Prisonniers du manque de transport public à Biskra : Les habitants de Feliache crient à l’exclusion 

Les habitants de la localité de Feliache, relevant de la commune de Biskra, crient à la marginalisation et à leur exclusion des plans de développement locaux, « ne serait-ce que dans le secteur du transport public », précisent-ils. En effet, ils sont des dizaines à se rassembler chaque jour au coin de l’avenue Emir Abdelkader et du […] The post Prisonniers du manque de transport public à Biskra : Les habitants de Feliache crient à l’exclusion  first appeared on L'Est Républicain.

Sep 12, 2024 - 09:15
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Prisonniers du manque de transport public à Biskra : Les habitants de Feliache crient à l’exclusion 

Les habitants de la localité de Feliache, relevant de la commune de Biskra, crient à la marginalisation et à leur exclusion des plans de développement locaux, « ne serait-ce que dans le secteur du transport public », précisent-ils. En effet, ils sont des dizaines à se rassembler chaque jour au coin de l’avenue Emir Abdelkader et du quartier Z’mala pour attendre un éventuel taxi-clandestin qui les ramènerait chez eux. « Nous avons sollicité les responsables du transport et de la municipalité pour que notre bourgade soit desservie par des autobus de la régie publique ou des transporteurs privés, en vain. Heureusement, les taxis clandestins suppléent et comblent cette défaillance des autorités concernées par l’organisation du transport. Feliache est laissée à son triste sort comme si elle ne faisait pas partie intégrante de la ville de Biskra », a déploré un quinquagénaire devant effectuer des déplacements quotidiens vers la ville. La mise en place d’une ligne de transport en commun de et vers Feliache est une ancienne revendication qui n’a jamais pu être prise en charge et concrétisée pour le bien-être de cette population, se rappelle-t-on. « C’est pourtant une desserte qui est certainement rentable au vu des déplacements des habitants de Feliache devant vaquer à leurs affaires chaque jour à Biskra », a ajouté notre interlocuteur. Celui-ci se souvient des protestations initiées en 2012 par les jeunes de cette ancienne palmeraie bordant le lit de l’oued Sidi Zarzour pour réclamer une part de développement et l’amélioration du cadre de vie des habitants. « A la suite de ces protestations consistant à bloquer la circulation routière avec des pneus enflammés, les autorités locales ont procédé à la restauration d’une école primaire et à l’asphaltage de la route principale et ont construit un stade de proximité et une école primaire. Mais la demande d’inclure Feliache dans le réseau du transport en commun n’a jamais trouvé écho, et cela sans que les raisons nous en soient explicitement fournies. Nous avons été bercés de promesses jamais concrétisées et nous gardons le silence car les actions atteignant l’ordre public ne sont plus de mode », assène-t-il encore. D’autres insatisfaits de Feliache racontent que leur maison tombe en ruine, les routes n’ont pas été rénovées depuis des lustres, les palmeraies ancestrales se meurent faute d’irrigation et les lycéens doivent faire des kilomètres à pieds ou stipendier un taxi clandestin pour aller vers les établissements scolaires. Il n’y a ni maison de la culture, ni bibliothèque, pas même un cybercafé pour se distraire et s’informer. Les enfants n’ont que les bords de l’oued Sidi Zarzour pour terrain de jeu. Et d’ajouter que même les rares chantiers ouverts à Feliache connaissent des délais de réalisation largement dépassés. Malgré ce sombre tableau, ce qui soulève leur profond mécontentement demeure néanmoins le défaut de transport urbain, a-t-on noté. Autre sujet de crispation et de colère des habitants de Feliache, leur exclusion du dispositif d’encouragement et de soutien à la construction des logements ruraux, lequel dispositif leur permettrait de bénéficier d’une allocation pour réhabiliter leurs vieilles habitations. « Sommes-nous un arrondissement de la ville de Biskra ou sommes-nous une pauvre bourgade abandonnée en électron libre ? », s’est interrogé effrontément un jeune. Cette petite agglomération de quelque 2.000 habitants, séparée du reste de la ville par l’Oued Sidi Zarzour et qui a de tout temps été partie intégrante de la commune de Biskra, est un des plus anciens villages de la région des Ziban. Pour preuve, plusieurs sépultures y ont été découvertes en 1885 par Teisserenc de Bort. Ces tombes renfermaient des corps entreposés dans des jarres datant de plusieurs milliers d’années. Ses palmeraies, ses oliveraies et ses jardins, jadis luxuriants, en faisaient un petit éden où il faisait bon vivre, se souvient-on. Désormais, ses habitants n’en ont cure de ces considérations historiques. Ils réclament juste des moyens de transport les reliant à la ville de Biskra, signifient-ils. 

H. Moussaoui

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