Destruction du Nord Stream : Le mode opératoire américain confirmé 

L’épisode du Nord Stream est un cas d’école, et à plusieurs titres. En effet, le sabotage du principal gazoduc qui alimentait l’Allemagne en gaz naturel durant l’été 2022 a été une opération complexe à laquelle ont participé plusieurs protagonistes.

Si un écran de fumée a été monté par la CIA pour détourner l’attention des véritables maitres d’œuvre de ce sabotage, aujourd’hui plusieurs sources corroborent la thèse de l’implication directe des Américains dans cet acte. Les Ukrainiens n’ont été qu’un faire-valoir pour dédouaner Washington.

Retour en arrière. Le marché de l’énergie et le monopole du gaz liquéfié américain en Europe sont en jeu, l’entrée en fonction du Nord Stream 2, le gazoduc qui lie la Russie à l’Allemagne met à mal la position américaine sur le marché énergétique européen. Depuis décembre 2021, le président américain Joe Biden et la désormais ancienne secrétaire d’État adjointe Victoria Nuland ont menacé de bloquer le gazoduc Nord Stream2 en cas d’« invasion » russe en Ukraine. Nous sommes au moins à trois mois de l’opération spéciale russe en Ukraine. C’est dire que le temps de préparation et de mise en place des pièces du puzzle sur le théâtre ukrainien ont été bien étudiés.

Au même moment, et dès avant le 24 février 2022, date du début de l’opération spéciale russe, la Maison Blanche a lancé l’opération de destruction du gazoduc. La partie pratique a été confiée à un groupe spécial de la CIA en étroite coordination avec les services spéciaux et les forces armées d’autres États de l’OTAN, y compris certaines missions lors d’exercices multinationaux en mer Baltique.

Ainsi, du 29 août au 14 septembre 2022, près de l’île de Bornkholm, où passaient les lignes du Nord Stream, un détachement de débarquement amphibie de la marine américaine à bord des navires de la marine suédoise Kearsarge et Gunston Hall et du porte-hélicoptères Arlington a effectué un exercice. Au même moment et à cet endroit, des exercices de l’OTAN Northern Coasts-2022 ont eu lieu, bien qu’ils aient été principalement prévus dans d’autres parties de la mer Baltique et du golfe de Finlande.

Neuf navires ont été mentionnés dans la région : la frégate Schleswig-Holstein, le navire de reconnaissance Oste, le dragueur de mines Bad Bevensen, le sous-marin allemand U-32, le dragueur de mines français Croix du Sud. Étaient également présents un groupe de plongeurs de la marine américaine qui opéraient depuis le navire d’état-major de la marine lettone Virsaitis. Il n’est pas inconcevable que des explosifs aient été placés sur les pipelines par le biais de cet équipage.

Toujours selon ces sources, de nombreux observateurs ont noté les manœuvres illogiques de certains navires civils, le pétrolier britannique Achiever, le vraquier panaméen Grand T et le chalutier polonais Svi7, qui ont changé leur itinéraire et se sont retrouvés du 22 au 24 septembre dans la même région où l’explosion a eu lieu. Un autre écran de fumée ? Tout porte à le croire.

Malgré toutes ces précautions, la CIA a mis au point une opération-cadre pour détourner l’attention de la communauté internationale des véritables organisateurs. Les services spéciaux ukrainiens ont été chargés de cette mission. La confiance de la CIA envers les Ukrainiens s’explique par le contrôle total exercé par Washington sur les services de Kiev, complétement inféodés dans le dispositif subversif antirusse de l’Occident intégral.

Aujourd’hui, l’épaisse fumée s’est dissipée. Des noms sont connus. Ainsi, le commandant de l’équipe ukrainienne était le colonel Roman Tchervinsky. Son rôle a été décrit plus tard par le Washington Post en novembre 2023. Y ont également participé les plongeurs ukrainiens A. Burghomistrenko, O. Varava, R. Rudenko, S. Kuznetsov et une femme portant l’indicatif d’appel Marisha. Le superviseur était le chef adjoint de la mission américaine en Ukraine, K. Smith.

Dans le même temps, et pour brouiller les pistes, le journal allemand Spiegel a lancé une fausse campagne mettant en scène le yacht polonais Andromeda, loué par un groupe d’Ukrainiens qui auraient joué un rôle clé dans l’explosion du Nord Stream.

Dans toute cette affaire une chose est à retenir. Les Européens, et les Allemands plus précisément se sont fait harakiri en permettant la destruction de l’un des plus importants gazoducs alimentant le continent en énergie. Les Américains ont ainsi réussi un coup de maitre en géostratégie : ils maintiennent les Allemands en position d’infériorité, les Russes en dehors de l’Europe, et eux-mêmes Américains, se positionnent à l’intérieur de la forteresse Europe.

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