Mardi noir

Journée noire que celle qu’a vécue mardi l’axe de la résistance à l’occupant israélien, lequel à quelques heures d’intervalle a enregistré la mort du chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, tué à Téhéran par une frappe aérienne israélienne, et dans la banlieue sud de Beyrouth, celle de Fouad Chokr, le principal responsable militaire […]

Jul 31, 2024 - 20:30
 0
Mardi noir

Journée noire que celle qu’a vécue mardi l’axe de la résistance à l’occupant israélien, lequel à quelques heures d’intervalle a enregistré la mort du chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, tué à Téhéran par une frappe aérienne israélienne, et dans la banlieue sud de Beyrouth, celle de Fouad Chokr, le principal responsable militaire du Hezbollah, des suites du même mode opératoire. Dans le cas de ce dernier cependant, le Hezbollah, qui bien que reconnaissant qu’il était la cible de l’attaque, nie que celle-ci l’ait atteint, affirmant même que la tentative d’assassinat a en fait échoué. C’est le Hamas qui le premier a annoncé la mort de son premier responsable politique, avec pour premier effet de ne laisser place ni à la spéculation ni au doute. Les médias israéliens se sont contentés en l’espèce de reprendre les termes de son communiqué, sachant qu’il est dans les habitudes des autorités israéliennes de rester muettes en pareilles circonstances, ne confirmant ni n’infirmant rien. A cela une exception toutefois, celle d’hier justement, lorsqu’elles se sont résolues à annoncer la liquidation de Fouad Chokr, on dirait en réaction au silence observé à ce sujet par le Hezbollah.

L’assassinat de Haniyeh à Téhéran est un acte de guerre, une agression caractérisée contre
l’Iran ; pire encore, un affront, qu’il ne peut pas laisser sans réponse. Pour l’heure, on attend de plus amples informations de la part des Gardiens de la révolution, notamment pour savoir comment s’est déroulée l’attaque. Celle-ci a-t-elle été effectuée depuis le ciel iranien, ou à partir d’un autre Etat, dans ce cas nécessairement un Etat de la région ? Quoi qu’il en soit, Israël, auquel l’Iran a cru avoir donné une leçon mémorable en mai dernier, en réponse à la frappe sur son consulat à Damas, qui a coûté la vie à un haut gradé des Gardiens de la révolution, vient de prouver qu’il n’en était rien, qu’il restait égal à lui-même, tout aussi insolent et provocateur. Evidemment, le coup de mardi n’aurait pas pu être porté avec cette précision chirurgicale s’il n’y avait pas au sol, dans la proximité de Haniyeh, des agents travaillant pour le compte d’Israël, qui donnaient à ses opérateurs la localisation au millimètre près de la cible. Ce n’est pas la première fois qu’Israël réalise de tels exploits, moins d’ailleurs parce qu’il possède la technologie nécessaire que parce qu’il dispose de réseaux d’agents lovés dans les interstices des organes iraniens les plus sensibles. Si Israël a pu atteindre Haniyeh, un invité de marque placé en un lieu réputé sûr à Téhéran, demain il pourrait s’en prendre à n’importe quel dirigeant iranien. C’est d’ailleurs l’un des messages délivrés par lui ces dernières heures à l’adresse des dirigeants iraniens : personne d’entre vous n’est à l’abri. Si le Hamas n’avait pas commencé par s’épurer de ses traîtres, jamais il n’aurait pu infliger à Israël le 7 octobre dernier sa plus grande défaite militaire depuis qu’il existe. Et une fois la guerre avec lui commencée, elle se serait vite terminée si des traîtres avaient pu se trouver dans la proximité immédiate des dirigeants militaires de la résistance. Le seul fait qu’elle dure encore, près de dix mois plus tard, témoigne de l’excellence du renseignement palestinien. Hélas, il ne semble qu’on puisse en dire autant du contre-espionnage iranien.

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow