Algérie: Un complot terroriste du MAK déjoué à Béjaïa

Un complot terroriste du mouvement MAK (mouvement pour l’autonomie de la Kabylie–interdit en Algérie–) visant à introduire clandestinement des armes de guerre a été déjoué, lors d’une opération sécuritaire menée au port de Béjaïa, située à 240km à l’Est d’Alger.

Le ministère de la Défense nationale (MDN) a annoncé ce mercredi l’arrestation du principal suspect, accompagné de son épouse, alors qu’ils tentaient de faire passer en contrebande un important arsenal de guerre en provenance de France.

Selon le MDN, cette opération a permis de mettre en échec une tentative coordonnée de déstabilisation du pays à l’approche des élections présidentielles, avec l’implication de plusieurs membres du réseau terroriste opérant à l’étranger.

Les forces de sécurité, opérant dans la cinquième région militaire, ont arrêté un suspect et son épouse alors qu’ils tentaient de faire passer en contrebande une quantité significative d’armes à feu, de munitions et une somme en devises étrangères, soigneusement dissimulés dans leur véhicule. Ils arrivaient du port de Marseille, en France, avec l’intention de faire entrer ces armes en Algérie de manière clandestine.

L’accusé a avoué, d’après la même source, son implication dans le réseau terroriste MAK opérant sur le sol français. Ce réseau avait orchestré l’achat et l’acheminement des armes avec l’objectif de les distribuer à des cellules dormantes en Algérie.

Grâce aux informations recueillies lors des interrogatoires, les services de sécurité ont pu arrêter 19 autres membres du réseau et saisir une nouvelle quantité d’armes dans un atelier clandestin de réparation d’armes situé près de Béjaïa.

Au total, 21 suspects ont été traduits en justice. Lors des perquisitions, les autorités ont saisi 46 armes à feu de différents calibres, une grande quantité de cartouches, des balles et des projectiles, 12 lunettes de visée, 10 armes blanches, ainsi que des pièces détachées pour armes à feu, du matériel pour la fabrication de munitions, un appareil GPS, des ordinateurs et des téléphones portables.

Le MDN a réitéré que cette opération illustre la vigilance constante des forces de sécurité, déterminées à contrer toutes les tentatives des organisations terroristes et des puissances étrangères visant à compromettre la sécurité et la stabilité de l’Algérie.

Dans la matinée, une conférence de presse a été animée par Sidali Bouzrina, procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed. Il a révélé plusieurs détails sur l’affaire. Les faits remontent au 4 août dernier, lorsqu’une opération de contrôle de routine a été menée sur les passagers d’un bateau arrivant au port de Béjaïa. Le principal accusé, Moussa Zaidi, voyageait en compagnie de son épouse, B. N., sur le bateau reliant Marseille à Alger.

Les douaniers, suivant les procédures habituelles, ont soumis le couple à une inspection de leur véhicule. Cette vérification a révélé la présence de 21 armes, 2 000 balles de différents calibres, des projectiles, des uniformes militaires, des armes blanches ainsi que des stocks de cartouches.

La perquisition au domicile du suspect, a poursuivi le procureur de la République adjoint, s’est soldée par la découverte d’un fusil de chasse de type 27 BAIKAL MPFM – calibre 12 mm, ainsi que d’autres armes.

L’analyse des appels téléphoniques du principal accusé a confirmé ses liens avec le MAK, classé organisation terroriste. Il a reconnu avoir « reçu des ordres de la part du chef de l’organisation terroriste MAK » et de ses membres. Cet acte était financé par les dirigeants des organisations terroristes à l’étranger dans le but de commettre des attentats en Algérie. Il a également avoué que cette opération était planifiée depuis 2015.

Selon le procureur Bouzrina, cette saisie met en lumière une tentative organisée et coordonnée d’introduction illégale d’armes sur le territoire national. Les services de la police judiciaire relevant de la sécurité intérieure ont été chargés de mener les enquêtes en coordination avec les différents services concernés.

Le principal suspect ainsi que son épouse sont actuellement en détention provisoire en attendant leur procès. L’enquête est en cours pour déterminer les connexions possibles du couple avec d’autres membres de l’organisation terroriste à laquelle ils seraient affiliés.

Les chefs d’inculpation retenus dans ce dossier incluent l’adhésion et la participation à des organisations terroristes, le commerce illégal d’armes, l’importation d’armes, de munitions et de matériaux explosifs sans autorisation, ainsi que des actes de terrorisme.

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