Production de traitements d’oncologie  : L’appel de Aoun aux investisseurs

Les laboratoires pharmaceutiques sont appelés à investir le champ de la production des traitements d’oncologie, dans l’objectif d’assurer leur disponibilité pour les malades atteints de cancer. C’est ce qu’a indiqué Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.

Incitant les investisseurs à s’intéresser à la production de médicaments anti-cancer, M. Aoun a affirmé que son ministère met tout en œuvre pour développer une industrie solide dans le domaine des traitements d’oncologie, notamment les plus innovants, lors d’une visite dans la wilaya de Bouira. Il a relevé qu’« aujourd’hui, le challenge est de produire des médicaments pour alléger les souffrances des cancéreux à travers le pays ». Cette vision s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui insiste sur le renforcement de la production de médicaments et de traitements pour les malades atteints de cancer, a-t-il souligné.

Le premier responsable du secteur de l’industrie pharmaceutique a tenu à saluer les efforts des opérateurs nationaux qui ont contribué à régler le dossier relatif à la production d’insuline. Il a fait savoir que « l’Algérie avait atteint un niveau de compétitivité suffisant pour rivaliser avec les grandes puissances dans l’exportation de ce médicament ». Mettant en exergue les efforts de son département pour la mise en place d’une véritable stratégie pour la relance de la production de l’insuline locale, il a affirmé que cette stratégie a porté ses fruits, avec l’émergence de plusieurs unités de production capables de répondre aux normes internationales. Le ministre a ajouté que, grâce à ces avancées, l’Algérie a réussi à pénétrer le marché saoudien et à se mesurer aux producteurs américains qui dominaient auparavant ce secteur.

La qualité de l’insuline algérienne a été soulignée comme un facteur clé de cette réussite, permettant à l’Algérie d’exporter 12 millions d’euros d’insuline en une seule fois. Le ministre a également mentionné que des commandes supplémentaires étaient en cours de négociation avec d’autres pays, dont le Bahreïn, la Jordanie et plusieurs pays africains. Avec le dossier de l’insuline, désormais en bonne voie, le ministre Aoun a annoncé que le ministère se tournerait désormais vers le développement de la production de médicaments destinés aux patients atteints de cancer. Cette initiative vise à répondre aux besoins croissants des malades en Algérie et à renforcer l’autonomie du pays en matière de traitement contre le cancer.

En outre, il a appelé à une collaboration renforcée entre les universités et les industries pharmaceutiques pour assurer une formation dans le domaine de la pharmacie et de la production de médicaments. « Le secteur a besoin d’une main-d’œuvre spécialisée et qualifiée pour développer cette industrie », a-t-il affirmé. Le ministre a insisté sur le fait que la création d’une industrie pharmaceutique nationale compétitive nécessite non seulement des investissements dans les infrastructures mais aussi une coordination efficace entre les acteurs académiques et industriels. Cette approche est perçue comme essentielle pour le succès de la nouvelle stratégie de l’Algérie en matière de santé publique et de production pharmaceutique.

Par ailleurs, il convient de noter que lors de sa visite d’inspection dans la wilaya de Bouira, le ministre a inauguré les trois complexes de l’industrie pharmaceutique, Biopharm, Mag Pharm, et Rosas Pharm, et ce dans la zone d’Oued El-Bardi. A cette occasion, le ministre a mis en exergue le fait que cette wilaya soit devenue « un pôle industriel par excellence » grâce à l’ouverture de ces trois complexes. Il a tenu à mettre en valeur les efforts consentis de son département en matière d’accompagnement des investissements. Il a également affirmé la volonté de son département à œuvrer davantage pour le renforcement de l’industrie pharmaceutique, afin de couvrir les besoins du marché national en produits pharmaceutiques et en médicaments.

Concernant le nouveau complexe de Bouira, Abdelouahed Kerrar, P-DG du Groupe Biopharm, a précisé : « Nous avons mis en place 5 lignes de production de médicaments pour une cinquantaine de produits de forme liquide. » Il convient de noter que le complexe de Biopharm est implanté sur une assiette de 52 hectares, dont 5 000 m2 réservés à la production de médicaments. Pour rappel, Biopharm a déjà relevé le défi de la production des stylos d’insuline ainsi que celui du développement et de la production des médicaments destinés aux cancéreux, et il s’attelle actuellement à la production de traitements innovants d’oncologie. 

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