Le Makhzen falsifie un communiqué de la Zambie : l’incorrigible Bourita récidive

Par Mohamed K. – Les relais médiatiques marocains semblent avoir perdu le nord. En témoigne leur dernière livraison absurde, publiée dans les colonnes de plusieurs titres connus pour être les porte-voix de la propagande mensongère marocaine par excellence. Ces médias ont ouvert leurs espaces aux plumitifs des officines du Makhzen pour inventer – encore une fois – un «soutien au Maroc» par la Zambie et son adhésion au «pertinent plan marocain d’autonomie».

Une affabulation qui n’a pas échappé à la vigilance des services du ministère zambien des Affaires étrangères qui ont publié, le 26 mai, sur la page Facebook du ministère, l’information sur la visite au Maroc du ministre zambien par intérim des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mulambo Haimbe.

Le texte zambien diffère sur le plan du contenu du pseudo «communiqué conjoint», rendu public à Rabat le 24 mai, notamment par rapport à l’absence de mention à la signature de «communiqué conjoint», à l’inexistence de mention au «plan d’autonomie marocain comme solution unique, crédible. Sérieuse», à l’absence de ce pseudo soutien de la Zambie aux efforts en cours des Nations unies pour trouver une solution définitive à la question du Sahara Occidental, et non «Sahara marocain» comme mentionné dans le texte bidouillé par le département de Nasser Bourita.

La version marocaine parle de «soutien de la Zambie à l’intégrité territoriale marocaine et à sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires», alors que la partie zambienne n’a pas rapporté la référence du ministre marocain à l’ouverture du consulat général de la Zambie à Laâyoune et a indiqué que «les discussions entre les deux hommes ont porté sur le développement de la coopération bilatérale dans les domaines des mines, de l’agriculture, de la pêche, du tourisme et de la sécurité».

On constate que la position zambienne, connue en faveur des thèses marocaines, a été cette fois-ci nuancée, avec la référence, pour la première fois, au soutien des efforts en cours des Nations unies pour trouver une solution définitive à la question du Sahara Occidental.

Cette évolution, quoique modeste, est le résultat des efforts entrepris par la diplomatie algérienne, notamment avec l’ouverture de l’ambassade d’Algérien à Lusaka, la désignation d’un ambassadeur résident, la visite à Alger de la présidente du Parlement zambien en mai 2023, la reprise du programme des bourses universitaires octroyées par notre pays, à la faveur de la visite à Alger, en avril dernier, du ministre zambien de l’Education.

Les professionnels du mensonge et les marionnettes du faux ont probablement oublié que les observateurs avertis ont déjà retenu le plaidoyer constant de la diplomatie algérienne, à l’occasion des entretiens du chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, et du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounes Magramane, pour sensibiliser leurs différents interlocuteurs sur la question du Sahara Occidental et les inviter à adopter une position positive.

Pour le reste, les médias du Makhzen marocain sont habitués à obnubiler le monde par des événements fabriqués de toute pièce émanant de leur seul imaginaire. C’est ainsi qu’en juin 2019, la déclaration de l’ambassadrice du Canada à Alger, à l’occasion de la fête d’Indépendance des Etats-Unis à laquelle elle était conviée, avait trouvé écho auprès des médias du Makhzen qui en avaient fait une lecture orientée relayée par des activistes proches des thèses françaises par rapport à la crise algérienne.

Le discours de Patricia McCullagh était pourtant clair et ne débordait pas du cadre politiquement correct : «Des millions de personnes défilent chaque semaine dans les rues algériennes», avait affirmé l’ambassadrice, en ajoutant que son pays soutenait «une transition démocratique pacifique en Algérie» qui «répondra aux aspirations du peuple algérien». Une déclaration interprétée par les médias marocains à l’affût comme un «acte courageux» de celle dont les propos «diffèrent», selon eux, de ceux de tous ses confrères occidentaux jugés par trop «prudents».

Pourtant, l’ambassadrice du Canada n’avait fait que faire part d’une opinion que la communauté internationale tout entière partageait depuis le premier jour du mouvement populaire lancé le 22 février 2019 et dont le caractère pacifique avait ébahi le monde qui découvrait un peuple doté d’une grande sagesse.

Rebelote, en avril 2022. Dans un article déclamatoire, les mêmes média du Makhzen déformaient sciemment les propos du chef de la Minurso auxquels ils avaient accolé des extensions censées faire croire à l’opinion marocaine que Rabat cueillerait des résultats «positifs» sur le chemin tortueux qu’il s’est tracé. Alexander Ivanko aurait «révélé», s’agissant de l’assassinat des camionneurs, que l’armée marocaine «aurait bien effectué des frappes, mais plutôt contre un convoi de dix camions qui transportaient des armes au profit du mouvement séparatiste du Front Polisario».  dissertaient les outils de propagande du couple Bourita-Mansouri.

Bourre-mou démenti en son temps par le porte-parole des Nations unies.

M. K.

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