Un champion digne

Chaque fois qu’on évoque le sujet des champions de cyclisme en Algérie, le nom d’Azzedine Lagab revient systématiquement sur la scène sportive nationale. Lui, qui a sillonné les parcours nationaux, africains, et même européens, jouit d’une reconnaissance à la hauteur de son charisme et de son dévouement. Il a réussi à graver son nom en …

Aou 17, 2024 - 00:05
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Un champion digne

Chaque fois qu’on évoque le sujet des champions de cyclisme en Algérie, le nom d’Azzedine Lagab revient systématiquement sur la scène sportive nationale. Lui, qui a sillonné les parcours nationaux, africains, et même européens, jouit d’une reconnaissance à la hauteur de son charisme et de son dévouement. Il a réussi à graver son nom en lettres d’or dans le palmarès de la « petite reine ».

Humble qu’il est, le champion Azzedine Lagab a ouvert son cœur à « Planète Sport » et a accepté de répondre à nos questions volontairement.

Tout d’abord, nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder cet entretien.
Je vous en prie. C’est moi qui vous remercie.

Voudriez-vous nous dire à quel âge avez-vous commencé le cyclisme?
A vrai dire, je suis arrivé un peu tard à ce sport, soit à l’âge de 12 ans.

Et pourtant votre père était cycliste à cette époque-là, n’est-ce pas ?
Oui c’est vrai, mais les choses étaient ainsi.

Qui vous a initié donc ?
Comme vous le savez déjà, je suis né dans une famille de cyclistes. Mon père, Tahar, fut le premier à s’initier à ce sport, puis mes oncles, Abdelkader, Zoubir et Nacer, ont également suivi. Il était donc évident et tout à fait naturel pour moi de me diriger vers le cyclisme.

Dans quel club avez-vous commencé vos premiers pas ?
Mon premier club était le MCA, puis j’ai changé beaucoup d’équipes pour qu’en fin, je revienne au MCA jusqu’à ce jour.

Vous avez sûrement côtoyé différents clubs au cours de votre riche carrière. Pouvons-nous savoir parmi lesquels vous vous êtes illustré ?
Volontiers ! Le club où je me suis le plus illustré était le GSP. Mais avant cela, il y avait l’équipe d’AB Hammamet, sous la direction de Sid Ali Chachou, qui a consacré beaucoup de son temps et de son argent à cette équipe. Avec elle, j’ai passé quatre excellentes années

Maintenant, voudriez-vous nous parler des tournois, surtout internationaux auxquels vous avez participé ?
Au cours de ma longue carrière, j’ai participé à de nombreuses courses nationales et internationales, aux côtés de professionnels. Parmi ces courses, on trouve le prestigieux Tour du Rwanda et La Tropicale Amissa Bongo au Gabon, où j’ai remporté plusieurs étapes et obtenu de nombreux podiums. J’ai également remporté deux fois le Tour d’Algérie, le Tour d’Al Zubarah au Qatar, le GP Chantal Biya au Cameroun, le GP Tomarza en Turquie, ainsi que quatre titres de champion arabe du contre-la-montre, neuf titres de champion d’Algérie du contre-la-montre, et cinq titres sur route.

Attendiez-vous à votre réussite à Constantine et votre 5e titre de champion d’Algérie ?
En fait, j’avais des chances dans le contre-la-montre, mais je ne m’attendais pas à réaliser le doublé, car la concurrence était présente. Je ne nie pas que le parcours était parfait pour moi ; je me suis dit que je pouvais le faire, et ce fut le cas.

Parlez-nous de votre expérience au Jeux olympiques 2012 à Londres ?
Franchement, mon expérience aux JO de Londres était mitigée. D’un côté, je suis fier d’avoir qualifié mon pays et d’y avoir participé, mais d’un autre côté, je ressens un goût d’inachevé, notamment à cause du manque de moyens de préparation à l’époque et du manque de considération, car j’ai dû faire avec mes propres ressources.

Parlant du niveau du cyclisme en Algérie, qu’en pensez-vous ?
Le niveau du cyclisme en Algérie connaît des hauts et des bas, surtout avec l’avancée technologique et scientifique, que nous avons du mal à suivre. Cela est dû principalement au manque de moyens humains et à un manque de volonté de la part des encadreurs et des coureurs. Nous avons pu constater comment les Erythréens progressent et deviennent meilleurs, malgré des moyens inférieurs aux nôtres.

Pourriez-vous nous parler de votre nouvelle équipe du Madar Pro Cycling Team MPT ?
Manifestement, la nouvelle équipe Madar est davantage un projet qu’une simple équipe, car les responsables de cette firme ont débloqué un budget énorme à long terme, permettant à nos athlètes de progresser dans de bonnes conditions.

Qu’en est-il de votre appel concernant la plateforme Zwift ?
Zwift est une plateforme d’entraînement virtuelle qui permet de s’entraîner et de suivre un programme de préparation, ainsi que de participer à des courses cyclistes en ligne via une application sur téléphone, tablette ou ordinateur, tout en utilisant un « home-trainer ». Avec le danger qui guette nos coureurs sur les routes, Zwift représente une excellente alternative. Grâce à l’association Africarising, trois abonnements annuels sont offerts gratuitement aux jeunes espoirs algériens pour les initier à l’E-Sport et leur permettre d’atteindre le niveau mondial, de participer à des compétitions de haut niveau et aux championnats du monde E-Sport. C’est pourquoi j’ai lancé un appel pour identifier les coureurs qui pourraient un jour participer à ces compétitions, Inch’Allah.
Azzedine, vous aviez remporté le doublé du premier Tour d’Algérie de Cyclisme TAC et critérium d’Alger en 2011, quel était donc votre sentiment de gagner devant votre public et dans votre fief, ayant glané le maillot jaune sur les hauteurs de Chrea et toute l’ambiance qui régnait en présence de votre famille ?
C’est un souvenir qui date de 13 ans déjà, et c’était vraiment l’une des plus belles victoires de ma carrière, à domicile et devant ma famille, surtout face aux meilleurs coureurs africains de l’époque, qui sont tous devenus professionnels par la suite. C’était également le début d’une longue série de succès à l’échelle internationale, et cela m’a permis d’acquérir la confiance nécessaire pour confirmer mon talent.

Des perspectives à l’horizon, embrasser une carrière d’entraîneur par exemple ?
J’aimerais bien sûr, et ça serait bien de rester travailler dans le milieu qu’on aime, car le cyclisme c’est une passion avant tout, donc pourquoi pas si les bonnes conditions le permettent.

Nous vous remercions infiniment pour votre coopération et nous vous souhaitons plein succès à l’avenir. Maintenant nous vous laissons le soin de conclure…
De retour, je vous présente mes vifs remerciements pour tout l’intérêt que vous portez à mon égard, mais également de m’avoir permis de m’exprimer sur les colonnes de votre journal « Planète Sport ».

Entretien réalisé par Mourad MELLAH

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