Festival de poésie amazighe à Akbou L’évènement ouvert aux différentes variations linguistiques

130 poètes, dont 40 de la gent féminine, ont été sélectionnés pour animer la 14e édition des «Poésiades» d’Akbou, prévue à partir de cet après-midi dans la ville éponyme. Érigé en festival national, cette édition qui se poursuit jusqu’à jeudi, sera ouverte à toutes les variations linguistiques amazighes, kabyle, chaouie, targuie, mozabite, chenouie et autres.
Des représentants de 20 wilayas, âgés entre 17 et 77 ans, y sont attendus, en effet, pour offrir une vitrine linguistique et littéraire des plus larges et variées de l’art poétique et donner l’occasion aux amateurs de la rime et du bon mot d’apprécier la richesse de la langue amazighe et d’en célébrer l’ivresse et les émotions qu’elle procure.
L’occasion est tout à fait opportune pour se laisser ainsi emporter par le tourbillon des mots et «les œuvres fascinantes et inspirantes des auteurs présents établis ou émergents et qui auront à cœur de dévoiler leur talent et leur créativité», dira Akli Tmazirt, président de l’association Etoile culturelle d’Akbou, organisatrice de l’événement, qui se réjouit, d’ores et déjà, de l’écho suscité à travers le territoire national et qui fait d’Akbou, capitale de la vallée de la Soummam, «un rendez-vous qui compte dans la préservation de l’héritage culturel et littéraire national».
Outre des lectures poétiques et des déclamations de textes, la manifestation, organisée par ailleurs en signe de célébration du 62e anniversaire de l’indépendance nationale, entend faire la part belle au poème et chant patriotiques, avec comme objectif de «faire redécouvrir, voire de mettre en valeur l’engagement intellectuel des aînés dans le combat libérateur, leur génie créatif qui a favorisé la mobilisation générale et, partant, la victoire», a souligné Akli Tmazirt. Parrainé par le Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), le festival ambitionne un moment majeur dans la promotion de la culture amazighe dans toutes ses variations, a souligné, à ce titre, le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, qui inscrit l’événement dans une vision globale de «la réhabilitation et de la promotion de la diversité culturelle nationale». «Ce n’est pas un discours, c’est un engagement», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse collective, organisée ce dimanche après-midi au siège de la Direction de la culture et des arts de la wilaya de Béjaia, insistant cependant avec force, sur l’impératif d’imprimer désormais à ce rendez-vous un caractère de rigueur et d’exigence professionnelles, réitérant en l’espèce la volonté de l’institution qu’il dirige à aider au mieux les poètes retenus et surtout les lauréats, à voir leurs créations publiées et diffusées, à les associer dans les diverses manifestations culturelles nationales et à bénéficier de tout son appui logistique.
Afin de renforcer l’activité intrinsèquement poétique qui va se dérouler sous forme de compétition, le festival entend mettre en place d’autres animations, notamment des tables rondes et des moments de réflexion sur la poésie amazighe et patriotique, ainsi que des moments d’évasion artistique, associant quelques vedettes de la chanson kabyle, programmés essentiellement à la clôture, prévue la veille du 5 juillet à la salle Mohamed-Boudiaf (ex-Château de la comtesse) à Aokas.
M. K.