Emeutes sanglantes en Nouvelle Calédonie, une colonie française en quête d’indépendance

La Nouvelle-Calédonie, l’une des dernières colonies dans le pacifique, a été le théâtre de violentes émeutes ces trois derniers jours suite à une crise politique dans l’ile provoquée par l’intention du parlement à Paris d’adopter un projet de loi du gouvernement prévoyant une modification constitutionnelle qui étend le droit de vote aux Français qui vivent […] The post Emeutes sanglantes en Nouvelle Calédonie, une colonie française en quête d’indépendance appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mai 16, 2024 - 22:35
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Emeutes sanglantes en Nouvelle Calédonie, une colonie française en quête d’indépendance

La Nouvelle-Calédonie, l’une des dernières colonies dans le pacifique, a été le théâtre de violentes émeutes ces trois derniers jours suite à une crise politique dans l’ile provoquée par l’intention du parlement à Paris d’adopter un projet de loi du gouvernement prévoyant une modification constitutionnelle qui étend le droit de vote aux Français qui vivent sur l’île depuis dix ans.

Des manifestations pacifiques avaient eu lieu dans tout le pays ces dernières semaines alors qu’approchait le vote de l’Assemblée nationale sur le projet de réforme constitutionnelle avant de se transformer lundi soir en émeutes prenant les autorités locales par surprise.

Quatre personnes, dont un gendarme, sont décédées dans ces émeutes principalement à Nouméa, la capitale de l’île, selon un bilan rendu public ce jeudi 16 mai. Des milices, parfois armées, patrouillent dans certains quartiers pour surveiller les habitations et les commerces.

Au moins trois sont morts ces dernières quarante-huit heures dans des pillages et affrontements entre habitants et forces de l’ordre, soutenus par des milices loyalistes en Nouvelle-Calédonie. Une situation qualifiée « d’insurrectionnelle » mercredi, par Louis Le Franc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie.

Le gouvernement français a annoncé le déploiement de militaires afin de « sécuriser » les ports et l’aéroport de l’archipel ultramarin. L’état d’urgence a été décrété depuis mercredi soir et l’utilisation du réseau social TikTok est restreinte.

Le nouveau projet électoral accorde à quelque 25 000 nouveaux électeurs le droit de prendre part aux scrutins particuliers qui concernent directement la Nouvelle-Calédonie. Cette réforme met en évidence le pouvoir politique que la France continue d’exercer sur le territoire.

Les changements annoncés ont semé la discorde parce qu’ils annulent des dispositions de l’Accord de Nouméa de 1998, en particulier la restriction des droits de vote. Cet accord visait à « rééquilibrer » les inégalités politiques afin que les intérêts des autochtones kanaks et des descendants des colons français et des déportés algériens soient reconnus de manière égale. Il a permis de consolider la paix entre ces groupes après une longue période de conflit dans les années 1980, connue localement sous le nom d’« événements ».

Les leaders indépendantistes kanaks, estiment que ces amendements portent atteinte au statut politique des autochtones kanaks, qui constituent une partie non négligeable de la population votante. Ces dirigeants refusent également d’admettre que le programme de décolonisation a été mené à son terme, comme l’affirment les loyalistes.

Ils contestent au contraire le résultat du référendum final de 2021 qui, selon eux, a été imposé au territoire par les autorités françaises trop tôt après la pandémie du Covid. Selon eux, l’organisation de ce vote n’a pas tenu compte du fait que les communautés kanakes ont été très durement touchées par la pandémie et n’ont pas été en mesure de se mobiliser pleinement avant le vote. Les demandes de report du référendum ont été rejetées par Paris et de nombreux Kanaks se sont abstenus en conséquence.

Dans ce contexte, les réformes électorales décidées à Paris cette semaine sont considérées par les camps indépendantistes comme une nouvelle prescription politique imposée au peuple kanak. Une figure de proue d’une organisation de femmes autochtones kanakes m’a décrit le vote comme une solution qui pousse « les Kanaks dans le caniveau », une solution qui les ferait « vivre à genoux ».

De nombreux commentateurs politiques comparent la violence observée ces derniers jours à la violence politique des années 1980 qui a fait payer un lourd tribut au pays.

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