Macron s’engouffre dans la brèche de la réélection de son homologue Tebboune

Par Kamel M. – Le président français attendait cette occasion propice pour tenter un réchauffement après le froid qui s’est installé dans les relations entre Alger et Paris. Emmanuel Macron est connu pour ses virevoltes, lesquelles, il faut l’admettre, ont toujours fait leur effet, la France obtenant toujours de l’Algérie un retour à la normale, malgré le caractère immuable de la politique anti-algérienne et pro-marocaine de la France officielle.

Dès l’annonce des résultats de la présidentielle de ce 7 septembre, l’Elysée a rendu public un communiqué dans lequel son locataire contesté estime «primordial» le dialogue entre les deux «pays sur la scène régionale et internationale, notamment dans le contexte de la présence de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies». Emmanuel Macron fait ainsi un appel du pied à son homologue algérien, prélude sans doute à un rétropédalage dans le dossier sahraoui, après qu’il eut reconnu le plan d’autonomie illégal que le Makhzen cherche à imposer à la communauté internationale. Un tel revirement n’est pas à écarter, même s’il devait prendre une forme lice, dans la logique française habituelle, consistant à changer de position selon les intérêts du moment, sans aucune approche perspicace et mûrement réfléchie.

Dans son message de félicitations, le président français parle d’une «relation exceptionnelle entre la France et l’Algérie», tout en soulignant que son pays «est particulièrement attaché» à la relation exceptionnelle le liant au nôtre, en affirmant vouloir «poursuivre résolument le travail ambitieux lancé avec la Déclaration d’Alger pour renouveler le partenariat qui unit les deux pays».

Quelle sera la réaction du président Tebboune à cette invite discrète ? L’ambassadeur d’Algérie en France n’a toujours pas repris son poste à Paris et le président français n’est pas revenu sur sa décision unilatérale – qui a choqué, y compris dans son propre camp – de donner blanc-seing au régime de Rabat pour continuer d’occuper illégalement le territoire sahraoui, d’y mener une politique répressive condamnable et de piller les richesses sahraouies en dépit de toutes les résolutions de l’ONU et des verdicts des juridictions internationales.

Comment Emmanuel Macron, embourbé dans une crise interne inextricable qui pourrait le pousser à la démission, pourra-t-il se sortir du cloaque dans lequel il s’est mis lui-même pour des raisons qui ne semblent pas répondre à des considérations géostratégiques ? Nous sommes curieux de le savoir.

K. M.

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