Zelensky en quête d’une autorisation qu’en fait il a déjà

Il était question hier du véritable plan caressé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évidemment tout différent de celui dont il a révélé la ligne directrice au moment où ses troupes, à la surprise générale, entraient dans Koursk, ce qui s’est produit le 6 août dernier. L’objectif réel poursuivi par lui, disions-nous, n’est pas de […]

Sep 14, 2024 - 22:00
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Zelensky en quête d’une autorisation qu’en fait il a déjà

Il était question hier du véritable plan caressé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, évidemment tout différent de celui dont il a révélé la ligne directrice au moment où ses troupes, à la surprise générale, entraient dans Koursk, ce qui s’est produit le 6 août dernier. L’objectif réel poursuivi par lui, disions-nous, n’est pas de prendre tout ce qu’il pourrait prendre du territoire russe, non pas d’ailleurs pour le garder, mais pour en faire une monnaie d’échange le moment venu, mais plutôt d’obtenir des alliés occidentaux la permission d’utiliser contre la Russie les armes de longue portée dont eux-mêmes l’avaient doté, ce qui semble de sa part une demande logique et même légitime. Si des alliés vous approvisionnent en armes d’un certain genre, ce n’est pas pour ensuite vous interdire de les employer, n’est-ce pas, mais au contraire pour vous en servir à votre guise. Zelensky veut pouvoir tirer dans la profondeur russe, ce qu’il n’a toujours pas le droit de faire, bien qu’il en ait les moyens, ses alliés ayant pris soin de les lui fournir. Ses chances d’obtenir en l’espèce gain de cause sont grandes, mais pas décisives.

Elles se sont d’ailleurs accrues dernièrement, avec l’approbation de la Grande-Bretagne et de la France, en plus bien sûr de celles des alliés de la région, impatients quant à eux et depuis le début d’une guerre totale contre la Russie, mais en l’absence de celle des Etats-Unis, qui ne veulent toujours pas de la troisième guerre mondiale. Le Premier ministre britannique est en ce moment même à Washington en train de discuter avec Biden sur la question de savoir s’il faut ou non autoriser l’Ukraine à porter la guerre à l’intérieur de la Russie. Lui-même, à ce qu’il semble tout au moins, y serait favorable. L’Assemblée générale de l’ONU devant s’ouvrir dans une semaine, les occasions ne manqueront pas à Joe Biden de revenir sur le sujet mais avec d’autres interlocuteurs. Il est évident que ce n’est pas dans le peu de temps qui reste de son mandat qu’il va donner son feu vert à Zelensky. Il ne peut ignorer que celui-ci n’aurait rien de plus pressé à faire que de passer à l’autre étape de son plan véritable : obliger ses alliés à s’impliquer directement dans la guerre, en commençant lui-même par lancer des missiles de longue portée sur l’ennemi. Il n’attendrait même pas pour cela que la présidentielle américaine ait eu lieu. Il ferait usage de la permission dès lors qu’il l’aurait obtenue de Biden. Zelensky a ordonné l’incursion dans Koursk avec ce calcul dans la tête. Il ne peut espérer gagner la guerre que s’il parvient à la transformer en guerre de l’Otan contre la Russie, c’est-à-dire en conflit mondial. Ce n’est pas là une chimère, une vue de l’esprit, mais une menace réelle pesant sur le monde depuis maintenant bientôt deux ans. Au cours de cette durée, on ne s’en est pas éloigné, on n’a pas cessé au contraire de s’en rapprocher. Aujourd’hui pour que la guerre en Ukraine devienne la conflagration impliquant des puissances nucléaires, il suffit que Zelensky arrache au président américain l’autorisation de recourir à des armes qui lui ont été déjà livrées, qu’il a déjà dans ses arsenaux. Mais demain, il pourrait juger qu’il n’a pas à quémander quelque chose qu’il a déjà. Que si ses alliés lui ont donné des armes, c’est après tout pour qu’il s’en serve, et au moment choisi par lui et par lui seul. Que personne ne lui donnera l’autorisation de déclencher la troisième guerre mondiale. C’est à lui de prendre ou de se refuser cette liberté.

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