Ce qu’un accord produirait s’il était conclu

APhœnix en Arizona, lors du dernier meeting de sa tournée dans les Swing States, dont dépendent l’issue de la présidentielle du 5 novembre, Kamala Harris a pour la première fois appelé à un cessez-le-feu à Ghaza. Il y a deux jours, elle était à Détroit dans l’Etat du Michigan, où vit la plus grande communauté […]

Aou 12, 2024 - 21:45
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Ce qu’un accord produirait  s’il était conclu

APhœnix en Arizona, lors du dernier meeting de sa tournée dans les Swing States, dont dépendent l’issue de la présidentielle du 5 novembre, Kamala Harris a pour la première fois appelé à un cessez-le-feu à Ghaza. Il y a deux jours, elle était à Détroit dans l’Etat du Michigan, où vit la plus grande communauté arabe et musulmane, et où beaucoup de monde était venu l’écouter, mais où toutefois tout ne s’était pas passé comme elle aurait voulu, son discours qu’elle commençait à peine ayant été interrompu par des militants pro-palestiniens qui lui rappelaient qu’ils ne voteraient pas pour elle si le génocide se poursuivait à Ghaza avec la complicité des Etats-Unis. Elle leur avait répondu que s’ils voulaient la victoire de Donald Trump, ils n’avaient qu’à continuer de tenir ce langage. L’incident ne s’est pas répété en Arizona. Il ne semble pas que ce soit à cause de l’appel de Kamala Harris en faveur d’un cessez-le-feu. Car, en effet, ce qu’attendent d’elle les militants pro-palestiniens, organisés dans le mouvement dit «uncommitted», ce n’est pas qu’elle se prononce en faveur du cessez-le-feu, mais que celui-ci soit imposé à Israël par l’administration Biden, dont elle est membre certes, mais dont elle n’est pas le chef.

Le seul qui aujourd’hui aux Etats-Unis a les moyens d’arrêter la guerre, c’est le président des Etats-Unis, qui ne fait rien pour cela, qui même continue de faire livrer à Israël les armes dont il a besoin pour poursuivre ses crimes contre la population civile de Ghaza. Dans cette affaire, tout le monde est piégé, les démocrates appelant à la fin immédiate de la guerre, comme l’administration américaine, qui bien qu’elle aussi partisane d’un cessez-le-feu et d’un accord avec le Hamas, ne peut rien imposer à Israël sans que du même coup ce soit sa défaite, et le début de sa dislocation. Lors de sa dernière apparition télévisée, c’était dimanche dernier sur CBS, Biden a dit croire encore à la possibilité d’un accord, comme à la non-extension de la guerre malgré les menaces d’attaques de l’Iran et de ses alliés dans la région, en réponse notamment à l’assassinat par Israël d’Ismaïl Haniyeh. Le bon scénario dans cette optique, ce serait que les négociations indirectes reprennent au plus vite, dès le 15 août, la date annoncée pour ce faire, et qu’un accord soit trouvé rapidement, qui prenne en quelque sorte de vitesse les attaques projetées par l’Iran et ses alliés. Dans ce cas seul en effet, il est concevable que l’Iran et le Hezbollah soient contraints de reporter pour un temps indéterminé leur riposte. Or dans certaines des déclarations iraniennes, il est suggéré que l’arrêt de l’agression israélienne contre la population palestinienne est l’objectif ultime, dont la réalisation rendrait en quelque sorte inutile une confrontation directe avec Israël, quoi qu’il ait commis par ailleurs. Il ne serait donc pas étonnant que si la riposte tarde à se produire, ce n’est pas par hasard, mais pour donner toutes ses chances à la conclusion d’un accord, qui serait à même à la fois d’arrêter le massacre de la population civile et de permettre la libération des Israéliens retenus dans Ghaza. Un tel accord pourrait avoir une troisième conséquence : donner l’avantage à la candidate démocrate sur son rival républicain. Il ne conviendrait en revanche ni au gouvernement israélien ni à Donald Trump, qui lui ne demande pas un cessez-le-feu, mais qu’on donne à Israël les moyens dont il a besoin pour terminer au plus vite le travail commencé.

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