Un bilan mitigé et des enseignements à tirer

Les dés sont jetés, l’heure est au bilan qu’on établit traditionnellement après chaque festivité. De la déception en natation, le judo et la lutte, aux belles récoltes de l’athlétisme, la boxe et la gymnastique. Certes, ces médailles ont fait vibrer tout un peuple, notamment celle de notre Imane nationale, pour les raisons que tout le …

Aou 13, 2024 - 01:25
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Un bilan mitigé et des enseignements à tirer

Les dés sont jetés, l’heure est au bilan qu’on établit traditionnellement après chaque festivité. De la déception en natation, le judo et la lutte, aux belles récoltes de l’athlétisme, la boxe et la gymnastique.

Certes, ces médailles ont fait vibrer tout un peuple, notamment celle de notre Imane nationale, pour les raisons que tout le monde connaît ; permettant à la fois au sport algérien d’effacer le fiasco de Tokyo, il n’en demeure pas moins qu’en est loin des résultats souhaités. Est-ce qu’on pouvait faire mieux ? Oui sans risque de se tromper. On ne va pas vous rappeler la moralité des fables de la fontaine, celle de la cigale et la fourmi, il faut avoir le courage de dire que la majorité de nos athlètes n’avaient pas effectué la préparation nécessaire pour viser le podium dans une compétition à très haut niveau. Faute de moyens ou manque de volonté non, c’est l’absence d’une stratégie sportive, pour défier les ténors du globe qui nous a fait défaut.

L’Etat n’a pas lésiné sur les moyens financiers
Lorsqu’on trace des objectifs, les moyens financiers doivent suivre, c’est la principale règle du sport. A elle seule, la volonté s’avère insuffisante pour relever le défi, l’exploit n’est autre que l’exception qui confirme la règle où le talent prend le dessus sur toute autre considération. Souciant de faire hisser nos couleurs dans cette grande festivité, sur laquelle les yeux étaient braqués, les pouvoirs publics n’ont pas lésiné sur le nerf de guerre pour gagner la bataille. 248 milliards de centimes ont été débloqués pour assurer une meilleure préparation aux 46 athlètes qualifiés au JO de Paris. Près de de 17 millions d’euros, une mirobolante somme, largement nécessaire est suffisante pour assurer une honorable participation aux JO et être à la hauteur du standing de la réputation d’un grand pays comme le nôtre. Malheureusement, le ratio était assez faible. Le nombre de médailles récoltés sur l’ensemble des athlètes ayant pris part à ces jeux, ne reflète en aucun cas cette prise en charge.

Kaylia Nemour, le cadeau providentiel
Si la délégation algérienne n’est pas rentrée bredouille, évitant l’hécatombe de Tokyo, il ne faut surtout pas verser dans l’euphorie, d’avoir achevé ces jeux à la 39ème place devant plusieurs nations, bien qu’ils nous ont dépassé sur l’ensemble des médailles récoltés. L’Algérie pouvait bien se retrouver au-dessous de la 50ème place au tableau des médailles, le mérite revient à Kaylia Nemour. Un cadeau providentiel par lequel est venue la première médaille en vermeil de la compétition. Algérienne à part entière, fière de représenter le pays, hissant notre drapeau au la plus haut niveau sur le sol français, quelle émotion ?! Cependant, elle aurait pu se trouver de l’autre côté de la barrière et éviter à la France de s’en mordre les doigts d’avoir laissé Nemour représenter le pays de son père. A ce moment, la consolation serait maigre, loin de cacher la honte de Tokyo, qui restera à jamais une tâche noire gravée dans l’histoire de notre sport. La médaille d’or de Khelif et celle en bronze de Sedjati ne sont donc que l’arbre qui a du mal à cacher la forêt.

Veut-on revenir trois décennies en arrière ?
Ceux qui s’amusent à faire croire que par ce bilan, nous avons égalé la moisson des Jeux d’Atlanta 1996, veulent-ils qu’on revienne en arrière de trois décennies au lieu de progresser ? Cacher le soleil avec un tamis, c’est uniquement une fuite en avant, vivre avec les souvenirs du passé qui nous rappelle le feuilleton de la victoire des Verts en 1982 au dépens des Ouest Allemand. Conséquence, notre football a touché les abysses pendant plusieurs années. Moralité, une prise de conscience est nécessaire, chacun doit établir son propre bilan, tirer la leçon des erreurs du passé et repartir du bon pied. Les fédérations doivent retrousser les manches se remettre au travail, car les moyens n’en manquent pas, ce n’est pas la grande manne financière débloquée par l’Etat qui nous contredira, à bon entendeur.


K. M.

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