Bilan

Si Joe Biden a été incapable de mener à bien sa campagne présidentielle, rattrapé par sa santé défaillante, il a passé le flambeau à sa vice-présidente qui a réussi ces dernières semaines à revigorer l’électorat démocrate. Les derniers sondages prédisant même désormais une possible victoire de Kamala Harris. Pourtant, début juillet, tout semblait sourir à Donald Trump, et la tentative d’assassinat ratée sur sa personne semblait lui donner une avance difficilement rattrapable. Mais aujourd’hui, un mois plus tard, tout a changé et les progressistes mettent le paquet pour s’assurer une victoire en novembre prochain. Harris et Biden effectueront ainsi la semaine prochaine leur premier déplacement commun de campagne, depuis l’annonce du président de 81 ans de son retrait de la course à la présidentielle. Soucieux de mettre en avant son bilan dans les derniers mois de son mandat et de soutenir sa vice-présidente qui a pris le relais, Biden apparaîtra à ses côtés lors d’un événement organisé le 15 août dans l’État du Maryland, près de Washington. Le duo viendra y «parler des progrès qu’ils font pour réduire les coûts pour le peuple américain», a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué, ajoutant que d’autres détails seraient communiqués ultérieurement. L’inflation reste un point faible pour les démocrates au pouvoir avant les élections de novembre. Harris a redonné de l’élan à son camp depuis que Biden a annoncé qu’il se retirait après un débat désastreux contre Trump, qui a mis en lumière les inquiétudes concernant son âge et son acuité mentale. La première femme noire et d’origine sud-asiatique vice-présidente de l’histoire des États-Unis a organisé une série de rassemblements qui ont drainé les foules, récolté un montant record de fonds et effacé l’avance de l’ex-président républicain dans les sondages. Par contraste, Biden s’est fait discret, n’a fait que quelques apparitions publiques dans le cadre d’une présidence qui apparaît désormais boiteuse, alors qu’il reste près de six mois avant que son successeur ne prenne le pouvoir en janvier. Le président ne devrait pas faire de grandes apparitions politiques pour soutenir Harris avant la convention nationale d’investiture du Parti démocrate, qui débutera le 19 août à Chicago. Biden semble ainsi vouloir prouver la valeur de son bilan, alors qu’il s’apprête vraisemblablement à quitter la politique après près d’un demi-siècle de carrière. Reste à voir désormais si Harris parviendra à maintenir sa popularité jusqu’à novembre prochain, et surtout si elle réussira à convaincre les militants démocrates pro palestiniens les plus actifs sur le terrain de voter pour elle malgré son engagement pour l’État d’Israël.