Dans l’attente de l’attaque iranienne

Le Moyen-Orient est aujourd’hui au même point qu’à la veille de l’attaque de l’Iran et de ses alliés sur Israël et le Golan occupé en avril dernier, en réponse au raid israélien contre le consulat iranien à Damas. Israël prend les mesures à ses yeux les meilleures pour amoindrir l’impact de l’attaque, qu’il se figure […]

Aou 4, 2024 - 01:50
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Dans l’attente de l’attaque iranienne
Le Moyen-Orient est aujourd’hui au même point qu’à la veille de l’attaque de l’Iran et de ses alliés sur Israël et le Golan occupé en avril dernier, en réponse au raid israélien contre le consulat iranien à Damas. Israël prend les mesures à ses yeux les meilleures pour amoindrir l’impact de l’attaque, qu’il se figure de même nature mais peut-être pas du même ordre, alors qu’il est possible qu’elle en diffère, peut-être même totalement. Les Etats-Unis eux ont déjà envoyé sur place les forces nécessaires pour assurer la défense d’Israël et de leurs intérêts dans la région. Tout y est donc, comme en avril dernier, à ceci près qu’il n’est pas encore acquis que les Américains réussissent cette fois-ci également à impliquer d’autres alliés occidentaux d’Israël, et des Etats arabes de la région, dans la défense d’Israël, pourtant toujours lui l’agresseur. Ils voient bien où Israël veut les conduire, dans une guerre avec l’Iran, un trop grand morceau pour lui tout seul, mais comme à chaque fois ils courent à son secours, au risque de déclencher cette même guerre dont ils ne veulent pas pour le moment. Ce que l’administration Biden attendait du gouvernement israélien, ce n’est pas l’assassinat d’Ismaël Haniyeh à Téhéran, mais des pas décisifs vers la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers avec le Hamas. Joe Biden l’a répété à Benyamin Netanyahou dans leur dernière communication téléphonique, ont rapporté les médias américains.
Il l’aurait même mis en garde contre les conséquences de sa politique d’escalade, visant entre autres à rendre tout accord impossible avec le Hamas, car les Etats-Unis pourraient se lasser de ne pas être écoutés mais de devoir à chaque fois venir à la rescousse d’Israël. Si ça continue, aurait dit Biden, il viendrait un jour où les Etats-Unis n’interviendraient pas. Seulement voilà, ce jour-là n’étant pas arrivé, les Américains ont décidé de protéger Israël une fois de plus. A ses vifs reproches, Netanyahou auraient répondu que lui et son gouvernement ne se déterminent que par rapport aux intérêts sécuritaires stratégiques d’Israël, comme si ces intérêts étaient différents en quelque façon de ceux des Etats-Unis. En fait, il y a eu deux dialogues en un entre les deux hommes. Dans l’un, celui dont les termes ont été rapportés par les médias, il a bien été question des sujets que sont la menace iranienne, et les négociations avec le Hamas pour la libération des captifs israéliens, dont un certain nombre sont d’ailleurs des Américains. Mais dans l’autre, il est question de tout autre chose, des élections américaines. Et à cet égard, les rôles sont inversés. Celui qui a besoin d’aide, ce n’est pas Netanyahou, mais Biden, qui certes ne la veut plus pour lui personnellement, s’étant retiré de la course, mais pour son camp, représenté maintenant par quelqu’un d’autre. Un accord d’échange avec le Hamas aiderait beaucoup son camp à remporter les élections du 5 novembre, parmi les plus cruciales dans l’histoire des Etats-Unis. On dirait que Biden n’arrive pas à comprendre qu’il n’entre pas du tout dans l’intention de Netanyahou de lui faire ce cadeau, quoi que fasse lui-même pour la défense d’Israël. Netanyahou et les partis avec lesquels il gouverne sont pour le retour de Donald Trump au pouvoir, le scénario du pire pour les démocrates. Certains des membres de ce gouvernement le clament haut et fort. On s’attendait d’ailleurs à ce que Netanyahou l’assume directement ou non dans son discours devant le Congrès américain.

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