Mégaprojet agricole de Timimoun : La sécurité alimentaire en ligne de mire

« Nous sommes ici pour œuvrer à élargir le projet à travers d’autres investissements agricoles dans le sud de l’Algérie », avait déclaré à la presse, Federico Vecchioni, le PDG de la société italienne spécialisée en agriculture Bonifiche Ferraresi. C’était il y’a de cela 5 mois, à sa sortie d’une rencontre de travail avec les responsables de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement. « Nous comptons lancer un grand investissement l’année prochaine », avait-il encore assuré. Désormais, le projet est entré en phase de concrétisation, après la signature, hier, d’un accord-cadre entre le ministère de l’Agriculture et la société italienne, pour la réalisation d’un projet intégré de production de céréales, de légumineuses et de pâtes alimentaires dans la wilaya de Timimoun. La cérémonie officielle a eu lieu au Centre international de conférences Abdelatif Rahal. Elle a été présidée côté algérien par Youcef Cherfa et Laaziz Faid, et côté italien, par Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’Agriculture. Le contrat-cadre a été signé par Mme Souad Assous, directrice générale de l’investissement et du foncier agricole au ministère de l’Agriculture, et par Federico Vecchioni, le PDG de la société italienne. Le projet, qui sera lancé au cours de l’année en cours, dont le but est de permettre d’accroître les exportations et la création de plus de 6.700 emplois, consiste à la mise en valeur d’une superficie de 36 000 hectares, qui sera consacré à « la production de blé, de lentilles, de haricots secs et de pois chiches, ainsi qu’à la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires, de silos de stockage et d’autres infrastructures vitales ». D’un coût évalué à 420 millions d’euros, l’investissement va intégrer d’autres cultures stratégiques à la rotation des cultures, notamment le soja. Présent à la cérémonie officielle, le ministre des Finances a indiqué que le « mégaprojet » céréalier et agroalimentaire « contribuera au développement du sud algérien et à la préservation des ressources ». « Nous espérons augmenter le rythme de la coopération entre l’Algérie et l’Italie pour répondre aux exigences de l’heure, en particulier après le forum d’affaires algéro-italien », a déclaré Laaziz Faid, qui a tenu à souligner que le ministère des Finances « a déployé tous les efforts pour soutenir le projet via le Fonds national d’investissement qui détient 49 % des parts du capital, soit l’équivalent de 14,8 milliards de dinars. Il est à rappeler que la société italienne avait déjà obtenu l’année dernière un contrat de concession définitif au niveau de la wilaya de Touggourt pour la production du blé dur. Outre la production de blé dur, Bonifiche Ferraresi va investir également dans la production de semences, d’olives et de fruits et dans l’industrie agroalimentaire pour « contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire en Algérie et à l’exportation ». La société italienne compte à moyen terme exporter du blé de l’Algérie vers l’Italie considérée parmi les plus grands consommateurs de blé dur au niveau mondial. A coup sûr, ce projet va renforcer l’autosuffisance alimentaire en Algérie. Il sera soutenu par la création d’un centre de recherche et de formation, conçu pour contribuer à l’augmentation de la production agricole à travers le transfert des technologies modernes de production. Il est à signaler que l’Algérie vise mettre en valeur 500.000 hectares dans le sud dans un délai de 3 ans.

Mohamed Mebarki

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