Inauguration de Dar Bachtarzi à la Casbah : Un écrin pour la mémoire

L’établissement Art et Culture d’Alger a inauguré, ce vendredi, Dar Bachtarzi, un lieu chargé d’histoire qui s’ouvre à nouveau au public. Ce monument, niché au cœur de la Casbah, a été méticuleusement restauré pour devenir un espace dédié à la culture et à l’art, rendant ainsi hommage à son illustre locataire, Mahieddine Bachtarzi, considéré comme le « Shakespeare algérien ».

« Ce monument historique joue un rôle essentiel dans la valorisation du patrimoine culturel de la capitale, et particulièrement de la Casbah », a déclaré Fodil Hamouche, responsable de communication et de programmation de l’établissement. « Cette rencontre artistique et culturelle met en lumière la naissance du mouvement culturel durant la période coloniale, une époque où les colons ont détruit une grande partie de la Casbah pour construire cet édifice. La wilaya d’Alger a souhaité lui offrir un nouveau visage en y intégrant des éléments de notre patrimoine culturel, tels que des petites douirates », a-t-il affirmé.

Mahieddine Bachtarzi, pionnier de la musique et du théâtre algériens, a laissé une empreinte indélébile dans ce lieu. « Bachtarzi a fait ses débuts artistiques dans ce bâtiment, car à l’époque, les Algériens n’avaient pas le droit d’accéder au conservatoire central. Il a donc trouvé dans cette bâtisse coloniale l’endroit idéal pour exprimer son art », a rappelé Fodil Hamouche. « Il fut le premier Algérien à franchir les portes du conservatoire d’Alger en 1925. Sa voix de ténor a impressionné au point qu’on lui a offert une chance de rejoindre le conservatoire », a-t-il souligné.

Pour honorer cet héritage, l’inauguration s’est déroulée sous le signe de la musique andalouse, une des grandes passions de Bachtarzi. « Nous avons choisi d’inaugurer cet espace avec une qaada andalouse, en hommage à Mahieddine Bachtarzi, le père spirituel de cette musique algérienne », a confié Fodil Hamouche. Le chanteur Mahmoud Hadj Ali, diplômé de l’Association El Djazairia El Mossilia, a d’ailleurs enchanté l’assistance avec sa voix mélodieuse.

Au-delà de cet hommage, Dar Bachtarzi se veut un lieu vivant et ouvert à tous. « Cet espace accueillera plusieurs événements artistiques et historiques, ainsi que des rencontres culturelles », a annoncé Fodil Hamouche. « Le bâtiment appartient à la Chambre de l’artisanat et des métiers d’Alger, et des espaces seront également dédiés à l’artisanat ancien, véritable identité nationale que nous souhaitons préserver à tout prix. »

« L’espace du rez-de-chaussée ne sera pas commercial, mais culturel. Nous ne vendrons pas un café à 400 DA, mais à un prix raisonnable, car notre objectif est de valoriser cet endroit », a précisé Fodil Hamouche. Pour l’instant, cet espace n’est ouvert que les week-ends, mais l’établissement envisage de l’ouvrir tous les jours à l’avenir.

Dar Bachtarzi n’est pas seulement lié à la vie de Mahieddine Bachtarzi. Le grand réalisateur français Alexandre Arcady y est également né en 1947. « C’est un lieu chargé d’histoire », a souligné Fodil Hamouche. « Le grand réalisateur français Alexandre Arcady y est né le 15 mars 1947. De plus, Mahieddine Bachtarzi, père fondateur du théâtre et de la musique andalouse en Algérie, y a laissé une empreinte indélébile. C’est pour honorer son héritage que nous organisons cet événement. »

Ce lieu emblématique, situé au cœur de la Casbah, devient un véritable pôle d’attraction pour les amateurs d’art et de culture, tant locaux qu’étrangers. « Des touristes étrangers, en plus des visiteurs locaux, viennent découvrir cet espace, et nous sommes là pour les accueillir et leur faire découvrir le circuit touristique de la Casbah », s’est réjoui Fodil Hamouche.

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