Colloque Les chefs de la résistance contre le colonialisme avaient une grande maîtrise des techniques de guerre

Les chefs de la résistance populaire contre le colonialisme français du XIXe siècle ont fait montre d’une grande maîtrise des techniques de propagande, de mobilisation des foules et de guerre, ont souligné, lundi à Tizi-Ouzou les participants à un colloque national à distance sur «La politique française dans la région de Kabylie». Les universitaires, qui […]

Mai 8, 2024 - 22:05
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Colloque Les chefs de la résistance contre le colonialisme avaient une grande maîtrise des techniques de guerre

Les chefs de la résistance populaire contre le colonialisme français du XIXe siècle ont fait montre d’une grande maîtrise des techniques de propagande, de mobilisation des foules et de guerre, ont souligné, lundi à Tizi-Ouzou les participants à un colloque national à distance sur «La politique française dans la région de Kabylie».
Les universitaires, qui ont animé des conférences au premier jour de ce colloque qui s’est poursuivi hier à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, ont mis en exergue la maîtrise des techniques de mobilisation des populations autour d’un idéal commun, celui de lutter contre le colonialisme, par les chefs de la résistance de l’époque ainsi que leur connaissance des techniques de guerre.
Mobilisation des citoyens, organisation de la logistique, démarches de ralliement de familles et personnalités nationales influentes, exploitations des relations extérieures en faveur de la cause, politique de dissuasion et représailles contre les alliées de l’ennemi, sont entre autres méthodes utilisées par les chefs de la résistance et les organisations sociales, notamment les comités de village et les zaouïas, pour faire face au colonialisme français, ont souligné les intervenants.
C’est ce qu’a affirmé Mohamed-Mokhtar Zeghar, du Centre national d’études et de recherches dans l’histoire militaire algérienne, qui a présenté une lecture des principes de la propagande et de la mobilisation populaire dans le soulèvement d’El Mokrani et El Haddad en 1871.
Avant le soulèvement, ces deux chefs résistants devaient d’abord mobiliser les populations autour des idéaux de la liberté et de la préservation de la patrie et de l’identité nationale. Pour ce faire, El Mokrani a eu recours à l’appel au «djihad pour Allah», ce qui a suscité l’adhésion des zaouïas, a-t-il expliqué. D’autres moyens ont été utilisés dans cette démarche de mobilisation par ce chef résistant, tel que le recours à la traduction d’articles de journaux français parlant des mesures contre les Algériens et offrant des avantages à l’occupant, ainsi que l’exploitation des poèmes dénonçant le colonisateur dont celui parlant de la chute d’Alger, exacerbant le sentiment anticolonial, a-t-il noté.
A cela s’ajoute la recherche de soutien extérieur, El Mokrani ayant écrit des lettres à la reine d’Angleterre et au sultan ottoman, selon Mohamed-Mokhtar Zeghar, qui a relevé que ce même leader n’hésitait pas à faire défiler ses troupes dans les villages pour que les populations voient qu’il ne s’agit pas d’«insurgés», appellation usitée par la propagande ennemie, mais de résistants bien organisés et armés.
«A l’étude des méthodes utilisées dans la mobilisation des populations, El Mokrani et El Haddad n’avaient rien à envier à ceux qui ont fait les grandes académies du domaine de la propagande et de la mobilisation des foules», a-t-il dit
De son côté, Fatma-Zahra Houtia, de l’université d’Adrar, qui animé une conférence sous le thème « La résistance de Cherif Boubaghla 1851-1854) : un symbole de la résistance populaire contre le colonialisme français», a mis en avant les méthodes de lutte contre les troupes coloniales menées par ce chef résistant.
En fonction de la force dont il disposait, il menait des attaques directes et des face-à-face contre l’ennemi ou recourait à des attaques surprises et rapides, lorsque les troupes ennemies sont plus importantes en nombre et armements. «Cela lui a permis d’infliger de lourdes pertes à l’ennemi dans de nombreuses batailles», a-t-elle souligné.
Les travaux de ce colloque, organisé par le département des sciences humaines de la Faculté des sciences humaines et sociales de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, se sont poursuivis hier.
(APS)

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