Pêche: la bande côtière est saturée

Pour disposer d’un produit halieutique à un prix abordable pour tous, il est recommandé d’augmenter la production. L’Algérie, qui a misé durant des années sur l’augmentation du nombre de navires mobilisés, a changé d’approche. Il est désormais nécessaire aller vers la grande pêche, ou la pêche en haute mer, pour augmenter la production halieutique de […] The post Pêche: la bande côtière est saturée appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jun 5, 2024 - 23:55
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Pêche: la bande côtière est saturée

Pour disposer d’un produit halieutique à un prix abordable pour tous, il est recommandé d’augmenter la production. L’Algérie, qui a misé durant des années sur l’augmentation du nombre de navires mobilisés, a changé d’approche. Il est désormais nécessaire aller vers la grande pêche, ou la pêche en haute mer, pour augmenter la production halieutique de 40 000 tonnes supplémentaires. La prospection de ces nouvelles zones permettra donc d’augmenter la production du pays d’au moins 50 % les années à venir, en sus de l’apport de l’aquaculture.

C’est désormais la nouvelle orientation du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques qui fait de l’augmentation de la production un objectif à atteindre. Cette stratégie a été exposée hier par le secrétaire général du ministère, Farid Harouad, qui a indiqué que la production halieutique algérienne est restée la même pendant des années et n’a pas accompagné l’augmentation de la population. L’augmentation de la production est donc nécessaire.

« Pour avoir un produit halieutique abordable, il faut augmenter la production. Il n’y a pas un autre moyen », a affirmé hier le SG du ministère de la Pêche dans sa déclaration à la radio nationale, signalant dans ce sens la nouvelle stratégie du secteur, adoptée après avoir fait le constat de la stagnation de la production nationale durant des décennies.

Cela a été démontré par une étude réalisée en 2023 par un comité d’experts, lequel a étudié l’état de la production depuis 30 années, selon les explications de M. Harouad, qui dit que la production est restée aux alentours de 100 000 tonnes par an, et ce en dépit de l’augmentation du nombre de navires mobilisés. « Le nombre a été multiplié plus de deux fois. 2 550 navires étaient mobilisés en 2000. En 2020, ce chiffre est passé à 6 200, mais la production est restée la même et la population qui a augmenté partageait la même production », a-t-il précisé.

Une situation qui a poussé les autorités à changer de stratégie après avoir fait une évaluation de la force halieutique de la côte algérienne.

Cette dernière a démontré que la biomasse que l’on peut pêcher est estimée à 187 000 tonnes, selon le SG du ministère, qui dit que la pêche en Algérie est exclusivement côtière. Chose qui rend nos capacités de production limitées. Raison pour laquelle l’Algérie a opté pour une nouvelle orientation, à savoir celle de prospecter d’autres zones, soit la grande pêche. Cette pêche au large nécessite cependant d’être outillée.

Des navires de pêche équipés et adaptés sont mobilisés dans l’objectif d’exploiter toutes les potentialités estimées à 40 000 tonnes supplémentaires de poissons.

L’approche repose donc sur le renforcement de la flotte de pêche, a indiqué M. Harouad, qui a signalé l’instruction du président de la République relative à l’importation de navires de plus de 40 mètres pour les injecter dans la grande pêche. « Nous avons, depuis la fin de 2023, mobilisé 10 navires dans la grande pêche », a-t-il fait savoir, exprimant son souhait de voir la production halieutique augmenter d’au moins 50 % les trois prochaines années.

Le grand apport de l’aquaculture

La nouvelle stratégie du ministère compte aussi sur un volet, celui d’augmenter la production par l’aquaculture, a ajouté ce responsable, notant que le potentiel étudié de l’aquaculture marine est de 120 000 tonnes. « Actuellement, nous produisons 6 000 à 7 000 tonnes grâce à l’aquaculture marine », a-t-il précisé, soulignant les capacités d’augmenter le niveau de production, avec l’entrée en production des différents projets. « 196 projets aquacoles sont inscrits. 70 sont en cours et certains sont entrés en production et ont pu augmenter la production aquacole », a-t-il détaillé.

Cette dernière est passée de 3 000 en 2022 à 6 000 en 2023. « C’est un bon signe et nous voulons atteindre les 10 000 tonnes cette année et 100 000 d’ici à 2030 », a indiqué M. Harouad, selon lequel les projets aquacoles sont les projets les plus rentables au monde.

 

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