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Alors que Donald Trump promet des changements et un apaisement avec la Corée du Nord s’il est réélu en novembre prochain, le régime communiste coréen publie pour la première fois des images de ses installations d’enrichissement d’uranium, à l’occasion d’une visite de Kim Jong-Un, le dirigeant nord-coréen ayant appelé à un renforcement des capacités nucléaires du pays. Pyongyang, qui a effectué son premier essai nucléaire en 2006 et fait l’objet de nombreuses sanctions des Nations unies pour ses programmes d’armement interdits, n’avait jamais montré publiquement ces installations. Celles-ci produisent de l’uranium hautement enrichi, nécessaire à la fabrication d’ogives nucléaires, grâce à des centrifugeuses à grande vitesse. Kim Jong-Un a visité l’Institut des armes nucléaires et une base de production de matériaux nucléaires militaires, a indiqué l’agence de presse officielle KCNA, sans préciser où se situent ces installations ni quand a eu lieu la visite. Le dirigeant nord-coréen «a souligné la nécessité d’augmenter encore le nombre de centrifugeuses afin d’accroître de manière exponentielle les armes nucléaires d’autodéfense», a rapporté l’agence en publiant des images de Kim Jong-Un en train d’inspecter des rangées de centrifugeuses. Selon cette même source, le chef d’État «s’est familiarisé avec la production d’ogives nucléaires» et de matériaux nucléaires. Le dirigeant a exhorté à «promouvoir l’introduction d’une centrifugeuse d’un nouveau type […] afin de renforcer les fondations pour produire des matières nucléaires à usage militaire». Kim Jong-Un a également appelé à «fixer un objectif à long terme plus élevé pour la production des matières nucléaires nécessaires», a ajouté KCNA. Les programmes d’armement nucléaire de la Corée du Nord sont sous sanctions de l’ONU, mais le pays ignore ces restrictions, notamment grâce au soutien de ses alliés, la Russie et la Chine. Selon les experts, la diffusion d’images des installations d’enrichissement d’uranium pourrait avoir pour objectif d’influer sur l’élection présidentielle américaine de novembre. Ces images sont «un message à la prochaine administration», signifiant qu’«il sera impossible de dénucléariser la Corée du Nord», a déclaré à l’Agence France-Presse Hong Min, principal analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale. «Il s’agit également d’un message demandant aux autres pays de reconnaître la Corée du Nord comme un État nucléaire», a-t-il ajouté. Les relations entre Séoul et Pyongyang sont au plus bas et le Nord a récemment annoncé le déploiement de 250 lanceurs de missiles balistiques à sa frontière sud. La Corée du Nord a lâché ces derniers mois de grandes quantités de ballons chargés d’immondices, avec une nouvelle série la semaine dernière. Jeudi, Séoul a annoncé que la Corée du Nord avait tiré plusieurs «missiles balistiques de courte portée» en direction de la mer, son premier essai d’armement majeur depuis début juillet. Mais l’agence KCNA a indiqué hier qu’il s’agissait d’un test d’un «nouveau type de lance-roquettes multiples de 600 mm». Pourtant, il reste encore de l’espoir de voir la situation s’améliorer, que cela soit avec Séoul ou avec Washington, le dirigeant communiste Kim Jong-Un ayant assuré qu’il était prêt, en cas de victoire de Donald Trump dans moins de deux mois, à réenvisager des pourparlers de paix et des négociations de coopération. Il n’est pas certain, toutefois, que ce soit l’argument le plus important pour les électeurs américains. Mais avec un nouveau mandat des démocrates, la situation en Asie du Sud-Est risque de se dégrader encore plus avec des tensions toujours plus fortes entre la Chine et la Corée du Nord, d’un côté, et les autres pays côtiers de la région, de l’autre.