La Cour constitutionnelle rectifie les chiffres erronés de l’ANIE

La Cour constitutionnelle a tranché sur les recours introduits par deux candidats à la présidentielle du 7 septembre et annoncé hier les résultats définitifs proclamant Abdelmadjid Tebboune président de la République pour un deuxième mandat, qui a obtenu un taux de 84.30 %, donc la majorité des voix lors de ce scrutin.

Par Lynda Naili

Dans le cadre de l’exercice de ses prérogatives constitutionnelles, conformément à l’article 191 de la Constitution et à l’article 260 de l’ordonnance 21-01 de mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral, et après voir statué sur les recours déposés par les candidats malheureux du scrutin présidentiel du 7 septembre dernier, à savoir Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche, secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Omar Belhadj, président de la Cour constitutionnelle a annoncé, hier en début d’après-midi, les résultats définitifs de l’élection présidentielle anticipée de samedi dernier, en entérinant l’élection du candidat Abdelmadjid Tebboune au poste de président de la République pour un second mandat.Dans ce contexte, Omar Belhadj a indiqué qu’après avoir entendu les rapporteurs des deux groupes de travail constitués pour procéder à l’examen de tous les procès-verbaux (PV) et au calcul des voix du scrutin présidentiel, et étudié les différents documents électoraux, la Cour constitutionnelle est parvenue aux résultats définitifs de
l’élection présidentielle du 7 septembre dernier donnant un taux de participation global de 46.10 % alors que l’ANIE avait annoncé 48.03 %.
En outre, dans l’énoncé de ces résultats définitifs dans un ordre décroissant, Omar Belhadj a indiqué qu’«après correction des erreurs matérielles et finalisation des résultats du scrutin», et sur la base des «9 461 428 des voix exprimées, «7 976 291 de voix ont été décomptées en faveur du candidat Abdelmadjid Tebboune», contre 5 329 253 annoncées par l’ANIE, soit «un taux de 84.30 %» contre 94,65 % précédemment déclaré. Aussi, «conformément à l’alinéa 2 de l’article 85 de la Constitution, et pour avoir obtenu la majorité des voix», il a proclamé «Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire», soulignant, dans ce contexte, que «conformément à l’article 89 de la Constitution, le Président Tebboune devra prendre ses fonctions dès sa prestation de serment».
S’agissant du candidat Abdelaali Hassani Cherif, président du MSP, il a obtenu
«904 642 voix» contre 178 797 annoncées, représentant un taux de 9.56 % contre 3,17 % déclaré par l’ANIE. Enfin, concernant le troisième candidat, Youcef Aouchiche en l’occurrence, il a obtenu «580 495 voix» contre 122 146 antérieurement annoncées par Mohamed Charfi, soit «un taux de 6.14 %» contre 2,16 % lors des résultats préliminaires. Par ailleurs, portant le nombre d’électeurs inscrits à 24 351 551, les résultats finaux arrêtés par la Cour constitutionnelle ont décompté 11 226 065 votants et 1 764 637 bulletins annulés.
Pour conclure, soulignant avoir délibéré durant cinq jours en vue de statuer sur les résultats définitifs de cette échéance électorale présidentielle, Omar Belhadj a rassuré «l’opinion publique que la Cour constitutionnelle a scrupuleusement veillé tant à la garantie des droits des candidats et des électeurs qu’à la transparence du processus électoral». «La Cour, a-t-il ajouté, a également accordé un grand intérêt pour étudier les recours qui lui ont été présentés». Pour rappel, à la clôture des bureaux de vote le 7 septembre à 20 heures, Mohamed Charfi avait annoncé une moyenne du taux de participation préliminaire établi à 48,03 % au niveau national et de 19,57 % pour la communauté nationale à l’étranger. Suite à quoi, le lendemain, dans un communiqué conjoint regroupant même le candidat Abdelmadjid Tebboune, vainqueur annoncé pour un deuxième mandat à la magistrature suprême du pays, le MSP et le FFS informant l’opinion publique «des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences» relevées dans les chiffres provisoires de l’élection présidentielle communiqués par l’ANIE, ont déposé mardi dernier leur recours respectif devant la Cour constitutionnelle. Celle-ci, par la voix de son directeur général des affaires juridiques et de la justice constitutionnelle par intérim, Ahmed Ibrahim Boukhari, dans une déclaration à la Télévision algérienne avait indiqué que le président de la Cour constitutionnelle avait désigné des rapporteurs au niveau de deux groupes de travail constitués pour procéder à l’examen de tous les procès-verbaux (PV) et au calcul des voix, en vue d’étudier les recours déposés par les prétendants présidentiels ayant contesté les résultats provisoires annoncés par Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

L. N.