La grève générale qui n’a rien changé

La grève en Israël d’un jour seulement qui du moins se voulait générale, dont il était question hier, n’aura tenu finalement que quelques heures. C’est qu’un tribunal compétent a jugé dans la matinée qu’elle était illégale car purement politique. Cependant les rassemblements et autres actions menés parallèlement se sont poursuivis dans plusieurs villes dans la […]

Sep 3, 2024 - 23:25
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La grève générale qui n’a rien changé

La grève en Israël d’un jour seulement qui du moins se voulait générale, dont il était question hier, n’aura tenu finalement que quelques heures. C’est qu’un tribunal compétent a jugé dans la matinée qu’elle était illégale car purement politique. Cependant les rassemblements et autres actions menés parallèlement se sont poursuivis dans plusieurs villes dans la journée d’hier, émaillés pour certains d’entre eux d’affrontements avec la police et donnant lieu de ce fait à des arrestations parmi les manifestants. La conférence de presse de Benyamin Netanyahou donnée sur ces entrefaites n’a pas, on s’en doute, servi à calmer les esprits, mais plutôt à les échauffer davantage. En effet, il a tenu à ne faire aucune concession susceptible de détendre quelque peu l’atmosphère. Tout s’est passé, au contraire, comme si voyant que la grève n’était pas suivie, il a voulu délibérément faire dans la provocation, pour être à même de prendre la mesure la plus juste des forces qui pouvaient être alignées contre lui personnellement et contre sa politique dans la suite des événements. A ce point de vue, la grève «générale» n’a pas seulement échoué, elle a conforté dans leur position ceux qui ont vu en elle un encouragement prodigué au Hamas.

On peut dire que la conférence de presse de Netanyahou n’a comporté qu’un seul message, le suivant : l’armée israélienne ayant pris le contrôle de l’axe de Philadelphie, elle y reste, et pour 42 ans, ce chiffre renvoyant à la première phase de 42 jours figurant dans la proposition américaine, faite il y a maintenant des semaines, période pendant laquelle l’armée israélienne était censée s’être retirée de Ghaza. Vous vouliez que nous quittions Ghaza au bout de 42 jours, a laissé clairement entendre Netanyahou, sachez que notre intention est d’y rester 42 ans. Si ce langage n’est pas une provocation destinée à faire échouer jusqu’à l’idée d’un accord, c’est à se demander ce qu’il pourrait être alors. La réponse du Hamas ne s’est pas fait attendre, qui a pris la forme d’un montage photographique montrant le sort de ce qu’il reste de captifs si l’accord n’est pas passé. Celle du leader de l’opposition, Yair Lapid, non plus, dans laquelle l’accent a été mis sur la propension de Netanyahou à mentir. C’est juste maintenant que la présence sur l’axe de Philadelphie est devenue une nécessité absolue pour Netanyahou, a dit Lapid, étant donné que pendant 7 mois de guerre il s’en était complètement désintéressé. Mais maintenant qu’il s’agit de sauver les captifs pouvant l’être encore, il fait une fixation sur Philadelphie, sachant que c’est là poser la condition dont le Hamas ne voudra jamais. Ainsi donc, ces dernières heures ont apporté une fois de plus la preuve qu’Israël est bien divisé entre ceux pour qui l’urgence est dans la conclusion d’un accord, dans la certitude où ils sont que c’est là le seul moyen d’obtenir que les captifs soient libérés sains et saufs, et ceux pour qui un accord, même temporaire, est ce qu’il y a de pire car c’est reconnaître que Ghaza est gouverné par le Hamas, et que ceci va durer. Pour ces derniers, il faut qu’Israël élimine le Hamas, quitte pour cela à sacrifier les prisonniers. Interrogé sur le propos tenu par Joe Biden, comme quoi lui Netanyahou ne faisait pas assez pour parvenir à un accord, celui-ci a répondu, en menteur invétéré qu’il est, que n’ayant pas pour sa part entendu Biden le tenir, il n’a pas à le commenter. La réalité c’est qu’il ne fera jamais à un Biden finissant un cadeau qui favoriserait Kamala Harris contre son candidat préféré, Donald Trump. De sorte qu’on peut ajouter qu’Israël est également divisé entre ceux qui votent Harris et ceux qui votent Trump.

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