Rentrée scolaire : Les préoccupations des syndicats

Le ministère de l’Education nationale a enfin levé le voile sur la date de la rentrée scolaire, fixée pour le 22 septembre, laquelle sera caractérisée par de nombreuses nouveautés. Malgré les assurances du ministre Belabed sur la bonne préparation de cette rentrée, plusieurs préoccupations sont toutefois soulevées par le partenaire social. C’est désormais officiel ! Les […] The post Rentrée scolaire : Les préoccupations des syndicats appeared first on Le Jeune Indépendant.

Sep 17, 2024 - 09:30
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Rentrée scolaire : Les préoccupations des syndicats

Le ministère de l’Education nationale a enfin levé le voile sur la date de la rentrée scolaire, fixée pour le 22 septembre, laquelle sera caractérisée par de nombreuses nouveautés. Malgré les assurances du ministre Belabed sur la bonne préparation de cette rentrée, plusieurs préoccupations sont toutefois soulevées par le partenaire social.

C’est désormais officiel ! Les plus de 11 millions d’élèves que compte le pays devraient reprendre le chemin de l’école dimanche prochain. De leur côté, les enseignants, tous paliers confondus, ont effectué leur rentrée le 10 septembre, alors que les administrateurs étaient en poste depuis le 28 août.

Il ne reste plus que quelques jours avant la prochaine rentrée scolaire pour achever les derniers préparatifs. Le département de Belabed devra répondre à plusieurs défis et enjeux.  Le livre scolaire et les différentes opérations de solidarité, dont l’attribution de l’allocation spéciale de scolarité, ainsi que l’achèvement des nouvelles infrastructures, le recrutement et la formation des enseignants fraîchement recrutés, la restauration et le transport scolaires, tout doit être fin prêt le jour J.

En revanche, des syndicats de l’éducation abordent cette rentrée avec quelques préoccupations liées aux conditions sociales et professionnelles des travailleurs du secteur.  

Contacté par le Jeune Indépendant, Yazid Bouanane, chargé de l’information du Conseil national autonome des directeurs des lycées (CNADL ), s’interroge sur la possibilité pour le ministère de l’Education nationale et de ses directions de wilaya ainsi que les établissements d’enseignement primaire d’être prêts pour la réussite de ce processus « sensible » et « stratégique », notamment, dit-il, en ces difficiles conditions sociales et professionnelles. 

Le syndicaliste a évoqué, dans ce sens, le phénomène des cours particuliers qui se font dans des garages de fortune et qui ont déjà commencé au mois d’août, mettant les parents des élèves, surtout ceux des classes d’examen, à rude épreuve, notamment avec la cherté de la vie.

Pour M. Bouanane, ces cours particuliers doivent être arrêtés ou soumis à la loi et contrôlés avec un cahier des charges bien étudié et précis qui préserve les droits des élèves et de leurs parents. Cependant, regrette-il, « la tutelle ne prête pas attention à ce point sensible, comme si l’affaire ne la concerne pas ».

Il a, également, indiqué que les parents devraient aussi se retrouver confrontés aux demandes de leurs enfants quant à la nécessité du tirage des exercices que les enseignants exigent quotidiennement des élèves dans diverses matières parce que les établissements scolaires, avec leurs maigres budgets, ne sont pas en mesure de les fournir.

Pour ce qui est des chefs d’établissement, ces derniers aussi auront leur lot de difficultés, selon M. Bouanane. Il s’agit de la « pression terrible » dont ils devraient faire face et qui est pratiquée par certains syndicats qui se sont détournés de leur véritable rôle de partenaire social, qui est censé lutter pour l’amélioration du cadre de vie social et professionnel de la communauté éducative. «Ces syndicats commencent à assumer des rôles que la loi ne leur confère pas, devant l’absence de la tutelle et son incapacité à appliquer la loi de manière stricte », a-t-il souligné.

Et ce en plus des pressions pratiquées par la tutelle et les parents d’élèves. Les directeurs des établissements scolaires, estime M. Bouanane, se retrouveront confrontés à d’énormes responsabilités et tâches sans pouvoir et sans aucune valeur sociale ou professionnelle. « Le directeur de l’établissement d’enseignement a été complètement marginalisé, devenant le maillon faible qu’on sacrifie facilement », a-t-il ajouté.

 

Un secteur stratégique…

 

Les différents corps de l’éducation seront confrontés, selon lui, à de nouveaux problèmes en plus de ceux déjà existants. « Les responsables de ce secteur n’ont ni l’intention ni la capacité d’étudier et de résoudre les problèmes que connaît le secteur, ou bien ils n’ont pas les moyens nécessaires et les capacités à la hauteur des défis actuels », a-t-il regretté. Et de poursuivre : « Les responsables du secteur ont plutôt démontré leur incapacité à convaincre les plus hautes autorités du pays de faire du secteur un secteur stratégique, tel que le classent les lois de la République, et la nécessité de prendre des mesures urgentes pour résoudre ses problèmes et le placer au premier rang des préoccupations de l’État et de ses institutions ».

Les syndicats du secteur, à leur tête le CNADL, vont se retrouver face aux revendications pressantes et urgentes de leurs adhérents et militants, notamment à la lumière de ces circonstances caractérisées par l’effondrement du pouvoir d’achat des salariés. « Ces syndicats vont devoir se retrouver devant l’obligation de prendre des positions décisives afin d’obliger le ministère et le gouvernement à trouver des mécanismes efficaces pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur, selon un calendrier strictement défini qui ne peut tolérer aucun report », a-t-il expliqué.

Devant cet état de fait, M. Bouanane a affirmé que le CNADL est appelé, avec cette rentrée scolaire, à élaborer une stratégie solide et claire en vue de restaurer la position du directeur d’établissement secondaire, tout en le plaçant dans le statut social qu’il mérite en sa qualité de chef d’un établissement public.

Le syndicaliste estime que les membres des conseils de wilaya, ainsi que les membres du Conseil national, sont tenus de soumettre rapidement des propositions et des mécanismes urgents et efficaces afin d’arracher leurs droits et d’obliger le ministère à prendre des mesures urgentes pour répondre à la plateforme de revendications déjà soumises. 

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