Déception

Alors que la gauche a du mal à se mettre d’accord pour soumettre un nom à l’Élysée pour le poste de Premier ministre, du côté du centre les choses ne sont pas toutes roses non plus et la défaite aux élections législatives, si elle n’a pas été la catastrophe annoncée pour la macronie, a fait […]

Jul 17, 2024 - 19:40
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Déception

Alors que la gauche a du mal à se mettre d’accord pour soumettre un nom à l’Élysée pour le poste de Premier ministre, du côté du centre les choses ne sont pas toutes roses non plus et la défaite aux élections législatives, si elle n’a pas été la catastrophe annoncée pour la macronie, a fait chavirer plusieurs personnalités politiques. Il y a quelques jours, l’ancien député Renaissance, Gilles Le Gendre, a ainsi vertement critiqué les choix d’Emmanuel Macron qu’il considère «sourd» aux mises en garde de certains de ses proches. «La macronie est terminée, le macronisme, c’est fini», a déploré l’ex-patron des députés Renaissance, estimant que la «seule coalition qui existe aujourd’hui est celle contre le président». Le macronisme, «en tant que force de transformation du pays dans le cadre d’un programme cohérent, c’est terminé», a insisté Le Gendre qui n’avait pas obtenu l’investiture du parti Renaissance dans la circonscription parisienne où il avait pourtant été élu en 2017, puis réélu en 2022. Lui qui avait été l’un des premiers à rejoindre Macron dès 2016. L’ex-responsable politique avait alors dénoncé un deal entre «Madame Dati, la direction du parti et peut-être le président de la République», puisque le candidat officiellement investi par Renaissance, et depuis, élu député, est un proche de la ministre de la Culture. Libéré de tout mandat, Gilles Le Gendre fait désormais partie des ex-figures du camp Macron les plus incisives contre la politique du chef de l’État. Pour lui, le dépassement du clivage droite-gauche qui avait créé «l’enthousiasme» en 2017 est obsolète, car au sein des macronistes «nous voyons poindre des divisions radicales qui se font précisément sur la restauration du clivage droite gauche». Il a dépeint un bloc central «restreint et enfermé entre deux mâchoires, de l’extrême droite d’un côté et d’une gauche dominée par l’extrême gauche de l’autre». Qualifiant la dissolution de l’Assemblée nationale de «décision insensée», l’ancien parlementaire a alerté sur le risque que «la crise politique dans lequel le pays est plongé tourne en crise de régime». Pour lui, la responsabilité d’Emmanuel Macron est immense. «Le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable», a-t-il déploré avant de poursuivre son réquisitoire : «C’est lui le dynamiteur». Sans réponse à la «question démocratique», Gilles Le Gendre a prédit que «nous irons de crise en crise, jusqu’à la crise finale qui consistera à placer Madame Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant». Pour tenter de stabiliser la situation, l’ex-journaliste a appelé le président à créer une coalition avec un objectif précis, «en réunissant les forces politiques pendant une durée déterminée, quelques mois pour remettre à plat les institutions et réformer
l’État». Le Gendre représente ainsi cette frange de macronistes chevronnés qui ont fini par perdre patience face à leur dirigeant. Ils sont de plus en plus nombreux, anciens proches, anciens ministres ou députés, à ne plus se retrouver dans le nouveau positionnement de Macron qui semble avoir oublié que pour que la macronie subsiste il lui faut des macronistes. La déception de ceux qui ont cru et rejoint le président centriste est d’autant plus grande que beaucoup d’entre eux voient désormais que cela les a menés à une impasse et qu’ils se retrouvent à la case départ avec une binarité politique encore plus accrue aujourd’hui qu’elle ne l’a été depuis des décennies, entre la gauche et la droite. F. M.

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