France : Rejet de la Proposition de Révocation de l’Accord de 1968 sur l’Immigration Algérienne

La France se trouve à un carrefour historique de sa relation avec l’Algérie, alors que le Parlement français a rejeté un projet de résolution visant à révoquer l’accord de 1968 régissant l’immigration algérienne en France. Cette décision, bien que symbolique, a suscité des débats passionnés au sein de la classe politique française et révèle la […] L’article France : Rejet de la Proposition de Révocation de l’Accord de 1968 sur l’Immigration Algérienne est apparu en premier sur Algérie Focus.

Mai 11, 2024 - 10:40
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France : Rejet de la Proposition de Révocation de l’Accord de 1968 sur l’Immigration Algérienne
France : Rejet de la Proposition de Révocation de l'Accord de 1968 sur l'Immigration Algérienne

La France se trouve à un carrefour historique de sa relation avec l’Algérie, alors que le Parlement français a rejeté un projet de résolution visant à révoquer l’accord de 1968 régissant l’immigration algérienne en France. Cette décision, bien que symbolique, a suscité des débats passionnés au sein de la classe politique française et révèle la complexité des liens entre les deux pays.

L’accord de 1968, signé entre la France et l’Algérie peu après l’indépendance de ce dernier pays, a établi les termes de la migration des ressortissants algériens vers la France. À l’époque, il s’agissait d’un accord crucial pour gérer les flux de personnes entre les deux nations. Cependant, au fil des décennies, il est devenu de moins en moins opérationnel, en grande partie en raison des changements dans la législation de l’immigration en France.

Le projet de résolution pour révoquer cet accord a été présenté par les Républicains, un parti politique français, qui affirme que l’accord de 1968 accorde des avantages injustifiés aux ressortissants algériens par rapport à ceux d’autres pays, dont le séjour en France est régi par la législation du droit commun. Bien que l’accord ne soit plus réellement en vigueur, son maintien ou sa révocation a un caractère symbolique important pour la relation bilatérale entre la France et l’Algérie.

Le Soutien du Président Macron

Avant le vote, le président Emmanuel Macron a réaffirmé son refus de dénoncer l’accord, soulignant que la politique étrangère de la France relevait de sa compétence et n’était pas définie par le Parlement. Cette position du chef de l’État a été renforcée par le soutien de son ancien Premier ministre Édouard Philippe au projet des Républicains. Cette divergence au sein de la majorité présidentielle a ajouté une dimension politique supplémentaire à cette controverse.

Les Débats Houleux à l’Assemblée Nationale

Le débat à l’Assemblée nationale a été marqué par des échanges houleux entre les députés. Les partisans de la résolution, principalement issus du parti des Républicains, ont fait valoir leurs arguments en faveur de la révocation de l’accord. En revanche, les députés de gauche, en particulier ceux de La France Insoumise (LFI), ont vivement contesté cette proposition.

Parmi les députés qui ont défendu avec ferveur la résolution se trouvait Michèle Tabarot, membre des Républicains et fille d’un ancien membre de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), un groupe militant opposé à l’indépendance de l’Algérie. Elle a rejeté les critiques de la gauche, affirmant que la question de la colonisation n’avait rien à voir avec l’accord de 1968.

Un Héritage Familial

La députée Michèle Tabarot a un lien personnel avec l’histoire de l’Algérie. Sa famille a quitté l’Algérie à l’indépendance et s’est installée en Espagne. Elle n’a pu retourner en France qu’en 1969, après l’amnistie accordée par le général De Gaulle aux anciens membres de l’OAS. Née en Espagne, Michèle Tabarot avait alors 7 ans. Son engagement en faveur de la révocation de l’accord de 1968 est donc teinté d’un héritage familial complexe.

Perspectives d’Avenir

La décision de l’Assemblée nationale de rejeter la révocation de l’accord de 1968 maintient un statu quo sur cette question. Cependant, la Première ministre française, Elisabeth Borne, a révélé que la révision de cet accord était « à l’ordre du jour » et qu’elle avait été discutée lors de sa visite en Algérie en octobre 2022. Les deux parties ont évoqué la possibilité d’un quatrième avenant à cet accord, après ceux de 1985, 1994 et 2001.

Le débat sur l’accord de 1968 met en lumière la complexité des relations entre la France et l’Algérie, marquées par l’histoire, la politique et les enjeux contemporains. La question de l’immigration algérienne en France demeure un sujet sensible, et son traitement continuera de susciter des débats passionnés au sein de la société française.

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