est décidé à ne pas briguer un deuxième mandat parce que sa candidature divisait son camp, en aucune façon parce que son bilan laissait à désirer. Et d’énumérer ses réalisations, qui si elles étaient avérées feraient de lui un président de la trempe de ceux qu’il avait cités. Avant que lui-même n’accède au pouvoir, fait-il remarquer, l’idée prévalait que la Chine inéluctablement dépasserait les Etats-Unis, on ne le pense plus aujourd’hui. Mais s’il en est réellement ainsi, si l’horizon s’est complètement rouvert pour l’Amérique, d’où vient qu’elle soit menacée du pire, en clair de la guerre civile, elle aussi nommée dans le discours de Biden ? Biden aurait-il enrayé le déclin américain mais échoué à dissiper le péril incarné par Donald Trump ? En principe pourtant, qui peut le plus peut le moins. Si Biden a effectivement redressé le cours de son pays, comme il l’affirme, et comme répètent en chœur les démocrates, la crise politique ne serait plus qu’une sorte de mauvais souvenir, et Trump un criminel soit déjà en train de purger ses peines soit près de les purger. Le même jour où lui-même parlait à ses compatriotes, un authentique criminel, Benyamin Netanyahou, haranguait pour sa part les congressistes américains, osant se décrire comme le représentant de la civilisation en guerre contre la barbarie conduite elle par l’Iran. Se battre contre le Hamas, c’est se battre contre l’Iran, a-t-il déclaré, le soi-disant leader de l’«Axe du Mal». Dans le même temps qu’il tenait ces propos, des milliers d’Américains tempêtaient contre sa présence à Washington, lui un criminel de guerre, le tueur d’enfants, l’assassin altéré de sang. On voyait une chaîne de manifestants se passer des pots remplis de liquide rouge, les vider sur la chaussée, pour figurer le sang des Palestiniens qu’il était en train de faire écouler en abondance.

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