Exploitation des mineurs à Annaba :Travail au noir et laisser-aller…

À Annaba, le laxisme continue d’avoir la peau dure. Des infractions à la réglementation régissant l’emploi sont constatées dans pratiquement toutes les communes de la ville côtière, notamment à El-Hadjar, El Bouni, Aïn El Berda et Berrahal. On y signale l’exploitation illégale de centaines d’enfants dans les secteurs de l’agriculture, de la restauration, de l’habitat […] The post Exploitation des mineurs à Annaba :Travail au noir et laisser-aller… first appeared on L'Est Républicain.

Aou 15, 2024 - 13:05
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Exploitation des mineurs à Annaba :Travail au noir et laisser-aller…

À Annaba, le laxisme continue d’avoir la peau dure. Des infractions à la réglementation régissant l’emploi sont constatées dans pratiquement toutes les communes de la ville côtière, notamment à El-Hadjar, El Bouni, Aïn El Berda et Berrahal. On y signale l’exploitation illégale de centaines d’enfants dans les secteurs de l’agriculture, de la restauration, de l’habitat et de la pêche. Le travail non déclaré des mineurs est de plus en plus répandu durant cette saison de cueillette des tomates industrielles, pastèques, melons et autres fruits et légumes de saison. En effet, de jeunes enfants sont « recrutés » dans les campagnes de moisson au vu et au su de tous. L’exploitation illicite des enfants dans la wilaya d’Annaba, comme dans les wilayas limitrophes, est un phénomène qui prend de l’ampleur au fil des années. Pour constater l’acuité de la question, il suffit de faire une balade aux abris de pêche à la sortie des embarcations, dans certaines cités en construction de la nouvelle ville de Drâa Errich, ou encore du côté des champs. On peut même observer ce phénomène dans certaines unités et entreprises de production, notamment privées, dans différentes zones industrielles et surtout dans les champs agricoles d’Annaba. Pendant les grandes vacances scolaires, des enfants, parfois âgés de moins de quinze ans, sont exploités de manière abusive. Dans ce drame devenu monnaie courante par la force du laisser-aller, la responsabilité est partagée : exploitants agricoles, propriétaires d’entreprises et de bateaux de pêche, pouvoirs publics et surtout parents, ces derniers étant les premiers à être incriminés dans cette situation inhumaine. Si dans les unités de production ou de construction, le travail non déclaré des enfants n’a pas atteint, jusqu’ici, des proportions alarmantes, la situation est critique dans les secteurs de la pêche et surtout de l’agriculture. En effet, lors de la campagne de récolte des fruits et légumes, coïncidant avec la période des fortes chaleurs où généralement les adultes fuient le travail, des enfants sont embarqués, souvent tôt le matin, à bord de tracteurs et de camionnettes bâchées vers les champs. Ils ne reviennent souvent qu’à la tombée de la nuit, dans un état déplorable. Si les conditions sont jugées acceptables dans l’exploitation des enfants dans le secteur de la pêche, ce n’est pas le cas dans le domaine agricole. Ainsi, pour 800 à 1.000 dinars algériens par jour, à Berrahal, à Treat, à El Eulma, à Cheurfa, pour ne citer que ces communes, l’enfant est réduit à un état proche de l’esclavage, comme nous avons pu le constater sur place. Ces jeunes sont exploités au même titre que les adultes. Ils travaillent d’arrache-pied dans des conditions climatiques très pénibles et risquent parfois de ne pas être payés. De surcroît, le transport de retour est incertain. Beaucoup d’entre eux parcourent des dizaines de kilomètres à pied pour regagner leur domicile. « Aujourd’hui, les pouvoirs publics doivent réagir pour mettre un terme à cette situation inhumaine qui perdure », insistent des riverains que nous avons interrogés sur ce phénomène. Apparu dans les années 2000, il a pris une dimension inquiétante de nos jours, à cause du chômage, des salaires insuffisants et de l’absence d’une politique efficace de relance de l’investissement. Selon certaines sources, certains enfants sont contraints d’échanger leur force de travail contre une maigre somme d’argent parce que leurs parents sont sans ressources ni revenus. D’autres le font pour se permettre un billet pour la « harga », en direction de l’autre rive de la Méditerranée.

B. Salah-Eddine

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