Pression en hausse sur les intermédiaires arabes

Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken était hier en Israël pour la dixième fois depuis le début de la guerre, y débarquant à la veille d’un nouveau round des négociations prévu au Caire mercredi et jeudi prochains, sur lequel, à vrai dire, les Américains sont les seuls à fonder beaucoup d’espoir. En Israël […]

Aou 18, 2024 - 23:40
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Pression en hausse sur les intermédiaires arabes

Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken était hier en Israël pour la dixième fois depuis le début de la guerre, y débarquant à la veille d’un nouveau round des négociations prévu au Caire mercredi et jeudi prochains, sur lequel, à vrai dire, les Américains sont les seuls à fonder beaucoup d’espoir. En Israël même, il n’y a que les familles des captifs à Ghaza pour y croire jusqu’à un certain point, et encore pas autant que les Américains, elles qui ne manquent pas de dénoncer vivement les nouvelles conditions posées par Benyamin Netanyahou, soigneusement conçues évidemment en tout premier lieu pour faire rater les discussions à venir. Les Américains savent très bien où se trouve le nœud du problème. On ne les voit pas faire ce qu’il faut pour le dénouer, car en l’espèce cela reviendrait à dénouer la corde qui soutient le cou de Netanyahou, ce qui à l’instant le ferait tomber lui et son gouvernement. D’après un nouveau sondage publié par un journal israélien bien connu, 63 % des Israéliens soutiendraient un accord avec le Hamas donnant lieu à la libération des captifs.

Ce même sondage ne dit pas si cette grande majorité est aussi pour la fin de la guerre, ou du moins pour une trêve longue, ainsi que pour le retrait des forces israéliennes de Ghaza, en somme pour les conditions sine qua non du point de vue du Hamas, sans la prise en compte desquelles nul accord ne serait possible. Les Américains sont en train de mener ces négociations à la manière de Netanyahou : ils les laissent progresser assez avant, au début dans le sens voulu par les Palestiniens, et puis au moment de faire le pas décisif, ils introduisent une ou deux nouvelles conditions, qui évidemment ont pour effet de tout remettre en cause. S’il faut les en croire, la voie a été pavée au round de Doha, de sorte qu’au Caire, il ne resterait plus qu’à conclure. Mais déjà, il est de plus en plus question de nouvelles conditions prêtées à Netanyahou, à ce titre d’ores et déjà dénoncées par les familles des captifs, mais dont il ne serait pas étonnant qu’elles soient aussi le fait des Américains, selon lesquelles l’armée israélienne ne se retirerait pas totalement de Ghaza, où elle continuerait de contrôler le corridor Netzarim coupant en deux la bande de Ghaza, de même que l’axe de Philadelphie à l’extrême sud et le passage de Rafah. Ces conditions torpilleraient toute possibilité d’accord au Caire si seulement elles sont proposées au Hamas par les pays arabes intermédiaires. Ce n’est d’ailleurs pas sur le Hamas qu’Américains et Israéliens font pression pour faire passer la pilule amère mais sur le Qatar et l’Egypte, dont les chefs d’Etat sont ces derniers temps comme harcelés par le président américain. Pour les Américains, mais également pour les Israéliens, les partenaires en l’occurrence, ce ne sont pas les représentants du Hamas, mais les Qataris et les Egyptiens, par ailleurs des alliés. C’est sur eux qu’ils sont en train de faire monter la pression, dans l’idée qu’eux-mêmes en reporteront suffisamment sur le Hamas, ce qui aura pour effet de lui forcer la main. Or tout le monde est bien conscient qu’aujourd’hui la résistance palestinienne n’est pas seule face aux deux machines de guerre réunies américaine et israélienne, et que seule la perspective d’un accord véritable, qui comme tel non seulement mettrait fin à la guerre, mais aussi à l’occupation de Ghaza par l’armée israélienne, peut empêcher l’embrasement de la région, le cauchemar tant des Américains que des Israéliens.

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