Des artistes saluent son parcours: Décès de Taha El Amiri, dernière icône du théâtre algérien

Le monde de la culture algérienne est en deuil depuis l’annonce du décès du doyen du théâtre algérien et membre de la troupe artistique du Front de libération nationale (FLN), Abderrahmane Bastandji dit Taha El Amiri. Par Abla Selles Décédé mardi à Alger, à l’âge de 97 ans, il a été inhumé hier au cimetière […]

Sep 4, 2024 - 22:15
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Des artistes saluent son parcours: Décès de Taha El Amiri, dernière icône du théâtre algérien

Le monde de la culture algérienne est en deuil depuis l’annonce du décès du doyen du théâtre algérien et membre de la troupe artistique du Front de libération nationale (FLN), Abderrahmane Bastandji dit Taha El Amiri.

Par Abla Selles
Décédé mardi à Alger, à l’âge de 97 ans, il a été inhumé hier au cimetière de Sidi M’hamed, à Alger.
Des artistes algériens ont salué le parcours militant et « la grande contribution artistique » de ce grand artiste qui a laissé son empreinte dans le théâtre, le cinéma et la Télévision algérienne.
Le comédien de théâtre Abdelhamid Rabia a regretté la perte de l’un des «artistes de la première génération» et l’une des figures du théâtre et du cinéma en Algérie, laissant derrière lui de riches œuvres, rappelant que le défunt à débuté sa carrière artistique en 1947, après avoir rejoint la troupe de Mahieddine Bachtarzi, le père du théâtre algérien.
Il a rappelé que Taha El Amiri était également connu pour son militantisme au sein du Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) avant de participer, en 1958, à la création de la Troupe artistique du FLN où il a pris part à de nombreuses pièces de théâtre qui contribueront à faire connaître la lutte du peuple algérien à l’étranger. Après l’indépendance, le défunt a été distribué dans de nombreuses pièces de théâtre, films et feuilletons télévisés, aux côtés d’illustres réalisateurs et acteurs algériens de l’époque. Taha El Amiri a également dirigé le Théâtre national algérien, a tenu à rappeler Abdelhamid Rabia.
De son côté, le directeur général du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA), Mohamed Yahiaoui, a qualifié le décès de Taha El Amiri de «grande perte» pour l’art algérien, soulignant que le défunt est «un grand artiste et militant» qui a marqué de son empreinte le théâtre, le cinéma et la télévision. Il a rappelé que Taha El Amiri a eu à diriger dans les années 70 le Théâtre national algérien et également membre du Conseil d’administration de cet établissement théâtral qu’il a toujours servi avec ses directives et orientations dans le but de présenter au public des spectacles de qualité.
Le metteur en scène Omar Fatmouche, a pour sa partestimé que le départ de Taha El-Amiri «laissera un grand vide qui sera difficile à combler», saluant sa «longue et riche carrière artistique», et le décrivant comme «l’un des grands artistes et dramaturges algériens», car il a vécu les étapes de l’action théâtrale algérienne, pendant la guerre de libération notamment, et après l’indépendance.
Né le 20 août 1927 à La Casbah d’Alger, le comédien et acteur engagé, Taha El-Amiri, Abderrahmane Bastandji de son vrai nom, était inscrit dès son enfance dans les rangs des Scouts musulmans algériens, où il s’était notamment initié au théâtre et au militantisme qu’il mûrira par la suite au sein du Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), avant d’intégrer, en 1947, la troupe théâtrale de Mahieddine Bachtarzi.
Recherché par les autorités coloniales, après le déclenchement de la Révolution, il se rend en Suisse en 1956 où il rencontrera Mustapha Kateb, avant de rejoindre la Tunisie, où il sera, en 1958, un des membres fondateurs de la Troupe artistique du FLN.
Après l’indépendance, l’artiste a participé à plusieurs longs métrages cinématographiques et feuilletons télévisés, dont «Le serment» (1963), «La nuit a peur du soleil» (1965), «Zone interdite» (1974), «Chronique des années de braise» (1975), «Le moulin de Monsieur Fabre» (1983), «Cri de pierre» (1987), ou encore les feuilletons télévisés «El Ouassia» et «El Qilada», entre autres.
Côté théâtre, il a notamment été distribué, dans plusieurs pièces, dont «Othello», «Salah Eddine El Ayoubi», «Montserrat», ainsi que les trois spectacles révolutionnaires avec la Troupe historique du FLN, écrits par Abdelhalim Raïs, «Awlad El Qassaba», «Dem El Ahrar» et «El Khalidoun».

A. S.

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