La Nakba éclairée pour la première fois d’une lueur d’espoir

Avant-hier et après bientôt huit mois de guerre, Benny Gantz, chef de parti et membre sans portefeuille du cabinet de guerre, s’est décidé enfin à ruer dans les brancards. Il a même fait plus à vrai dire, il a posé un ultimatum à Benyamin Netanyahou, au terme duquel celui-ci devrait avoir non pas libéré les […]

Mai 19, 2024 - 20:10
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La Nakba éclairée pour la première fois d’une lueur d’espoir

Avant-hier et après bientôt huit mois de guerre, Benny Gantz, chef de parti et membre sans portefeuille du cabinet de guerre, s’est décidé enfin à ruer dans les brancards. Il a même fait plus à vrai dire, il a posé un ultimatum à Benyamin Netanyahou, au terme duquel celui-ci devrait avoir non pas libéré les détenus et éliminé le Hamas, ce qui serait trop lui demander, mais seulement mis au point une stratégie pour la guerre et l’après-guerre. A se demander à quoi pouvait bien être occupé ce gouvernement d’urgence pendant tout ce temps, si un de ses membres, et non des moindres, monte au créneau, et d’un air sombre et d’un ton grave exige qu’Israël soit enfin doté d’un plan propre à lui faire gagner la guerre. Si d’ici le 8 du mois prochain, a-t-il averti, nulle stratégie digne de ce nom n’était élaborée et proposée, il quitterait ce gouvernement, non pour renforcer les rangs des anti-Netanyahou, anti-Ben-Gvir, et anti-Smotrich, mais pour demander aux Israéliens de désigner un autre gouvernement, ce qui ne peut se produire qu’à la condition que le gouvernement en place soit renversé. En somme, c’est d’une révolution que Gantz menace Netanyahou, d’une révolution dont le coup d’envoi est fixé pour le huitième jour de juin.

Netanyahou a répondu à cette mise en demeure en faisant remarquer que son auteur se trompe complètement d’adresse, que ce n’est pas à lui qu’elle devrait être faite mais au Hamas. L’occasion a été particulièrement bonne pour le troisième homme, Yair Lapid, le chef de l’opposition, pour appeler ceux qui à l’intérieur de ce gouvernement sont mécontents de la conduite de la guerre, de prendre leur courage à deux mains et d’en sortir, seul moyen qui leur reste de se racheter de leurs fautes envers Israël. Israël est entré dans cette guerre par une débâcle. Rien de ce qu’il a fait depuis ne l’a lavé de cette souillure. A témoin le spectacle de division qu’il offre, qui n’est pas celui d’un pays en train de remporter une guerre que lui-même a commencé par qualifier d’existentielle. Il est aujourd’hui plus éloigné encore de la gagner qu’au moment où elle éclatait, il y aura de cela bientôt huit mois. La possibilité qu’elle arrive au bout de sa première année se précise chaque jour davantage. Or il suffit qu’elle se prolonge jusque-là pour qu’elle soit perdue à jamais pour Israël. Pour la première fois, les Palestiniens ont commémoré la Nakba le regard tourné vers une grande lueur montée à l’horizon. Les dirigeants de la résistance se sont montrés confiants à cette occasion, délivrant des messages d’espoir, affirmant leur volonté de pouvoir tenir encore longtemps, plus longtemps que l’ennemi, parlant d’une victoire qui pourrait arriver, qui changerait le cours de l’histoire. De fait, ses groupes de combattants sont aujourd’hui encore plus actifs et redoutables qu’ils ne l’étaient au début de la guerre, qui a repris partout et avec une force renouvelée. Les unités israéliennes terrestres tombent plus souvent dans les embuscades qui leur sont tendues, leurs chars, réputés parmi les meilleurs au monde, tendant de plus en plus à devenir leurs cercueils. Si on ne peut encore dire qu’Israël a perdu la guerre sans recours possible, le temps approche vite où il sera possible de l’affirmer avec certitude.

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