Ouverture d’un consulat tchadien à Dakhla: L’Union des associations nationales du Tchad dénonce

Quelques jours après l’annonce du soutien de la France à l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, le Tchad a inauguré, mercredi dernier, son consulat général à Dakhla, la deuxième ville du territoire occupé. Faisant fi des résolutions onusiennes et surtout de l’Union africaine, cette décision ne surprend guère les observateurs et les milieux diplomatiques. Elle répond à une stratégie du Makhzen basée sur l’ouverture de « consulats fantômes », où des pays africains n’ont ni ressortissants, ni communautés résidents dans ce territoire.

Néanmoins, l’ouverture de ce « consulat » n’est qu’un signe de plus du soutien à l’annexion de la part du Tchad, dans une démarche qui n’enlève en rien de la justesse de la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de ses droits, reconnus par les Nations unies depuis des décennies.

Ainsi, l’alignement de l’Elysée aux thèses annexionnistes marocaines semble faire des émules chez certains Etats « suivistes » du continent, alors que ni l’Union Africaine, ni l’Union Européenne n’ont changé leurs positions sur le processus de décolonisation préconisée par l’ONU.

Il était, certes, attendu que le pouvoir tchadien, dont le président Mahamat Déby a été installé par la France dans un scénario digne de celle de la Françafrique, fasse un geste vers le Makhzen sur un signe macroniste.

La junte de N’Djaména, qui a pris le pouvoir après des élections truquées et sanglantes est déjà contestée par l’opposition locale. Déby, dit Kaka, qui a pris la place de son père assassiné par un groupe rebelle, s’appuie désormais sur la France et le soutien d’autres sponsors connus pour se maintenir au pouvoir et concrétiser leurs politiques au Sahel.

Cependant, cette décision d’ouverture d’un consulat fantôme au Sahara occidental a soulevé la colère d’un puissant mouvement citoyen au Tchad.

L’Union des Associations Nationales pour l’Unité et la Solidarité de la République du Tchad a publié, mercredi dernier, un communiqué signé par son président, M. Ahmed Bachir Ahmed.

Selon ce texte, l’Union dénonce avec force l’ouverture par le gouvernement tchadien de ce consulat dans la ville occupée de Dakhla, qualifiant cette action de « démesurée et imprudente ». C’est un « couteau empoisonné » visant à nuire à la résistance des militants de la République Arabe Sahraouie, ajoute-on.

Selon le communiqué, dont le JI a pu obtenir une copie, l’Union loue l’engagement historique du Tchad en faveur des forces de libération nationale en Afrique et salue les efforts du peuple tchadien pour construire un État moderne, exempt de racisme et de régionalisme.

Critiquant la démarche entreprise par N’Djaména, ce puissant mouvement de la société civile a souligné que cette décision « n’aurait pas eu lieu sans les pressions françaises répétées en accord avec le gouvernement marocain », qui occupe des parties du territoire de la République Sahraouie depuis 1975.

Il appelle le gouvernement tchadien à sursoir immédiatement sur sa décision, à fermer sans délai ce consulat, en soulignant la nécessité de respecter les principes de lutte et de solidarité nationale et africaine, réaffirmant le soutien à la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance et la construction de son État moderne.

En conclusion, l’Union des associations nationales a lancé un appel à l’unité nationale et à la solidarité face aux défis, en exprimant des vœux de progrès pour les peuples du Tchad et de la République Arabe Sahraouie.

The post Ouverture d’un consulat tchadien à Dakhla: L’Union des associations nationales du Tchad dénonce appeared first on Le Jeune Indépendant.