Exclusion

La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale, suite à l’écrasante victoire du Rassemblement National (RN) aux élections européennes de ce dimanche, n’en finit plus d’avoir des répercussions sur l’ensemble de la classe politique française et au-delà. Car après qu’Éric Ciotti, président des Républicains (LR), a décidé de tendre la main au RN pour les […]

Jun 13, 2024 - 00:05
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Exclusion

La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale, suite à l’écrasante victoire du Rassemblement National (RN) aux élections européennes de ce dimanche, n’en finit plus d’avoir des répercussions sur l’ensemble de la classe politique française et au-delà. Car après qu’Éric Ciotti, président des Républicains (LR), a décidé de tendre la main au RN pour les prochaines élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, c’est au niveau européen que les protestations commencent à arriver. Si plusieurs cadres et élus LR ont déjà été nombreux à dénoncer
l’initiative de Ciotti, c’est aujourd’hui en Allemagne que l’on fait savoir que cet accord, si accord il y a, fermera la porte à la collaboration entre la droite allemande et française. En effet, les conservateurs de la CDU/CSU menacent de les expulser de leur groupe commun au sein de l’UE, le Parti populaire européen (PPE). Les Républicains se retrouvent ainsi en porte-à-faux après l’annonce de leur président de s’allier au RN en vue des prochaines élections législatives anticipées. «Si Les Républicains français prennent vraiment ce chemin vers la droite, il n’y aura plus de place au sein du PPE pour ce parti autrefois fier, qui se marginalise par une telle ingratitude», a déclaré, mardi à Euractiv, le député allemand Jürgen Hardt, porte-parole de la CDU/CSU sur la politique étrangère. Historiquement, la CDU/CSU s’est toujours opposée à toute collaboration avec les partis considérés d’extrême-droite. Bien que les partis CDU/CSU ont récemment assoupli leur position concernant ce principe, flirtant ouvertement avec l’idée de faire équipe avec Fratelli d’Italia, parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, une collaboration avec Marine Le Pen reste visiblement inenvisageable. Pour être partenaire du PPE, les partis doivent adhérer aux principes pro-européens, pro-OTAN, pro-État de droit et pro-Ukraine, comme l’a régulièrement souligné la CDU/CSU lors des élections européennes, conformément à la position de la tête de liste du groupe, Ursula von der Leyen. Cependant, le parti de Jordan Bardella ne répondrait pas actuellement à ces conditions. L’annonce de Ciotti a suscité de vives réactions au sein de son propre parti, plusieurs membres éminents des LR demandant sa démission. Leurs homologues allemands sont également convaincus que les LR éviteront une collaboration avec la droite patriote, comme certains de leurs membres l’ont déjà suggéré. «Je pense qu’il est possible que la déclaration du président des LR n’ait aucune validité parmi les membres et signifie la fin de sa carrière politique», a déclaré Jürgen Hardt, ajoutant que «ceux que je connais au sein des LR pensent différemment de M. Ciotti». Toutefois, le député allemand n’a apporté aucun début de solution au désamour des électeurs français pour LR et la popularité, toujours plus forte, du RN. Les LR s’ils veulent survivre à l’Assemblée Nationale devront, comme le fait déjà la gauche, trouver des alliés pour ne pas finir avec un nombre de députés ne pesant rien et n’ayant aucune influence dans l’hémicycle. Les LR ont ainsi le choix de s’allier au RN ou au centre, représenté par la coalition présidentielle. Ciotti a choisi le RN. S’il venait à se faire bouter hors de la direction du parti, son remplaçant devra alors choisir de s’allier à l’Élysée ou de se présenter seul, prenant le risque de voir son groupe à l’Assemblée se réduire comme peau de chagrin. F. M.

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