Analyses médicales en dehors des laboratoires agréés: le syndicat dénonce une pratique illégale

Le Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales (Salam) a tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation de l’exercice illégal de cette profession, assurant que la situation ne cesse de s’aggraver, mettant en péril la santé des patients.

Dans un communiqué, le syndicat affirme que cette pratique, devenue courante, représente une menace sérieuse pour l’ensemble du système de santé, exacerbée par la publication de l’instruction n°10 du ministère de la Santé, expliquant que cette instruction a été interprétée par beaucoup comme une permission tacite accordée aux pharmacies pour effectuer des analyses médicales.

Ce malentendu a conduit de nombreuses pharmacies, dans différentes wilayas, à se lancer dans des activités qui sont normalement du ressort des laboratoires d’analyses médicales agréés. En outre, les salles de soins et les cliniques médicales privées contribuent également à ce problème en réalisant des analyses ou en transportant des échantillons de patients, et ce malgré l’existence de laboratoires spécialisés.

De plus, le syndicat a déploré le fait que les centres de diagnostic médical opèrent souvent sans la présence obligatoire de pharmaciens ou de médecins biologistes, ce qui constitue une violation flagrante des réglementations en vigueur.

Face à cette pratique devenue courante, le représentant des laboratoires d’analyses médicales a souligné « être étonné et préoccupé par le silence persistant des autorités de tutelle face à ces pratiques illégales ». Il a affirmé que malgré de nombreuses demandes d’audience déposées par le bureau national du syndicat, accompagnées de dizaines de plaintes détaillant des cas spécifiques d’activités illégales, aucune réponse n’a été donnée.

Selon Salam, ces plaintes mettent en évidence un risque grave pour la sécurité sanitaire, car les analyses médicales effectuées en dehors des laboratoires agréés peuvent être inexactes et compromettre la santé des patients. Malgré les promesses répétées du ministère de la Santé de trouver des solutions en collaboration avec Salam, en tant que seul représentant légal des laboratoires d’analyses médicales privés, « aucune mesure concrète n’a été prise pour remédier à cette situation alarmante », affirme la même source.

En réaction à cette inaction, le syndicat a réaffirmé sa détermination à « utiliser tous les moyens légaux, syndicaux et judiciaires à sa disposition pour contrer toute tentative de porter atteinte à la profession d’analyste médical ou à la sécurité des patients ». De plus, il a souligné l’importance de défendre les intérêts de la profession de biologie médicale et de garantir que toutes les analyses soient réalisées dans des conditions optimales de sécurité et de précision.

Toutefois, Salam a également exprimé sa volonté de rester « ouvert au dialogue avec les autorités compétentes », se positionnant comme une force de proposition constructive, désireuse de contribuer à la recherche de solutions appropriées aux nombreux défis auxquels la profession est confrontée. Le syndicat a rappelé que « la coopération entre les différents acteurs du secteur de la santé est essentielle pour assurer une qualité optimale des soins et des services offerts aux patients ».

Salam a aussi appelé tous les professionnels du secteur à faire preuve de vigilance et à respecter strictement les lois en vigueur, affirmant que cette mobilisation collective est essentielle pour protéger la profession et garantir la meilleure qualité de soins possible aux patients. Le syndicat a aussi insisté sur le fait que le respect des normes et des réglementations est fondamental pour la préservation de la santé publique et la sécurité des patients. Le syndicat reste résolu à défendre les intérêts de ses membres et à garantir que chaque analyse médicale réalisée en Algérie respecte les plus hauts standards de précision et de sécurité.

Il convient de rappeler qu’il y a près d’une année, le syndicat avait déjà alerté sur la pratiques d’analyses médicales en dehors des laboratoires agréés, générant une concurrence déloyale sur le dos de la santé des citoyens. Le syndicat avait alors expliqué que l’activité d’analyse médicale est une activité réglementée, soumise à agrément et conditionnée par la possession de compétences spécialisées. Ces compétences sont sanctionnées par l’obtention d’un diplôme d’études médicales spécialisées en biologie. En l’occurrence, la biologie médicale, la biochimie, l’hématologie, la microbiologie, l’immunologie et la parasitologie.

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