Etats-Unis: Le président de la Fed pose les bases d’une baisse des taux

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a donné vendredi à Jackson Hole (Wyoming), le signal que les marchés attendaient, ouvrant grand la porte à une première baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution, les 17 et 18 septembre. Par Farid M. «Le temps est venu pour un ajustement […]

Aou 24, 2024 - 22:00
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Etats-Unis: Le président de la Fed pose  les bases d’une baisse des taux

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a donné vendredi à Jackson Hole (Wyoming), le signal que les marchés attendaient, ouvrant grand la porte à une première baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution, les 17 et 18 septembre.

Par Farid M.

«Le temps est venu pour un ajustement de politique monétaire», a assuré le patron de la banque centrale américaine dans un discours très attendu lors d’un symposium rassemblant des banquiers centraux essentiellement américains à Jackson Hole. «La direction à prendre est claire, le rythme des baisses de taux dépendra des données à venir, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques, entre maintien du plein emploi et contrôle de l’inflation», a précisé Jerome Powell. Sa «confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur la voie d’un retour durable à 2 %», la cible fixée par le mandat de la banque central. Les régulières prises de parole de M. Powell n’avaient jusqu’ici pas donné d’indication sur la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt de la Fed, action d’abord attendue par les marchés au premier semestre, avant que l’inflation persistante ne les amène à l’espérer pour septembre. Wall Street a réagi plutôt positivement aux déclarations de M. Powell, les trois indices étant en hausse à 14h00 (18h00 GMT) entre 0,80 % et 1,13 %. Le discours avait déjà été en partie anticipé.
Mercredi, la publication des «minutes» de la Fed, le compte rendu de la réunion précédente, avait en effet déjà évoqué cette possibilité : «La grande majorité (des membres, NDLR) souligne que, si les données poursuivent dans la direction attendue, il serait probablement approprié d’assouplir la politique (monétaire) lors de la prochaine réunion», est-il écrit. La hausse de juillet était de 0,53 point par rapport au mois précédent. La totalité des analystes tablent désormais sur une baisse des taux en septembre, la majorité l’envisageant à 25 point de base (pdb) mais près de 40 % d’entre eux la voient à 50 pdb.

Les marchés s’enthousiasment avec la promesse de baisse de taux imminente
Les Bourses ont monté et les taux ont baissé vendredi après le discours du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, qui a confirmé qu’il était temps pour l’institution de baisser ses taux directeurs. A New York, le Dow Jones a pris 1,14 %, l’indice Nasdaq est monté de 1,47 % et l’indice élargi S&P 500 a engrangé 1,15 %.
En hausse avant l’intervention de Jerome Powell, les Bourses européennes ont accru leur progression en fin de séance. Paris a fini en hausse de 0,70 %, comblant ainsi ses pertes de l’année. Londres a pris 0,48 %, Francfort
0,76 % et Milan 1,02 %. Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts des Etats-Unis reculaient avec la perspective d’une baisse des taux de la banque centrale américaine. Le rendement à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, passait de 4 % jeudi à 3,91 %. Et celui de l’échéance à dix ans s’établissait à 3,79 %, contre 3,85 % jeudi. Lors de son traditionnel discours au symposium de Jackson Hole aux Etats-Unis, le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine a clairement ouvert la porte à une première baisse des taux directeurs de l’institution en septembre. Jerome Powell a assuré que sa «confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur la voie d’un retour durable à 2 %» et que la Fed «fera tout ce qui est en (son) pouvoir pour soutenir un marché de l’emploi solide». Les investisseurs voient encore l’hypothèse d’une baisse d’un quart de point comme la plus probable, mais ils attribuent désormais près de 40 % de chances à un scénario à un demi-point. L’imminence d’une baisse des taux aux Etats-Unis pesait sur le billet vert qui perdait 0,72 % face à l’euro à 1,1193 dollar pour un euro. Il tombait aussi de 0,93 % face à la livre, qui a ainsi atteint un plus haut depuis mars 2022 à 1,3230 dollar pour une livre. Les cours du pétrole ont fini en nette hausse, propulsés par la perspective d’un assouplissement monétaire imminent aux Etats-Unis, qui s’ajoute à un regain de tension au Moyen-Orient et des facteurs techniques.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a progressé de
2,33 %, pour clôturer à 79,02 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a gagné 2,49 %, à 74,83 dollars. Le bitcoin montait de 5,45 % à 63 677 dollars.

Le dollar sapé par la Fed
Le dollar accusait le coup vendredi, après le signal donné par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) d’un assouplissement monétaire imminent, au terme de longues semaines de spéculations. Vers 19h45 GMT, le billet vert abandonnait 0,87 % face à la devise britannique, à 1,3207 dollar pour une livre sterling. Plus tôt, il s’était retranché jusqu’à 1,3230 dollar, une première depuis quasiment deux ans et demi. Déjà fragilisé depuis début août, le «buck» – l’un des surnoms du dollar –, a flanché encore un peu plus vendredi, après le discours du président de la Fed, Jerome Powell, selon lequel «le temps d’un ajustement de politique monétaire est venu». «Le rythme des baisses de taux dépendra des données à venir, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques, entre inflation et détérioration du marché de l’emploi», a précisé le responsable, qui s’exprimait lors du symposium de Jackson Hole (Wyoming). A la différence de la Banque centrale européenne (BCE), qui ne doit se préoccuper que de l’inflation, le mandat de la Fed concerne la stabilité des prix et aussi le plein emploi. La plupart des grandes banques centrales effectuent traditionnellement leurs changements de taux par paliers d’un quart de point de pourcentage.
Aller au-delà répond souvent à une évolution macroéconomique importante, qui serait, en l’occurrence, une détérioration marquée du marché du travail.
Après l’allocution de Jerome Powell, la probabilité attribuée par les opérateurs à une baisse d’un demi-point lors de la réunion des 17 et 18 septembre est montée au-delà de 40 %, contre 4 % seulement il y a encore un mois.
Le dollar approchait vendredi ses plus bas de l’année face au dollar australien, au rand sud-africain ou au franc suisse.
S. K.

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