Confiance

Si les élections législatives anticipées en France se sont terminées le 1er juillet dernier et que le gouvernement de la formation présidentielle a présenté dans son ensemble sa démission au président de la République, Emmanuel Macron n’a toujours pas, à ce jour, nommé de nouveau Premier ministre, laissant Gabriel Attal continuer à occuper cette fonction, […]

Aou 17, 2024 - 21:30
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Confiance

Si les élections législatives anticipées en France se sont terminées le 1er juillet dernier et que le gouvernement de la formation présidentielle a présenté dans son ensemble sa démission au président de la République, Emmanuel Macron n’a toujours pas, à ce jour, nommé de nouveau Premier ministre, laissant Gabriel Attal continuer à occuper cette fonction, au plus grand déplaisir du Nouveau Front Populaire, la coalition de gauche. Depuis plusieurs semaines, le président français trouve en effet de nombreuses excuses pour éviter d’accepter les candidats proposés par le NFP. Il semble surtout vouloir profiter de la victoire en demi-teinte de la gauche, qui a peiné à obtenir une faible majorité relative à l’Assemblée Nationale, pour éviter quoiqu’il en coûte de placer l’un de ses représentants à Matignon. Or, les députés des autres formations commencent à s’impatienter. Horizons, mouvement créé par l’ancien Chef de gouvernement Édouard Philippe, prône une réunion «dans les plus brefs délais» des groupes de l’Assemblée, en excluant La France insoumise, Rassemblement National et alliés ciottistes, pour «stabiliser la vie politique de notre pays». Le parti d’Édouard Philippe appelle à une grande réunion entre les différents camps politiques afin de fonder une majorité assez importante pour gouverner le pays. «Nous appelons les groupes parlementaires se reconnaissant dans cette démarche, à l’organisation d’une rencontre dans les plus brefs délais afin de stabiliser la vie politique de notre pays», écrit le président du groupe Horizons, Laurent Marcangeli, à ses homologues de gauche, du bloc présidentiel, de la droite et du groupe centriste Liot, dans une lettre. «Les Français ont pris leurs responsabilités en se rendant massivement aux urnes les 30 juin et 7 juillet derniers, nous devons maintenant prendre les nôtres en bâtissant une majorité permettant à la France d’être gouvernée», conclut Marcangeli. Dans son courrier, Horizons établit pour base de ces discussions deux triptyques : «vivre de son travail, pouvoir se loger et subvenir à ses besoins énergétiques», et «vivre en sécurité, avoir accès aux soins et offrir une éducation de qualité à nos enfants». Comme points de méthode, le parti d’Édouard Philippe, qui prône depuis 2022 une coalition avec la droite, insiste également sur le fait d’«apaiser un pays fracturé» et de «rétablir nos finances publiques avant la catastrophe». Le 23 juillet, deux semaines après les élections législatives, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques «mi-août», au nom de la «trêve» invoquée pour l’organisation de cet évènement planétaire qui s’est achevé la semaine dernière. Lors de cette même interview, le président avait rejeté la nomination de Lucie Castets, haut fonctionnaire proposée par l’alliance de gauche Nouveau Front populaire dont «il est faux de dire qu’elle aurait une majorité, quelle qu’elle soit à l’Assemblée». «La question n’est pas un nom. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays», avait-il estimé. Toutefois, cette démarche de l’ancien Premier ministre dénote d’une grande arrogance. Le président d’Horizons, avec 26 députés sur 577, veut décider à lui seul d’exclure des débats autour de la formation du prochain gouvernement, le RN avec 126 députés, 142 si l’on y ajoute ses alliés des Républicains, et LFI avec ses 72 sièges. Cette dernière formation politique étant également la tête de proue de la coalition de gauche qui a fait élire dans son ensemble 193 représentants. L’alliance présidentielle n’a elle obtenu comparativement que 166 sièges. Pourtant, l’ex-Premier ministre semble estimer qu’il est en droit d’exclure le RN et LFI des débats. Or, ces prises de positions et de décisions allant à l’encontre du vote des électeurs sont bien la raison pour laquelle Emmanuel Macron et son mouvement ont perdu la confiance des Français et la raison pour laquelle Marine Le Pen caracole en tête des sondages pour la prochaine élection présidentielle.

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