Conscription

Il y a plus de deux ans et demi, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, d’aucuns affirmaient que le conflit ne durerait pas plus de quelques jours. Certains étaient convaincus que la supériorité militaire de la Russie offrirait au Kremlin une victoire rapide, alors que d’autres prévoyaient que Moscou serait confronté à […]

Sep 17, 2024 - 23:46
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Conscription

Il y a plus de deux ans et demi, au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, d’aucuns affirmaient que le conflit ne durerait pas plus de quelques jours. Certains étaient convaincus que la supériorité militaire de la Russie offrirait au Kremlin une victoire rapide, alors que d’autres prévoyaient que Moscou serait confronté à une défaite due à la volonté des Ukrainiens et à l’aide militaire de l’Occident. Finalement, plus de 36 mois et des centaines de milliers de victimes plus tard, la guerre en Ukraine semble destinée à s’étendre dans le temps. Et si le régime ukrainien fait face depuis à plusieurs scandales liés à l’utilisation des fonds d’aides envoyés par les pays occidentaux, en Russie c’est le moral des troupes qui questionne ; beaucoup ne comprenant pas pourquoi des millions de Russes sont envoyés au front pour une guerre qui leur semble lointaine. Or, la mobilisation de contingents continue et pour prévenir une éventuelle attaque, Vladimir Poutine a signé, ce lundi, un décret qui augmente les effectifs d’active, c’est-à-dire en poste. Ils sont portés à 1,5 million de soldats, soit une augmentation de 180 000 militaires. La décision entre en vigueur le 1er décembre. Cette décision est la troisième depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine le 24 février 2022. Les effectifs d’active avaient été augmentés de 137 000 soldats, puis de

170 000 en 2022 et 2023. L’armée russe comprendra 2,38 millions de militaires avec les réservistes. «Cela est dû à l’environnement extrêmement hostile à nos frontières occidentales et à l’instabilité à nos frontières orientales. Cela exige que des mesures appropriées soient prises», a justifié Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin devant des journalistes, lors d’une conférence de presse hier. L’armée russe avait déjà dû engager une mobilisation partielle de 300 000 réservistes en septembre 2022 pour pallier les pertes liées à «l’opération militaire spéciale» en Ukraine. Cette annonce avait entraîné un exode important de la jeunesse russe, toutefois difficile à quantifier avec certitude. L’armée russe est déployée dans plusieurs pays de l’ancienne URSS : l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Elle occupe également une partie de la Moldavie, de la Géorgie et de l’Ukraine. Enfin, elle sert d’appui militaire à Bachar al-Assad en Syrie. Plusieurs bases à l’étranger sont étudiées : au Soudan, au Mozambique et en Égypte. Les soldats du Kremlin font face à des pertes liées à la guerre d’Ukraine, 315 000 tués et blessés depuis le début du conflit selon le renseignement américain. Après plusieurs revers à Kiev, Kharkiv et Kherson en 2022, l’armée russe s’est concentrée dans la conquête du Donbass, annexé via des référendums non reconnus. Sa progression lente est certaine et lui permet désormais de s’approcher de sept kilomètres du nœud logistique ukrainien de Pokrovsk. Reste à voir combien de temps Poutine pourra tenir son peuple silencieux face au déploiement de sa jeunesse et surtout combien de pertes pourront encore être tolérées avant de voir de véritables mouvements de protestation. Au moment des premières conscriptions, quelques rassemblements contre la politique du président russe s’étaient tenus dans les grandes villes du pays, mais n’avaient pas réussi à faire souffler le vent de révolte, notamment attendu par les Occidentaux qui espéraient que le peuple russe se retournerait contre son président.

  1. M.

 

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