Manœuvres

Après quelques années de répit, durant lesquelles la perspective d’une réunification des deux Corées était plus forte que jamais, les tensions se sont ravivées avec intensité et Pyongyang recommence ses provocations et menaces à l’égard non seulement de ses voisins asiatiques, mais également Washington. La Corée du Nord a ainsi dénoncé, hier, les derniers exercices […]

Jun 30, 2024 - 21:15
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Manœuvres

Après quelques années de répit, durant lesquelles la perspective d’une réunification des deux Corées était plus forte que jamais, les tensions se sont ravivées avec intensité et Pyongyang recommence ses provocations et menaces à l’égard non seulement de ses voisins asiatiques, mais également Washington. La Corée du Nord a ainsi dénoncé, hier, les derniers exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis, les qualifiant de «version asiatique de l’Otan», et a mis en garde contre des «conséquences fatales». Les trois alliés ont achevé samedi ces manœuvres de trois jours nommées «Freedom Edge», portant sur les missiles balistiques, la défense aérienne, la guerre sous-marine et la cyberdéfense. Lors d’un sommet trilatéral l’année dernière, les dirigeants des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon, avaient décidé d’organiser des exercices annuels en signe d’unité face aux menaces de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, et à l’influence croissante de la Chine dans la région. «Nous dénonçons fermement (…) les provocations militaires contre la Corée du Nord», a déclaré le ministère des Affaires étrangères nord-coréen dans un communiqué publié hier par l’agence KCNA. «Les relations entre les États-Unis, le Japon et la République de Corée ont pris l’allure d’une version asiatique de l’Otan», a-t-il ajouté, mettant en garde contre «des conséquences fatales». Pyongyang «ne laissera jamais passer les actions prises par les États-Unis et leurs partisans pour renforcer le bloc militaire». Le porte-avions américain à propulsion nucléaire USS Theodore Roosevelt, le destroyer lance-missiles japonais JS Atago et l’avion de chasse sud-coréen KF-16 ont été déployés pour ces exercices. Pyongyang considère les exercices combinés de ce type comme des répétitions en vue d’une invasion. La Corée du Sud a rejeté les accusations de Pyongyang hier, soulignant que ces derniers exercices étaient une continuation des exercices conjoints organisés régulièrement entre les trois pays alliés. «Il est absurde que la Corée du Nord, principale source de tension dans la péninsule coréenne, critique l’exercice ‘’Freedom Edge’’ en le qualifiant d’Otan asiatique», a déclaré le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. Ces dernières semaines, Séoul et Pyongyang se sont par ailleurs livrés à une guerre des ballons, la Corée du Nord envoyant des ballons remplis de déchets vers le Sud, en représailles à des envois de propagande contre le régime nord-coréen par la Corée du Sud. Le président russe Vladimir Poutine s’est déplacé à Pyongyang en juin, pour la première fois depuis 24 ans, pour un sommet avec Kim Jong Un, en signe d’unité. Ainsi, l’axe russo-sino-nord-coréen se met en place et reflète l’axe américano-nippo-sud-coréen. Les deux forces militaires se renforcent chacune de son côté et semblent se préparer à toute éventualité. Reste à voir jusqu’où la tension montera-t-elle dans la région, alors même que les États-Unis risquent de voir le retour de Donald Trump au pouvoir en fin d’année. Ce dernier ayant toujours affirmé son refus de mêler son pays à des conflits qui ne concernent pas directement la sécurité du peuple américain. Il avait d’ailleurs maintenu des relations cordiales, que ce soit avec Vladimir Poutine, ou encore plus surprenant, Kim Jong-Un, le président nord-coréen, tout en continuant à soutenir ses alliés sud-coréens et japonais.

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