Des centaines de victimes d’accidents de la route: Conséquences désastreuses

Depuis le début de l’été, les services d’urgence des hôpitaux ont accueilli quotidiennement des dizaines de blessés victimes d’accidents de la route, avec des conséquences particulièrement graves notamment chez les jeunes conducteurs et les motocyclistes. C’est ce qu’a indiqué le Pr Mustapha Yakoubi, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique à l’hôpital de Ben Aknoun.

Le Pr Mustapha Yakoubi a relevé une augmentation alarmante de ces types de blessés durant la saison estivale, avec de plus en plus de blessures à la colonne vertébrale, entraînant des conséquences souvent dévastatrices sur la vie des patients.

Les traumatismes vertébraux, qui surviennent généralement lors de collisions violentes ou de chutes brutales, peuvent entraîner des lésions médullaires sévères. Ces lésions sont responsables de paralysies partielles ou complètes, nécessitant des interventions chirurgicales complexes et une réhabilitation longue et difficile, selon le professeur.

« Les victimes doivent souvent faire face à une rééducation intensive et à des adaptations importantes dans leur quotidien, ce qui a des répercussions profondes sur leur autonomie et leur bien-être général », a-t-il souligné. Les traumatismes crâniens représentent également une préoccupation majeure, surtout pour les conducteurs de moto.

Bien que le port du casque soit obligatoire pour les motocyclistes et puisse atténuer les risques, il ne suffit pas toujours à éviter les blessures graves. Ce type de traumatisme peut aller des contusions légères aux commotions cérébrales sévères et, dans certains cas, provoquer des lésions cérébrales permanentes. « Ces blessures exigent souvent des soins médicaux prolongés et peuvent entraîner des troubles neurologiques durables », selon le Pr Yakoubi.

Parfois, les fractures touchent également les membres supérieurs, inférieurs ou les côtes, et sont donc une autre conséquence fréquente des accidents de la route. Ces fractures nécessitent, dans la majorité des cas, des interventions chirurgicales et une réhabilitation étendue. Elles peuvent limiter considérablement la mobilité des victimes et entraîner des complications chroniques telles que l’arthrose ou des infections, augmentant ainsi le besoin de prise en charge médicale à long terme, a mis en garde le Pr Yakoubi.

Les blessures abdominales résultant des collisions peuvent également s’avérer particulièrement dangereuses. Elles affectent des organes vitaux tels que le foie, la rate ou les reins, et peuvent provoquer des hémorragies internes nécessitant une intervention chirurgicale urgente. La rapidité de l’intervention médicale est décisive pour éviter des complications graves, mettant parfois en danger le pronostic vital des patients, souligne encore le praticien.

Le Pr Yakoubi a également souligné que les effets des blessures graves dépassent largement l’hospitalisation initiale. Les blessés graves doivent souvent bénéficier de soins continus et de séances de rééducation prolongées, parfois accompagnés de thérapies physiques intensives.

Les impacts psychologiques

En outre, les impacts psychologiques, comme le stress post-traumatique et la dépression, sont courants parmi les survivants d’accidents graves. Ces troubles peuvent nécessiter une prise en charge psychologique spécialisée pour aider les victimes à gérer leur nouvelle réalité.

Les familles des victimes sont également touchées et deviennent des victimes collatérales de l’hécatombe des routes. Elles doivent souvent affronter un stress émotionnel important et faire face à des contraintes matérielles liées à l’accompagnement du malade durant sa convalescence. La gestion des adaptations nécessaires à la maison représente un fardeau supplémentaire pour les proches des victimes.

Face à ce constat alarmant, le ministère de l’Intérieur a lancé récemment une campagne de sensibilisation visant à éclairer le public sur les graves conséquences des accidents de la route. Cette campagne met l’accent sur plusieurs points importants quant à la vigilance et au respect des mesures de prévention, tel le respect des limitations de vitesse, qui est essentiel pour éviter les collisions sévères.

Le ministère a également insisté sur l’importance du port du casque pour les motocyclistes, soulignant que même si le casque réduit les risques de traumatisme crânien, il ne les élimine pas complètement. L’accent est ainsi mis sur l’importance d’éviter les comportements de conduite à risque, comme l’excès de vitesse et les manœuvres dangereuses.

Il convient de rappeler que, selon les données fournies par la délégation de la sécurité routière, il a été démontré que le facteur humain reste la principale cause des accidents de la route. Le non-respect des règles de circulation, les manœuvres imprudentes et l’excès de vitesse sont responsables de près de 20 % des accidents.

En outre, les statistiques révèlent que 20 % des conducteurs impliqués dans ces accidents sont détenteurs de permis probatoires, tandis que ceux ayant un permis depuis moins de cinq ans représentent plus de 50 % des cas. Une autre tendance préoccupante est l’augmentation de l’implication des motocyclettes dans les accidents de la route. Bien que les motos ne représentent que 3 % du parc automobile national, elles sont impliquées dans plus de 20 % des accidents. Cette disproportion souligne l’urgence de renforcer les mesures de sécurité routière et de sensibiliser davantage le public à la nécessité d’une conduite prudente et responsable.

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