Discussions

Si l’on sait de longue date que certains pays n’hésitent pas à se mettre en scène publiquement pour agir discrètement dans le sens opposé, l’on se demande pourquoi les Américains continuent à jouer le jeu de Téhéran qui veut jouer les gros bras sur la scène internationale mais qui tente désespérément en sous-main de trouver […]

Mai 19, 2024 - 21:15
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Si l’on sait de longue date que certains pays n’hésitent pas à se mettre en scène publiquement pour agir discrètement dans le sens opposé, l’on se demande pourquoi les Américains continuent à jouer le jeu de Téhéran qui veut jouer les gros bras sur la scène internationale mais qui tente désespérément en sous-main de trouver un accord avec Washington. Le site d’information américain Axios a ainsi fait état vendredi de discussions ayant eu lieu «cette semaine» entre Téhéran et Washington sur la «manière d’éviter une escalade des attaques au Moyen-Orient». La représentation de l’Iran à l’ONU a confirmé «les informations publiées sur les négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis à Oman», a rapporté l’agence officielle Irna, précisant que ces discussions se sont tenues dans le cadre d’«un processus en cours». Irna n’a pas fourni de détails sur la date et le contenu des réunions, indiquant qu’elles «n’étaient pas les premières» et «ne seront pas les dernières». Les négociations ont été menées côté américain par le conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et l’envoyé pour l’Iran, Abram Paley, a précisé Axios, disant ignorer qui représentait Téhéran. Ces discussions, menées par l’intermédiaire de responsables du sultanat d’Oman, se sont tenues un peu plus d’un mois après l’attaque inédite menée le 13 avril par l’Iran contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l’aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés. Cette attaque, qui avait suscité des craintes sur le risque d’une guerre régionale, a fait suite à une frappe aérienne contre le consulat d’Iran à Damas attribuée à Israël, ayant tué sept membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, dont deux généraux. Washington accuse par ailleurs Téhéran de soutenir les rebelles yéménites houthis qui mènent des attaques contre des navires en mer Rouge, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens à Ghaza, où Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre. Principal allié d’Israël, les États-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec l’Iran depuis 1979 et sont représentés à Téhéran par l’ambassade de Suisse. Ces dernières années, les deux pays ont mené des négociations indirectes autour d’un échange de prisonniers, de la libération de fonds iraniens bloqués à l’étranger et de mesures visant à limiter le programme nucléaire de l’Iran. Quant aux discussions autour du nucléaire iranien, aucune information n’a fuité, ces négociations ayant stoppé officiellement au moment de la révolte populaire iranienne contre le régime des mollahs qui a été réprimée de manière ultra-violente, faisant des milliers de morts. Reste à voir si les discussions en cours déboucheront cette fois-ci sur quelque chose de concret, ou si comme d’habitude, les Américains et les Iraniens seront incapables de se mettre d’accord et finiront par abandonner une fois encore toute perspective proche d’apaisement.

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