Production agricole, construction, hydrocarbures … : Ce que dit le rapport 2023 de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie vient de publier son rapport annuel pour l’année 2023, soulignant que « l’activité économique continue sa progression soutenue, portée par un rebond significatif de la production du secteur des industries extractives ainsi que par les performances remarquables des secteurs de l’agriculture, de la construction et des services ». Avec un taux de croissance de […] The post Production agricole, construction, hydrocarbures … : Ce que dit le rapport 2023 de la Banque d’Algérie appeared first on Algerie Eco.

Aou 8, 2024 - 14:40
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Production agricole, construction, hydrocarbures … : Ce que dit le rapport 2023 de la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie vient de publier son rapport annuel pour l’année 2023, soulignant que « l’activité économique continue sa progression soutenue, portée par un rebond significatif de la production du secteur des industries extractives ainsi que par les performances remarquables des secteurs de l’agriculture, de la construction et des services ».

Avec un taux de croissance de 4,1 % en 2023, en hausse par rapport au 3,6 % enregistré en 2022 ; « ces taux confirment le redressement de l’économie algérienne après une période de crise sanitaire intense, enregistrant un taux de croissance record entre 2015 et 2023 », selon le rapport.

« Comparativement à l’année précédente, tous les secteurs ont contribué à cette dynamique, avec une progression notable, notamment dans les industries extractives au cours de l’année 2023 », note le même rapport, qui ajoute : « Bien que plusieurs secteurs aient enregistré des taux de croissance appréciables, il est à noter que certains ont connu une baisse par rapport à leurs performances de 2022. »

Dans l’analyse de la répartition du PIB nominal selon les différents secteurs économiques, il est observé que « sept secteurs dominent en représentant collectivement plus de 80 % du PIB (Produit Intérieur Brut) », selon la même source.

« Dans l’ordre décroissant de leurs parts, ces secteurs sont les suivants : « Industries extractives », « Construction », « Agriculture, chasse et sylviculture », « Commerce, réparation-auto et articles domestiques », « Transports et communications », « Administration publique », et enfin « Industries manufacturières ». », selon le document de la BA.

La production céréalière a subi une forte baisse de 77,21 %

Concernant la production agricole, le rapport annuel de la Banque d’Algérie indique que « la croissance de la production agricole a enregistré un repli, passant de 5,3 % en 2022 à 3,3 % en 2023, et contribuant ainsi à 8,4 % dans la croissance globale contre 16,0 % en 2022. »

Néanmoins, poursuit la même source, « le secteur agricole a témoigné d’une progression de sa part dans le PIB aux prix courants qui a atteint 12,9 %, contre 10,4 % en 2022. » « En termes de valeur ajoutée, le secteur « Agriculture, chasse et sylviculture » a généré 4 204,5 milliards de dinars en 2023, comparativement à 3 323,1 milliards de dinars en 2022 », selon le document.

En 2023, la production céréalière a subi une forte baisse de 77,21 % après avoir progressé de 51,4 % en 2022, passant ainsi de 41,9 millions de quintaux en 2022 à 9,5 millions de quintaux en 2023, releve le rapport annuel de la BA, qui explique que « cette diminution a touché toutes les filières céréalières ; la récolte de blé a considérablement chuté, de 72,74 % pour le blé dur et de 78,61 % pour le blé tendre. De même, la production d’orge et d’avoine, en recul, a enregistré des baisses respectives de 86,78 % et 82,43 % entre 2022 et 2023. »

« Après une forte hausse en 2022 (30,34 %), la croissance de la production oléicole a ralenti pour enregistrer une légère augmentation de 0,79 % en 2023, portant le total à 9,3 millions de quintaux, presque inchangé par rapport à 2022 où elle s’est élevée à 9,2 millions de quintaux », note la même rapport.

Et de souligner « une tendance similaire est constatée pour la filière viticole et agrumes ». En effet, précise le document, « la production des agrumes a baissé de 0,86 % après avoir augmenté de 7,48 % l’année précédente. Quant à la viticulture, sa production a diminué de 0,12 % contre une croissance de 9,33 % l’an dernier. »

De même, indique le rapport de la banque centrale, « la production maraîchère a enregistré une diminution à 132,2 millions de quintaux en 2023 par rapport aux 135,7 millions de quintaux enregistrés en 2022, représentant ainsi une baisse de 2,51 %. Néanmoins, la production de pommes de terre a enregistré une croissance de 6,23 %, passant de 38,5 millions de quintaux en 2022 à 40,9 millions de quintaux en 2023. » « La production de la tomate industrielle a, quant à elle, marqué une légère croissance de 0,10 % en 2023 contre une baisse de 14,09 % une année auparavant « , note la même source.

Et d’ajouter : « Aussi, la production animale en termes de volume a connu une baisse, avec des diminutions notables de 27,46 % pour les viandes rouges, de 16,39 % pour la production laitière et de 0,3 % pour les œufs. Cependant, la production de laine, de miel et de viandes blanches a enregistré une croissance positive de 28,33 %, 13,49 % et 7,06 % respectivement, alors qu’elle a enregistré des baisses de 33,46 %, 14,65 % et 2,45 % en 2022. « 

En outre, souligne le même rapport, « la pêche et l’aquaculture a été le seul secteur à connaître un recul, avec une croissance de -0,8 %, contre -0,3 % l’année précédente. Malgré cette diminution, la valeur ajoutée de ce secteur est passée de 77,4 milliards de dinars en 2022 à 82,1 milliards de dinars en 2023, aux prix courants. »

Baisse des logements livrés en 2023

La croissance du secteur d’activité de la construction a enregistré une légère baisse en 2023 avec un taux de 3,7 % contre 4,0 % l’année précédente. « Néanmoins, cette activité contribue fortement à la croissance économique et se place au troisième rang avec une contribution de 10,8 % en 2023 contre 15,1 % en 2022. Par ailleurs, la part de ce secteur dans le PIB aux prix courants s’élève à 12,9 % en 2023 contre 12 % en 2022 », selon le rapport de la banque centrale.

Les logements livrés en 2023 ont atteint 230 700 unités contre 245 000 unités livrées en 2022. « Cette baisse a concerné particulièrement la catégorie de logements aidés, la catégorie de logements promotionnels libres et la catégorie de logements promotionnels publics », explique-t-on dans le rapport.

En effet, détaille la même source, « les livraisons de logements aidés ont reculé de 9,6 % contre une hausse de 32,0 % en 2022, les livraisons de logements promotionnels libres ont également diminué de 9,0 % contre une augmentation de 39,1 % en 2022, et les livraisons de logements promotionnels publics ont connu une baisse de 92,0 % contre une diminution de 60,9 % en 2022. »

« La nature pluriannuelle des programmes de logements promotionnels publics, l’achèvement de ces programmes et le niveau important du nombre de logements livrés en 2022, expliquent la baisse de la livraison de logements enregistrée en 2023 dont les projets sont toujours en cours de construction », lit-on dans le document.

Par ailleurs, note la même source, « les livraisons de logements sociaux se sont élevées à 31 500 unités en 2023 contre 24 600 unités en 2022, soit une hausse de 28,1 %. Celles de la catégorie auto-construction ont, quant à elles, été de 15 900 unités en 2023 contre 13 300 unités en 2022, soit une augmentation de 19,6%. »

Concernant les services marchands et non marchands, selon le rapport de la BA, la valeur ajoutée du secteur des services a atteint 14 684,68 milliards de dinars en 2023 contre 13 693,7 milliards de dinars en 2022. Par conséquent, sa part dans le PIB à prix courants est passée de 42,8 % en 2022 à 45,1 % en 2023. En termes réels, toutes les branches d’activités relevant de ce secteur ont enregistré une croissance positive et ont quasiment maintenu leurs rythmes de l’année précédente à l’exception de l’activité « Hôtels et restaurations ».

Les services marchands ont enregistré une croissance de 4,4 % en 2023 contre 5,3 % en 2022. « Ce léger recul résulte principalement d’une baisse de la croissance de l’activité « Hôtels et restaurations » qui a enregistré un taux de croissance de 18,7 % en 2023 contre 55,7 % après la levée des mesures de confinement durant la période de la pandémie », note la Banque centrale.

En revanche, poursuit la même source, « le commerce a contribué fortement à la croissance des services et de l’activité globale. » Le secteur « commerce, réparation-auto et articles domestiques » enregistre une croissance de 6,2 % en 2023 contre 4,4 % en 2022. Il constitue ainsi le principal moteur de la croissance des services marchands et le deuxième contributeur (14,9 %) après les industries extractives à la croissance du PIB global. Les activités de « Transports et communications », « Activités financières » et « Immobilier, locations et services aux entreprises » ont également connu respectivement des croissances positives de 2,5 %, 3,5 % 2,5 % en 2023 contre 4,3 %, 2,2 % et 3,7 % en 2022.

« Aux prix courants, l’ensemble de ces services marchands totalisent une valeur ajoutée de 10 177,8 milliards de dinars en 2023 contre 9 389,6 milliards de dinars en 2022, ils représentent ainsi 31,2 % du PIB contre 29,3 % durant la même période », selon le même rapport.

Les services non marchands, représentés principalement par les services de l’administration publique et de l’éducation, contribuent à hauteur de 9,1 % à la croissance du PIB. Par ailleurs, toutes les activités relevant de ce secteur ont enregistré des taux de croissance plutôt stables comparés à l’année précédente. En effet, les services de l’administration publique ont augmenté de 2,9 % contre 2,2 % en 2022 alors que ceux de l’éducation ont augmenté de 2,7 % contre 1,9 % en 2022.

« La valeur ajoutée de l’ensemble de ces services passe ainsi de 4 304,1 milliards de dinars (13,4 % du PIB) en 2022 à 4 505,9 milliards de dinars (13,8 % du PIB) en 2023 », selon le rapport annuel de la Banque d’Algérie.

Les recettes des exportations d’hydrocarbures en baisse 16,9 %

Après une contraction importante du secteur des industries extractives tout au long de l’année 2022, ces activités ont rebondi en 2023 et constituent même le principal moteur de la croissance durant cette année, note la Banque centrale. En effet, la croissance de ce secteur est passée de (-5,1 %) en 2022 à 4,8 % en 2023 contribuant ainsi à hauteur de 22,9 % à la croissance globale contre une contribution négative de 18,2 % l’année précédente, précise la même source, qui souligne que « cette croissance est principalement tirée par la croissance de l’activité pétrolière. »

« Aux prix courants, la valeur ajoutée du secteur des industries extractives s’est établie à 5 237,2 milliards de dinars contre 6 278,3 milliards de dinars en 2022, soit une baisse de 16,6 %. Ceci reflète le recul des prix des hydrocarbures qui concerne l’activité la plus importante des industries extractives. Malgré la baisse de sa valeur ajoutée nominale, ce secteur représente en 2023 le principal contributeur à la croissance avec une part de 17,1 % de la valeur ajoutée globale contre 12,6 % en 2022 », détaille le rapport de la BA.

Et d’ajouter : « A la différence de l’année précédente et en dépit de la reprise de l’activité du secteur des hydrocarbures en 2023, les exportations d’hydrocarbures liquides et gazeux de l’Algérie ont été affaiblies par le recul des cours de l’énergie. En effet, les recettes provenant de ces exportations ont atteint 50,5 milliards de dollars en 2023 contre 59,7 milliards de dollars une année auparavant, soit une baisse de 16,9 %. »

« Dans un contexte de persistance des tensions et d’incertitudes sur les marchés internationaux, les prix des hydrocarbures ont viré à la baisse en 2023. En moyenne sur l’année, les prix des hydrocarbures exportés ont baissé de 19,3 % pour le pétrole brut, passant de 103,7 dollars en 2022 à 83,6 dollars en 2023 et ceux du gaz naturel ont diminué de 13 % passant de 14,7 dollars en 2022 à 12,7 dollars le million de BTU en 2023 », souligne la même source.

En revanche, note le document, « les quantités d’hydrocarbures exportées, en tonne équivalent pétrole (TEP), ont progressé de 3,5 % en 2023. Cette croissance s’explique majoritairement par une reprise remarquable des exportations des hydrocarbures gazeux (+6,4 %), mais aussi par une augmentation des exportations des hydrocarbures liquides (+0,5 %). »

Pour ce qui est des industries manufacturières, la valeur ajoutée du secteur « s’est établie à 2 533,8 milliards de dinars en 2023 contre 3 283,8 milliards de dinars en 2022, soit une baisse, en valeur, de 22,8 % », selon le rapport de la BA. « La part de ce secteur dans le PIB aux prix courants s’est établie à 7,8 % en 2023. Le taux de croissance en volume du secteur des industries manufacturières a sensiblement baissé, atteignant 1,6 % en 2023 contre 12,8 % l’année précédente. De ce fait, la contribution de ce secteur à la croissance réelle du PIB a été de 4,0 % uniquement contre 28,9 % en 2022 », précise la même source.

S’agissant du secteur « Production et distribution d’électricité et de gaz », sa valeur ajoutée a atteint 405,3 milliards de dinars en 2023 contre 386,0 milliards de dinars en 2022, soit une hausse, en valeur, de 5,0 %, selon la banque centrale. Le taux de croissance en volume du secteur « Production et distribution d’électricité et de gaz », quant à lui, a légèrement diminué, passant de 5,6 % en 2022 à 5,1% en 2023. « Bien que représentant 1,2 % du PIB nominal en 2023, ce secteur a contribué à la croissance réelle du PIB à hauteur de 1,5 % », selon le même document.

Affichant un total de 77 738 gigawatt-heures, les ventes d’électricité ont augmenté de 5,0% en 2023, un rythme de croissance légèrement plus bas par rapport à l’année précédente, indique la Banque d’Algérie, qui note que « cette hausse de consommation a concerné aussi bien le secteur des entreprises (haute et moyenne tension), avec des hausses respectives de 3,1 % et 5,3 % que celui des ménages (basse tension) avec une augmentation de 5,6 %. »

S’agissant des ventes de gaz, elles ont marqué une quasi-stabilité en 2023 enregistrant un taux de croissance de 0,3 % contre une croissance de 8,3 % en 2022. « Cette évolution s’explique par la hausse de la consommation de la haute pression de 5,1%, la stabilité de la consommation de la moyenne pression avec un taux de croissance de 0,1 %, et la baisse de la consommation de la basse pression avec un taux de croissance négatif de 1,6 %. Ainsi, les ventes de gaz ont totalisé 194,8 giga-thermie en 2023 contre 194,2 en 2022 », selon le rapport annuel.

Le volume des importations en hausse de 19,4 % en 2023

Concernant la demande globale, la banque centrale indique que « l’accélération du rythme de la croissance économique, qui passe de 3,6 % en 2022 à 4,1 % en 2023, est tirée par l’expansion remarquable de la dépense intérieure brute (+7,9 %) et par la reprise des exportations (+3,1 %) et ce, malgré la reprise du volume des importations en 2023 après une longue période de contraction. »

La croissance de la dépense intérieure brute s’est nettement accélérée, passant de 3,5 % en 2022 à 7,9 % en 2023. « Cette accélération est tirée par celle de la formation brute du capital fixe (8,4 % en 2023 contre 2,6 % en 2022) et, dans une moindre mesure, par celle de la consommation finale (3,5 % en 2023 contre 3,3 % en 2022) », selon le rapport de la BA.

Selon la même source, « l’accélération de la consommation finale a résulté principalement de celle des ménages qui passe de 3,5 % en 2022 à 3,8 % en 2023, tandis que la croissance de la consommation finale des administrations publiques a ralenti en 2023, atteignant 2,6 % au cours de l’année sous revue contre 2,8 % en 2022. »

Quant à la croissance du volume des exportations qui s’est stabilisée en 2022 à 0,2 % seulement après son fort rebond en 2021 (+11,5 %), elle a repris en 2023 avec un taux de 3,1 %, lit-on dans le document.

S’agissant des importations, note la même source, « leur volume a enregistré une très forte reprise, enregistrant un taux de croissance de 19,4 % en 2023 contre une contraction de (‑0,2 %) en 2022 et ce, après une période de contraction ininterrompue depuis 2016 ». Le rapport note que « cette reprise du volume des importations résulte simultanément de celle des importations de biens (20,4 %) et de services (12,2 %). »

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