Jardin Ksar El Agha à Ferdjioua: Le monument rouvert au public

Le jardin du monument archéologique Ksar El Agha (palais de l’Agha), situé en plein centre-ville de Ferdjioua, dans la wilaya de Mila, a été rouvert lundi au public. Fermé depuis 2014 pour une vaste opération de restauration et d’aménagement, le palais de l’Agha, un lieu historique doté d’un jardin botanique, constitue un espace de détente […]

Sep 10, 2024 - 21:25
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Jardin Ksar El Agha à Ferdjioua: Le monument rouvert au public

Le jardin du monument archéologique Ksar El Agha (palais de l’Agha), situé en plein centre-ville de Ferdjioua, dans la wilaya de Mila, a été rouvert lundi au public. Fermé depuis 2014 pour une vaste opération de restauration et d’aménagement, le palais de l’Agha, un lieu historique doté d’un jardin botanique, constitue un espace de détente privilégié des habitants de la ville de Ferdjioua, a expliqué Imane Azri, responsable de l’antenne de Mila de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC).

Par Abla Selles

Le jardin, qui a fait l’objet de travaux d’aménagement et de nettoyage menés par l’OGEBC en coordination avec la collectivité locale, peut désormais accueillir les visiteurs, a affirmé la responsable. Un guide de l’OGEBC assurera la présentation d’informations aux visiteurs sur la valeur archéologique de ce jardin, également appelé Djenen El Hakem, ainsi que sur le palais de l’Agha, dont l’édification remonte à l’époque ottomane, selon la même source.
Un des premiers visiteurs du jardin, Messaoud Chouarfa, habitant de Ferdjioua, a exprimé sa joie de pouvoir accéder de nouveau à cet espace qui, a-t-il relevé, «constitue un refuge pour les familles et les personnes en quête de calme et de fraîcheur, notamment durant l’été». «Le palais à l’architecture ottomane permet au visiteur de découvrir un pan de l’histoire de la ville de Ferdjioua et de la région de Mila», a soutenu Soumia Boulemaali, étudiante à l’Ecole nationale supérieure de conservation et restauration des biens culturels de Tipasa.
Officiellement, Ksar el Agha fait référence à Hadj Ahmed Bouakkaz Ben Achour, le (dernier) seigneur autochtone de la région. Mais disons-le tout de suite, cela nous parait infaisable, car pendant la période ottomane, le titre prestigieux d’Agha était dévolu aux seuls Ottomans et pas à un indigène, a fortiori à Cheikh Ahmed Bouakkaz, connu pour avoir été longtemps hostile aux Ottomans. Certes, on peut conjecturer qu’après la reddition des Ottomans et leur départ de l’Algérie en 1830, il aurait été promu au rang d’«Agha» par Ahmed Bey, qui organisa à l’Est du pays la résistance contre l’armée française. On pourrait également supposer qu’il tirerait ce titre d’«Agha» (alors que d’autres sources mentionnent «Caïd», charge dévolue à cheikh Magoura par Salah Bey) des Français, qui l’accordaient aux feudataires indigènes qu’ils appointaient, pendant la conquête puis la colonisation, mais elle n’est pas, elle aussi attestée, puisque grâce aux écrits, on sait qu’il a été nommé «Cheikh» des Ferdjioua et non «Agha».
Bien qu’il soit considéré, officiellement, comme un palais de l’époque ottomane, et classé en tant que tel en 1998 par arrêté ministériel (JO n° 20), dès
l’abord, lors de la visite des lieux, des doutes et interrogations apparaissent quant à l’origine et sur l’identité de ce monument emblématique de l’ex- Fedj M’zala, malgré ou plutôt, en raison de son cachet architectural particulier qui le distingue des autres bâtisses.
A. S.

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