Crédibilité

Le Nouveau Front Populaire, l’alliance de gauche mise en place à la va-vite à l’annonce début juin par Emmanuel Macron de la tenue d’élections législatives anticipées, pourrait ne pas tenir aussi longtemps que l’avait fait la Nupes (Nouvelle Union Populaire et Sociale) et semble être sur le point d’imploser incessamment. En effet, si la Nupes […]

Jul 16, 2024 - 19:50
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Crédibilité

Le Nouveau Front Populaire, l’alliance de gauche mise en place à la va-vite à l’annonce début juin par Emmanuel Macron de la tenue d’élections législatives anticipées, pourrait ne pas tenir aussi longtemps que l’avait fait la Nupes (Nouvelle Union Populaire et Sociale) et semble être sur le point d’imploser incessamment. En effet, si la Nupes avait tenu quelques années, même si les premiers accrochages étaient apparus dès les premières semaines après sa création, le NFP ne leurre plus personne et tous savent que les différents partis de gauche et d’extrême-gauche ont de gros désaccords de fond. Le plus important étant la place de La France Insoumise au sein de cette coalition. Car si les Insoumis estiment être la force dominante naturelle de l’alliance de gauche, il y a de la résistance. Plus encore qu’en 2022 et particulièrement du côté des socialistes qui estiment qu’après être arrivés devant LFI lors des élections européennes c’est à eux de mener la danse. Les désaccords prennent d’autant plus d’ampleur au moment de nommer des candidats uniques aux postes importants, à savoir celui de Premier ministre et du président de l’Assemblée Nationale. LFI, dans un communiqué publié lundi, pointe du doigt les «méthodes inacceptables» du Parti socialiste (PS) qui met son «veto sur toute autre candidature» qu’une issue de ses rangs. Des «refus incompréhensibles», écrivent-ils. Évoquant le cas d’Huguette Bello, les Insoumis déplorent ainsi «l’impasse dans laquelle le Parti socialiste a mis le Nouveau Front populaire pour son choix de candidature à la fonction de Premier ministre». Les dissensions se poursuivent au moment de désigner un candidat à la présidence de l’Assemblée Nationale, dont l’élection se tiendra demain. «À nouveau ici, le Parti socialiste a annoncé dans la presse une candidature, sans aucune concertation», grince La France Insoumise, avant de préciser que le parti acceptait «d’avance» que le candidat ne soit pas un Insoumis, «si c’est la condition, injuste, d’une candidature unique». Face à ce blocage, LFI a décidé d’aller plus loin en quittant la table des négociations : «Nous ne participerons à aucune discussion supplémentaire sur la formation du gouvernement tant que la candidature unique à l’Assemblée Nationale ne sera pas acquise et que le vote n’aura pas eu lieu». Ils appellent aussi à «participer massivement à toutes les initiatives décidées par les organisations syndicales pour ce jeudi 18 juillet». En réaction, le PS a publié un communiqué sur ses réseaux sociaux dans lequel il dément avoir eu «la volonté d’un quelconque veto systématique» et annonce avoir fait, ce lundi, et en accord avec Les Écologistes et le PC, «la proposition d’une candidature commune issue de la société civile au poste de Premier ministre» à La France Insoumise. Sur cette base, le PS souhaite ainsi «la reprise immédiate des discussions pour un accord à quatre dans les plus brefs délais». Une position partagée par Marine Tondelier sur X : «Le vrai dialogue est celui dont tout le monde sort changé. Ce n’est pas le moment d’arrêter les discussions. C’est même tout le contraire : poursuivons et aboutissons !», écrit-elle. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire et les dissensions n’ont jamais été aussi grandes. Car une fois les élections législatives passées et les sièges parlementaires remportés, il est plus difficile de dialoguer pour ces partis qui ont également au fil des ans développé des rancunes et des détestations personnelles. Reste à voir s’ils arriveront toutefois à s’accorder dans les jours à venir sur un nom pour Matignon, alors même que les candidats proposés par les uns et les autres sont tous, selon le point de vue, soit trop «radicaux», soit pas assez. La crédibilité de la gauche en est ainsi ébranlée et l’on imagine mal comment le NFP pourra gouverner s’il n’arrive même pas à se mettre d’accord sur un nom pour le prochain chef de gouvernement. F. M.

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