Moscou dénonce une russophobie grandissante au sein de l’UE

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pointé du doigt, ce mercredi lors de son intervention à la 10e édition des Lectures Primakov, un forum annuel consacré aux relations internationales et à l’économie mondiale, ce qu’il considère comme une « estonisation » de l’Europe. Selon lui, une « russophobie flagrante » s’est installée au sein des structures […] The post Moscou dénonce une russophobie grandissante au sein de l’UE appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jun 27, 2024 - 01:00
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Moscou dénonce une russophobie grandissante au sein de l’UE

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pointé du doigt, ce mercredi lors de son intervention à la 10e édition des Lectures Primakov, un forum annuel consacré aux relations internationales et à l’économie mondiale, ce qu’il considère comme une « estonisation » de l’Europe.

Selon lui, une « russophobie flagrante » s’est installée au sein des structures de l’Union européenne, un phénomène qu’il juge « très triste ».

Les déclarations de Lavrov interviennent alors que la Première ministre estonienne Kaja Kallas, connue pour ses positions très critiques envers la Russie, a succédé à Josep Borrell à la tête de la diplomatie européenne. Pour le chef de la diplomatie russe, cette « estonisation » des mentalités au sommet de l’UE serait le signe d’une russophobie grandissante.

Lavrov a également regretté l’impossible « finlandisation » de l’Europe, en référence au choix de la Finlande pour la neutralité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, cette « finlandisation » n’a pas pu avoir lieu car « les Américains ne permettaient pas à l’Europe d’être un acteur indépendant s’appuyant sur des principes de neutralité ».

Le ministre russe a notamment critiqué la politique européenne, notamment les « discours de Macron sur l’autonomie stratégique » qui, selon lui, « ne suscitent que tristesse ». Il a également dénoncé le fait que les partenaires de la Russie n’ont pas été « bienveillants » à son égard, « surtout outre-Atlantique, où on faisait tout pour ne pas tenir compte de nos intérêts propres et ils faisaient tout pour ne pas remplir leurs engagements ».

Cette prise de position de Sergueï Lavrov s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques accrues entre la Russie et les pays occidentaux, notamment depuis le début de la crise en Ukraine en février 2022. Elle révèle la vision du Kremlin sur la place de la Russie dans l’ordre mondial, et sur les relations avec l’Union européenne et les États-Unis.

Au-delà des déclarations de Lavrov, cette question de « l’estonisation » de l’Europe soulève des interrogations plus larges sur l’évolution des relations entre Moscou et les capitales européennes, dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et les sanctions économiques imposées à la Russie.

Il convient de rappeler que les représentants des États membres de l’Union européenne ont annoncé le 20 juin courant avoir approuvé un quatorzième paquet de sanctions contre la Russie.

Ces mesures restrictives visent notamment le transbordement du GNL russe au sein de l’UE ainsi que le Système de transfert de messages financiers (SPFS), équivalent russe du système Swift.

«Ce plan percutant privera encore davantage la Russie de l’accès aux technologies clés», a précisé dans la foulée sur sa page X la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle a également affirmé que ce futur train de sanctions «priverait la Russie de revenus supplémentaires liés à l’énergie, permettant de s’attaquer à la flotte fantôme et au réseau bancaire parallèle de Poutine à l’étranger».

1 725 Russes sous sanctions de l’UE

Selon l’AFP, qui a obtenu la liste de ces nouvelles sanctions, figure l’interdiction du transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL) au sein de l’Union européenne.

Ce nouveau paquet de sanctions vise également le Système de transfert de messages financiers (SPFS), qui permet des transactions financières, a ajouté l’agence de presse française. Ce système avait été mis en place par la Russie à la suite de son exclusion du réseau Swift.

En outre, l’Union européenne élargira cette liste pour inclure plus de 40 nouvelles personnes et organisations. Comme l’indiquent les publications, l’approbation de nouvelles mesures a été retardée en raison de la position allemande sur le renforcement des règles pour les filiales d’entreprises européennes opérant en Russie, mais un compromis a finalement été trouvé.
Depuis février 2022, l’UE a introduit 13 séries de sanctions contre la Russie, ses citoyens et ses organisations.

Au total, 1 725 personnes physiques et 420 personnes morales sont soumises aux restrictions européennes. Il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de fournir des fonds aux personnes figurant sur les listes de sanctions. Les individus sont en outre soumis à une interdiction de voyager, qui les empêche d’entrer sur le territoire de l’Union européenne ou d’y transiter.

La Russie fait face à des sanctions occidentales sans précédent, sanctions dont les responsables russes remettent régulièrement en cause la portée. «Quels que soient leurs efforts, toutes leurs tentatives pour contenir et isoler la Russie ont échoué», avait déclaré le 7 juin courant le président russe Vladimir Poutine.

Mettant en avant des chiffres de la Banque mondiale, le président russe avait déclaré lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg que son pays s’était hissé au quatrième rang mondial des économies en matière de parité de pouvoir d’achat (PPA), se plaçant devant le Japon. «Malgré tous les obstacles, les sanctions qui ont été prononcées contre nous, nous sommes aujourd’hui un acteur majeur du commerce international», avait-il déclaré.

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